Le mouvement de protestation lancé par le CLA pour une période de deux jours a été suivi diversement dans les établissements secondaires.En cette seconde journée de protestation, rien ne laisse transparaître un suivi massif au lycée Okba de Bab El Oued. «Certains professeurs ont assuré les cours d'autres non», c'est tout ce qu'on a pu tirer comme informations chez trois jeunes lycéennes adossées au mur du lycée.Il a fallu attendre la sonnerie de 12h pour rencontrer des enseignants, une seule a bien voulu nous parler mais sans pour autant donner de commentaires. Elle nous informe que le débrayage organisé par le CLA n'a été suivi que par une minorité dans cet établissement. L'assemblée générale tenue au préalable pour décider de participer aux journées de protestation des 8 et 9 février en cours n'a pas eu l'adhésion escomptée par le syndicat. On se rapproche d'autres enseignants mais en vain, nous n'avons de réponse que leur silence. A Zineb Oum El Massakine, point d'arrêt de travail, un professeur nous apprend que le CLA ni aucun autre syndicat n'activent dans ce lycée. Pour sa part, il estime que les syndicats ne servent à rien. La réaction de certains lycéens est plutôt en décalage avec les préoccupations de leurs enseignants. C'est avec beaucoup de déconvenue qu'ils nous annoncent : «Dommage, on a eu cours.» Je peux comprendre leur déception, c'est une merveilleuse journée ensoleillée, à ne pas rester enfermé. Seulement, leur avenir est extrêmement lié à celui des enseignants, en décembre dernier en France, plus de 120 000 lycéens avaient manifesté leur rejet du projet Darcos, ministre de l'Education nationale. Ils ont protesté contre la suppression des postes qui, pour eux, allait provoquer une baisse du niveau. Si cette fois-ci le CLA a fait cavalier seul, des rencontres avec d'autres syndicats interviendraient dans les prochains jours pour coordonner une action commune. Pour rappel, les revendications tournent autour de la grille des salaires, le statut particulier, le régime indemnitaire, la retraite après 25 ans de service et le recouvrement du pouvoir pédagogique. Le Conseil des lycées d'Algérie prévoit de communiquer le taux de suivi de ces journées de débrayage lors d'une conférence de presse dans les prochains jours.