Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a proposé hier au mouvement Hamas la formation d'un gouvernement «d'entente nationale» qui organiserait des élections législatives et présidentielle simultanées en Cisjordanie et à Ghaza. M. Abbas a fait cette offre au Koweït lors du sommet arabe. «Désormais, il faut un gouvernement d'entente nationale qui prendra à sa charge d'organiser des élections législatives et présidentielle» en Cisjordanie et dans la bande de Ghaza, a déclaré M. Abbas, qui est aussi le leader du Fatah, le grand rival du Hamas dans les territoires. Dans une allusion apparente à l'Iran, principal soutien du Hamas, le souverain saoudien a pour sa part appelé à «dépasser les divergences politiques arabes ayant conduit à des divisions interarabes (....) qu'exploitent tous ceux qui veulent réaliser leurs desseins régionaux». Les participants à ce sommet de deux jours, durant lequel les leaders arabes doivent débattre, avec retard, de l'offensive israélienne et examiner le financement de la reconstruction du territoire palestinien, évoqueront aussi la complémentarité économique entre leurs pays lors de ce sommet, axé à l'origine sur l'économie, mais qui a été rebaptisé «Sommet de solidarité avec le peuple palestinien à Ghaza». La majorité des dirigeants des 22 membres de la Ligue arabe, que le conflit à Ghaza a divisés entre partisans et adversaires du Hamas, cible de l'offensive israélienne, sont présents. Le sommet se tient au lendemain d'un cessez-le-feu décrété unilatéralement par Israël, puis par le Hamas, suivi par un début de retrait «progressif» de l'armée israélienne. En ouvrant le sommet, l'émir du Koweït, Cheikh Sabah Al Ahmed Al Sabah, a invité ses pairs à contribuer à «une confirmation du cessez-le-feu». Lui succédant, le président syrien Bachar Al Assad a en revanche sommé les pays arabes d'apporter «un soutien clair et sans équivoque à la résistance palestinienne» et de «rejeter ce qui remettrait en cause sa légitimité ou l'affaiblirait». Il a également proposé au sommet de qualifier Israël d'«entité terroriste». Dans une autre allusion apparente à l'Iran, le président égyptien Hosni Moubarak a, pour sa part, déploré que certains pays arabes aient «exploité la tragédie de Ghaza pour une infiltration du monde arabe par des forces étrangères aspirant à y imposer leur hégémonie et à y étendre leur influence». M. Moubarak a averti Israël que «l'arrogance de la force ne peut jamais faire taire la résistance». Il a également affirmé que son pays allait «poursuivre ses efforts pour parvenir à une réconciliation entre l'Autorité palestinienne et les factions (palestiniennes), sans laquelle il n'y aura jamais de stabilité à Ghaza».