Dans huit jours exactement, l´Algérie fêtera le 49e anniversaire de son Indépendance. Mais de quelle indépendance s´agit-il? En tout cas pas de l´indépendance économique. Quand le sort des 36 millions d´Algériens demeure lié aux 10.000 navires qui transitent annuellement par nos ports, il faut reconnaître que le pays s´est affranchi du colonialisme mais pas de la dépendance alimentaire. Cela dure depuis près de 50 ans et nos dirigeants politiques incapables de proposer une alternative à cette donne alimentaire qui menace la sécurité nationale, ruminent les mêmes formules inefficaces. C´est de la bouche du ministre de l´Industrie, de la PME et de la Promotion de l´investissement, Mohamed Benmeradi, qu´on apprend que le nombre d´entreprises algériennes exportatrices, hors hydrocarbures, est passé de 280 dans les années 1980 à 40 entreprises actuellement et pour notre malheur, les hydrocarbures représentent 97,19% des exportations. La régression est tout simplement abyssale. Cela ne peut s´appeler autrement, qu´un constat d´échec de nos politiques, économiques, mêmes si nos dirigeants refusent d´admettre de pareilles réalités. Car pour les assumer, c´est une autre histoire. Peut-être faut-il encore d´autres arguments pour souligner l´échec? Ce n´est pas du tout ce qui manque. En voilà un autre: le Centre national de l´information et des statistiques (Cnis) nous révèle que les importations durant le premier semestre 2011, ont atteint 19,8 milliards de dollars alors que l´année dernière à la même période, elles étaient de 16,89 milliards de dollars, soit une augmentation de près de 13%. Voilà de quoi disserter pendant 50 ans. Comment expliquer cette hausse qui intervient au moment où une batterie de mesures draconiennes ont été prises par les pouvoirs publics? Le Credoc, des lois de finances restrictives, un environnement des affaires jugé inadéquat, des obstacles douaniers et une bureaucratie des plus lourdes au monde. Les Assises du commerce, qui se sont tenues au Palais des nations à Alger, sortiront avec des recommandations à faire rougir les pays les plus rompus au commerce; mais ces recommandations seront sans lendemain c´est de rigueur. Depuis 50 ans, on n´arrive pas à sortir avec une feuille de route qui permettra à l´Algérie, mono-exportatrice, de s´intégrer dans une dynamique de compétitivité et devenir un pays exportateur compétitif et attractif. Notre première tentative d´ouverture vers l´extérieur a été une sortie complètement ratée. L´Accord d´association avec l´UE nous a valu un manque à gagner de 20 milliards de dollars. Depuis, un dialogue de sourds s´est établi avec nos partenaires européens. On leur reproche leur frilosité dans l´investissement et Bruxelles nous rappelle notre manque de visibilité dans les réformes économiques et institutionnelles. Entre-temps plus on essaie de nous extirper, plus on s´enlise: un véritable naufrage dont les conséquences ne sont pas encore visibles.