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Je n'ai jamais tué...
Publié dans L'Expression le 14 - 05 - 2012

Pour vice de forme, la Cour suprême a cassé et renvoyé le dossier de la femme qui aurait tué son époux...
La justice est un appareil qui se doit de rouler à la première série de battements de cils. C'est même un métronome qui fonctionne au millième de millimètre. La précision, la justesse de vue, le raisonnement, l'exacte reprise des faits vécus ou entendus mais jamais ceux colportés, haineux, partisans, diffamatoires ou pire, nés d'une quelconque vengeance. L'affaire concerne cette mère de famille condamnée à mort par le tribunal criminel de Boumerdès pour homicide volontaire fait prévu et puni par la loi. Seulement, il y a un hic: cette femme a été condamnée à la suite d'une enquête tronquée, sans recherches en profondeur, ni investigations autour du fil de barbelés du grillage extérieur «cisaillé» soigneusement en vue d'entrer dans la plus grande «discrétion» sans bruit, ni tambour.
Et le jour du procès, la femme a eu beau redonner pour la centième fois sa version des faits, et ce devant la police judiciaire, le juge d'instruction et les membres du tribunal criminel, rien n'y fit. L'intime conviction aura été l'unique témoignage d'un voisin qui avait dévalé les marches d'escaliers pour le rez-de-chaussée et porter secours au mari que madame venait de déclarer en danger de mort face à une «ombre» armée d'un couteau. Et en criant, en pleurant, en sanglotant, sa main pissait du sang à la suite des coups reçus alors qu'elle se débattait devant l'assassin venu en pleine nuit étoilée d'été pour tuer. Et l'unique témoin allait, sans le vouloir, envoyer la dame à la potence en articulant que «le soir du crime, il avait couru vers le domicile de ses voisins et qu'en entrant, il avait découvert le cadavre blême et froid, comme s'il y avait une heure depuis que son âme avait rejoint l'Eternel. Ses mains et ses pieds étaient glacés. Et ce sera là le tournant de ce drame. Les enquêteurs se posèrent la question suivante en toute logique. «Si l'épouse était montée en courant vers les voisins en vue d'une aide utile et salvatrice car son mari venait d'être victime d'une agression à l'arme blanche tout comme elle, et ce, en moins de deux minutes, pourquoi le cadavre, lui, avait près d'une heure?».
Une autre question est venue s'ajouter pour le juge d'instruction, une question que le tribunal criminel reprendra au cours des débats:
«Si par peur, vous aviez laissé votre mari seul face à votre agresseur, comment aviez-vous eu cette dose sacrée de courage d'oublier votre bébé qui dormait dans la même chambre que vous deux?» Là aussi, la dame aura une seule réponse: «J'avais tout blanc. J'étais éblouie comme si deux phares étaient allumés car je voulais absolument appeler du secours. L'urgence était de gagner du temps, faire vite et sauver mon époux, avait-elle répondu au tribunal criminel. Auparavant, priée par les juges de donner sa version des faits, la pauvre mère de famille avait raconté que cette nuit-là, elle dormait aux côtés de sa moitié paisiblement. «A un moment donné je fus réveillée par un bruit étrange. Je me retournais vers mon mari qui dormait profondément. Et soudain, je vis dans le miroir l'ombre d'un gaillard qui venait de se dessiner. Et comme j'étais entièrement nue, je n'ai pas voulu me lever et sortir du lit. C'est à ce moment là que cette ombre énorme s'avança un couteau à la main et me menaça avant de me toucher à la main. Le sang qui gicla me fit crier. Mon mari se réveilla à son tour. L'ombre affreuse a tenté de me donner des coups sur la poitrine. En me baissant pour sauter du lit, je reçus deux coups de couteau sur le dos, au milieu de la colonne vertébrale. C'est à ce moment que le tueur se jeta sur mon époux. J'étais déjà loin sur les marches d'escaliers, tentant d'alerter les voisins qui dormaient à cette heure tardive de la nuit.»Elle pleurait en racontant cette macabre séquence. Dans la salle d'audience, l'émotion était à son comble. A part les magistrats et les jurés qui étaient tenus à la réserve, le procureur général, lui, était impassible et il allait même démontrer. En revenant sur cette histoire de raideur cadavérique de l'époux que sa femme avait signalé comme étant agressé par un inconnu au moment où les voisins lui ouvrant la porte tout en la recouvrant d'un drap en la voyant entièrement nue et en se demandant pourquoi elle avait abandonné son bébé preuve que c'était elle l'assassin car point de traces du tueur que n'avait vu que madame. «Accusée, expliquez-nous un peu comment le cadavre fut découvert par un de vos voisins dans un état glacé alors que votre alerte n'a pas dépassé cinq minutes?» avait balancé le représentant du ministère public. L'intime conviction, venait de se planter dans l'esprit des magistrats et des jurés qui prononcèrent la peine capitale de la mère de famille. Mais le travail de fourmi du nouveau avocat, Maître Djamel Fodil avait heurté l'esprit et la conscience des magistrats de la Cour suprême qui ont cassé et renvoyé le dossier devant le tribunal criminel de Boumerdès dont la nouvelle composition et deux autres jurés sauront suivre les arguments de l'avocat des Bananiers de Bab Ezzouar, un avocat qui traîne derrière lui une vingtaine d'années d'expérience: «Je sauverai la tête de cette pauvre accusée qui est, à mes yeux innocente.» L'avocat devra déchanter trois heures plus tard car les vingt ans infligés à l'épouse veuve tueuse condamnée, sont venus glacer le sang aux conseils et donner un coup de fouet aux juges de la Cour suprême qui avaient cassé et renvoyé faute de condamnation à mort et non pas perpet.


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