Notre emblème national a été brûlé en Syrie. Pourquoi et par qui? Ce sont là les questions essentielles qui s'imposent pour comprendre un tel comportement qualifié par notre ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, «d'ignoble et inacceptable». La vidéo qui circule sur le Net montre des pancartes au-dessus du drapeau algérien en feu. On peut lire sur l'une d'elles: «En raison de la position de l'Algérie, nous brûlons le drapeau de l'Algérie sans aucun regret envers son peuple et son gouvernement». Ceux qui sont derrière cet acte et qui font preuve d'un «grand courage» en se cachant sont facilement identifiables. La position de l'Algérie (qui ne plaît pas à ces individus) a toujours été contre l'ingérence étrangère, pour le règlement de la crise dans le cadre de la Ligue arabe et favoriser le dialogue entre toutes les parties (Etat et oppositions au pluriel). Les trois points de cette position ont été acceptés par le gouvernement syrien. Elles ont toutes été rejetées par les factions formant l'opposition. Une opposition qui ne veut absolument pas d'une sortie de crise par des moyens diplomatiques. Elle veut «bénéficier» des mêmes moyens militaires étrangers qu'en Libye. Ces factions ont tout fait pour suivre l'exemple libyen. Homs est à la Syrie ce que Benghazi a été pour la Libye. Le conseil national syrien (CNS) est le frère jumeau du CNT (conseil national de transition) libyen. En Libye et contrairement à la Tunisie et à l'Egypte où c'est la population civile qui, par ses manifestations pacifiques, a obtenu le départ de Ben Ali et de Moubarak, ce sont des groupes armés qui, aidés par les forces de l'Otan, ont assassiné Mouamar El Gueddafi. Les factions syriennes regroupées autour du CNS veulent exactement la même chose, encouragées qu'elles sont par les mêmes pays occidentaux qui ont plongé dans le chaos les Libyens et désarticulé la Libye. Ce sont les mêmes pays occidentaux qui avaient réussi à berner la communauté internationale en faisant adopter au Conseil de sécurité de l'ONU une résolution tellement ambiguë sur la Libye qu'ils ont pu intervenir militairement et bombarder les populations civiles que le texte prévoyait de «protéger». Le même texte présenté au Conseil de sécurité contre la Syrie n'est pas passé. Ce qui a énormément frustré cette opposition syrienne et ses mentors occidentaux. Ils n'ont pu obtenir, comme lot de consolation, qu'une résolution symbolique et sans effet de l'AG de l'ONU. Faut-il rappeler que l'Algérie a fait preuve d'une même constance dans sa position tant pour le cas de la Libye que pour celui de la Syrie. Et c'est cette frustration de n'avoir pas pu permettre aux forces étrangères de mettre à feu et à sang la Syrie qui est à l'origine du comportement «ignoble et inacceptable» de ceux qui ont brûlé le drapeau algérien. Au langage diplomatique de notre ministre des Affaires étrangères nous ajouterons le nôtre plus cru. Le drapeau algérien brûlé est celui du million et demi de martyrs qui ont sacrifié leur vie en combattant les forces de l'Otan que des Syriens supplient aujourd'hui de venir les asservir. Nous tenons notre courage du million et demi de nos martyrs et de tous nos moudjahidine qui ont libéré l'Algérie les armes à la main. C'est avec ce même courage que nous avons barré la route aux groupes d'Al Zawahiri qui fait «danser» aujourd'hui ceux qui, en Syrie, se cachent pour brûler notre emblème national. On n'intimide pas, non plus, un peuple qui a arraché son indépendance par les armes. Dans notre long combat contre les forces de l'Otan, nous avons eu nos harkis. C'est pourquoi ceux qui sont dans ce rôle en Syrie ne nous feront pas renoncer à notre soutien au peuple syrien!