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«C'est une mesure pour combattre le gaspillage et le détournement» Mustapha Mekkidèche à propos de la suppression de la subvention des produits de base :
L'Algérie envisage de revoir sa politique de subvention des produits de base, en raison de la crise économique mondiale, selon le ministre du Commerce, Mustapha Benbada. A ce sujet, l'économiste Mustapha Mekkidèche a tenu à s'exprimer au Temps d'Algérie sur l'importance de cette mesure et de ses répercussions. D'emblée, M. Mekkidèche a lié cette probable révision de la liste des produits subventionnés à «la crise économique, notamment à la baisse des prix du pétrole, principale ressource extérieure du pays». Selon lui, «l'Algérie qui tire 98% de ses recettes en devises des exportations d'hydrocarbures, veut stabiliser ses dépenses». Il a estimé que «les subventions appliquées sur les produits de base pourraient être revues progressivement», comme l'a annoncé le ministre du Commerce, M. Benbada, à savoir la révision de cette politique de subvention dans «deux ou trois ans si la situation l'impose». Il faut noter que le sucre, l'huile de table, le blé, le lait, les carburants, l'électricité, l'eau potable, les médicaments et les aliments de bétail sont autant de produits subventionnés aujourd'hui massivement par l'Etat. L'Algérie dépense annuellement 300 milliards DA dans les transferts sociaux. Sur la portée de revoir la politique de subvention, M. Mekkidèche a expliqué que «c'est nécessaire de prendre une telle mesure, mais d'une façon progressive». Pour notre interlocuteur, «c'est aussi un moyen de combattre le gaspillage». «C'est aussi une façon d'apprendre au citoyen algérien de faire de l'économie tout en consommant», pense-t-il ajoutant en ces termes : «L'Algérien consomme sans compter de l'énergie, le sucre, le pain pour ne citer que ces quelques produits. Il est temps pour lui de commencer à s'organiser et à économiser», a-t-il averti. L'économiste considère également que la révision de la politique de subvention pourrait aider à la lutte contre le trafic de ces produits qui se fait dans marché informel notamment à nos frontières. Pour M. Mekkidèche, une probable révision de la politique de subvention de produits de base n'aura pas d'impact direct sur la classe moyenne. «L'Etat peut mettre en place d'autres mécanismes de soutien à l'égard des ménages à revenu faible ou moyen», préconise-t-il. La subvention ciblée permettra aux citoyens à faible revenu de tenir le cap, soutient-il. A titre d'illustration, M. Mekkidèche a donné l'exemple de la subvention du prix du carburant. «Celui qui conduit un véhicule de transport ne devrait pas payer le prix réel du carburant comme celui qui est propriétaire des voitures de luxe», explique-t-il. Selon lui, il serait donc nécessaire d'«envoyer des signaux à la société algérienne pour éviter le gaspillage et le détournement des produits vers les pays voisins», a-t-il noté. S'agissant du pain, Mustapha Mekkidèche a indiqué que la problématique d'une probable suppression de la subvention de la farine ne se poserait pas. «Il y a des mécanismes à ajuster avec les professionnels du secteur, ministère du Commerce, boulangers et l'Union générale des commerçants (UGCAA)», a-t-il expliqué. Il a, en outre, appelé à revoir les prix du pain (une possible augmentation du prix), pour stopper le gaspillage de ce produit de base.