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L'éminence même du souvenir intelligent
ECLATS DE SOLEIL ET D'AMERTUME DE KADER BENAMARA
Publié dans L'Expression le 09 - 05 - 2012

pour être soi-même, il faut s'élever... Peut-être y a-t-il là une leçon forte à apprendre ailleurs, avant toute action sur soi, pour s'élever au-dessus de soi.
C'est cette idée générale que je tire heureusement de la lecture du volumineux récit Eclats de soleil et d'amertume (*) de Kader Benamara. C'est aussi son tout premier essai en littérature, si l'on considère, à raison, que ses autres publications relèvent du domaine de la communication ou de l'économie et que cet essai est un coup de coeur de celui qui n'a rien oublié de l'authenticité de son passé d'Algérois et d'Algérien. J'en ai fait la préface: je vous la livre de nouveau.
«Se souvenir et se décrire c'est un exercice difficile, car il demande à la mémoire le courage entier de se dire, à l'auteur de raconter sa vie en brisant un peu son rêve nostalgique et en se tourmentant beaucoup l'âme. Et de plus, cet exercice est fort délicat, car il faut bien écrire la chose avec les prétextes d'une littérature consciente sans austérité ni désir d'impressionner le lecteur. Aussi, Kader Benamara ne fait-il pas ici métier de littérateur. Il a pour centre d'intérêt sa Casbah et la jeunesse de son pays. Et pas rien que cela, il entend provoquer l'adhésion de son lecteur... L'auteur a donc opté, en enfant de la Casbah, pour le langage, la respiration et le soupir de celui-là même qu'il ne cesse d'être encore aujourd'hui à presque soixante-dix ans. Telle est peut-être la justification des recherches menées sciemment qu'il nous présente dans ce livre très épais de souvenirs: Eclats de soleil et d'amertume.
Né en 1945 à la Casbah, il a fait ses études universitaires en sociologie à Alger et les a complétées, à partir de 1965 aux Etats-Unis d'Amérique, par une formation supérieure en communication et en économie consacrée par un doctorat. Le département Recherche du fameux Fonds monétaire international, à Washington DC, l'engage et il devient expert international pendant plus d'une dizaine d'années. Ensuite, sa carrière, prenant un nouvel élan, il occupe, jusqu'à sa retraite en 2003, différents postes de haute responsabilité dans un organisme fondé par les pays membres de l'OPEP, installé à Vienne, en Autriche.
Aujourd'hui, on peut dire qu'il a été membre de nombreuses institutions internationales de renom et, surtout, que ses publications (articles et livres), ses conférences et ses contributions à des colloques internationaux sur le développement de l'économie sont considérables, et d'autant qu'il reste, lui, encore un consultant très apprécié, souvent demandé et pleinement actif en qualité de membre de Strademed (Stratégie de Développement du bassin Méditerranéen).
Lors d'une de ses dernières visites à Alger, pour un ressourcement assumé comme un devoir à accomplir, car recommandé par l'éducation reçue de ses ancêtres, l'enfant prodigue ou prodige - ici c'est une seule et même chose honorable quelle que soit la sensibilité de chacun de ces termes - a dans les veines un liquide intact le plus précieux qui soit pour faire tenir bon le coeur et faire agir la raison. Ce liquide est la vérité, toute la vérité que pourraient reproduire les paroles d'un homme qui a la mesure de sa patrie essentielle El Qaçba. Alors, Kader Benamara nous parle avec vivacité et émotion des premières meurtrissures de son enfance, avec indignation et déchirement des tourments constants de la vie imposée au peuple par le système colonial français, avec douleur du feu de la guerre injuste et des tortures atroces subies par les populations et ses héros de la Casbah et avec quelle espérance tenace de recréer sans cesse une Algérie libre adorée depuis l'enfance! «Je tente, écrit-il, d'évoquer ici ce qui s'est passé avant et de reconstruire une période troublée et agitée. [...] Je raconte tout cela dans ce livre simplement et sans détours. [...] C'est une histoire vécue, des moments vrais. Je retrace un pan d'histoire plein d'imprévus dictés par des événements hors du commun; je narre un passé meublé d'espérances et aussi entrecoupé de moments sombres.»
Le récit est constitué de sujets de vie, c'est-à-dire d'un ensemble de faits d'existence d'une société algéroise - des choses vécues que l'on pourrait élargir aisément à toutes les cités de l'Algérie - où affleure abondamment la quintessence des sources historiques, culturelles, cultuelles, traditionnelles. En outre, et c'est remarquable, l'auteur élève ses longues méditations que lui inspire sa chère ville natale. Les Temps d'El Qaçba sont Mémoire plurielle. Il y a le temps d'innocence et d'intimité, à la blancheur nacrée par les reflets de l'indigo du ciel et de la mer; le temps de cendres et de révolution, à la fenêtre aveugle et à la porte muette; le temps de silence altier, de patience amère et de batailles fulgurantes, à l'écho des voix de la résistance nationale, celles des femmes, des hommes et des enfants; le temps d'indépendance et des vertus, à la promesse des intelligences et des mains laborieuses... Ce lyrisme et son message donnent une part souveraine à l'héroïsme de l'homme qui aime son pays, qui se souvient de son berceau et qui écrit avec l'encre profonde et fraîche de ses propres convictions. Kader Benamara, l'enfant d'hier, est l'homme d'aujourd'hui. En quelque lieu qu'il vive, il a le Présent dans une main, l'Avenir dans l'autre; et cela justifie le titre Eclats de soleil et d'amertume.
Actuellement, le peuple algérien, à cinquante ans, fier d'une indépendance nationale arrachée à l'occupant étranger, riche d'une expérience difficile de la reconstruction, tient entre ses mains sûres et puissantes, et de toute la force de son amour pour sa patrie, le destin aux contours précis qu'il entend se donner. Maintenant, les Algériens se réapproprient leur histoire, certains l'ont vécue, d'autres l'ont entendue; ils doivent retenir la même leçon et la transmettre de génération en génération contre l'oubli. C'est je crois le voeu de Kader Benamara, formé dans son livre Eclats de soleil et d'amertume, c'est aussi le voeu fervent de la jeunesse à laquelle s'adresse l'auteur: «De grandes choses, de belles choses peuvent être réalisées sur cette terre d'Algérie. Il ne faut surtout pas lever les bras et se laisser aller au renoncement. Beaucoup d'erreurs, certes, ont été commises, mais combien excitant et réconfortant serait-il de voir un nouveau matin se lever après une nuit de tourments! Et qui d'autre que la jeunesse de ce pays pourrait se mobiliser pour ouvrir la marche et tenir haut l'étendard du renouveau. Notre jeunesse est certainement en mesure de réinventer le destin de son pays, de tracer son histoire comme l'ont fait les aînés avant. [...] La jeunesse, le sel de cette terre tant de fois martyrisée, constitue une force de développement. Dans le dur combat à mener face au chômage, à la pauvreté, à l'injustice et à l'exclusion, il faut l'épauler sans hésitation aucune.»
Dans son récit intitulé Eclats de soleil et d'amertume, Kader Benamara a su appliquer, avec le naturel du pédagogue, un jugement lucide et inflexible à la connaissance de son pays et de son peuple qui ont été, et qui sont plus que jamais, son seul souci.»
Hors de cette préface à Eclats de soleil et d'amertume, il me plaît de souligner l'art de persuasion de l'impeccable M.Lounis Aït Aoudia, président de l'Association des Amis de la Rampe Louni Arezki-Casbah, qui a non seulement rédigé une émouvante postface à cet ouvrage mais il en a aussi diligenté la publication dont, au reste, le juste professionnalisme de M. Abderrahim Barkat a assuré la consciencieuse édition.
(*) Eclats de soleil et d'amertume de Kader Benamara, Editions Barkat, Alger, 2012, 392 pages.


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