La France, régulièrement, se fait servir un «sauveur» sur un plateau d'argent. Chevalier de la Légion d'honneur, détenteur de plusieurs hautes distinctions, Jacques Chirac a réussi à ressembler presque trait pour trait à son père spirituel, Charles de Gaulle. Comme ce dernier, appelé à la rescousse en 58 pour sauver la France du naufrage à cause de la Guerre d'Algérie, Chirac a, lui aussi, fait consensus autour de lui en 2002 dans le but de préserver l'intégrité morale de la Marianne des idées xénophobes de l'extrême droite. Gaulliste convaincu, ayant connu des hauts et des bas dans sa mouvementée carrière politique, Chirac a réussi cet autre tour de force, dont même de Gaulle ne s'était pas montré capable, celui de regrouper toute la droite sous une seule bannière, celle de l'UMP. La politique de Chirac, qui a les coudées franches depuis qu'il ne cohabite plus avec la fameuse gauche plurielle, se fait extrêmement sensible face aux causes des opprimés, notamment arabes. Bien souvent, Chirac, au risque de se mettre à dos certains puissants lobbies financiers et médiatiques, avait pris son bâton de pèlerin pour aller défendre un règlement juste de la crise palestinienne. S'agissant de la question irakienne, sans doute le président français a-t-il joué un rôle de premier plan dans le ralentissements des va-t-en-guerre américains et britannique. Né le 29 novembre 1932 à Paris, Chirac suit des études supérieures à l'Institut d'études politiques de Paris et au Summer School de l'université de Harvard. Marié à Bernadette Chodron de Courcel, il est père de deux enfants, Laurence et Claude. Très tôt, en 1962, il entre dans la politique. Il devient très vite un intime et un protégé de Georges Pompidou, lui-même bras droit du général de Gaulle. Il occupe plusieurs postes ministériels et de conseiller entre cette date et 1971 avant d'être élu député de Corrèze sous la bannière du premier parti gaulliste, l'UDR. Il s'occupe, dans le même temps, d'oeuvres caritatives dans le cadre des activités de l'association Georges-Pompidou d'aide aux personnes âgées et aux enfants handicapés. L'ascension fulgurante de ce politique, jusque-là atypique, commence en 1974 lorsqu'il est nommé ministre de l'Intérieur du gouvernement Pierre Messmer avant de devenir Premier ministre à son tour tout juste quelques mois plus tard. L'année d'après, il devient secrétaire général de l'UDR avant de présenter la démission de son gouvernement pour une nouvelle traversée du désert. Mais ce n'était que pour revenir plus fort encore. Elu premier responsable du RPR en 1994, il devient maire de Paris l'année d'après, un poste plus important encore que celui de nombreux ministres de la République française. Plus rien, désormais, ne s'oppose à son ascension jusqu'à la magistrature suprême. Le 7 mai 1995, le rêve des gaullistes se concrétise enfin. Le 5 mai 2002, il obtient un second mandat dans des circonstances qui ont rappelé à beaucoup de personnes le parcours de son père spirituel, le général de Gaulle. Depuis, Chirac a entrepris de profondes réformes tant sur le plan national qu'international. Sa visite à Alger entre incontestablement dans ce cadre.