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Quand la fiction investit l'Histoire
NOUREDDINE SAÂDI, ECRIVAIN, À L'EXPRESSION
Publié dans L'Expression le 30 - 09 - 2012

«Chacun a un 5-Juillet dans sa tête, une date évoquée librement, dans le sens de ce qu'elle représente pour chacun de ces écrivains avec subjectivité, leurs émotions et leur imaginaire.»
Noureddine Saâdi est professeur de droit à l'université, chroniqueur et romancier, membre du comité de rédaction dans la revue Panoramiques, et qui, à l'occasion du Salon international du livre d'Alger, a présenté son projet collectif sous le titre «Ce jour-là». Des textes inédits d'écrivains venus des deux rives croisant leurs regards sur une journée mythique, la journée du 5 Juillet 1962.
L'Expression: Pouvez-vous nous parler de ce recueil collectif de textes, paru récemment aux éditions Chihab?
Noureddine Saâdi: L'ouvrage que je présente et que j'ai coordonné avec une quinzaine de grands écrivains tels que Meïssa Bey, Boualem Sansal, Denise Brahimi, Alice Cherki, Hélène Cixous, Abdelkader Djemai, dans lequel je leur ai demandé tout simplement de me dire comment ils ont vécu la journée du 5-Juillet 1962, de leur subjectivité face à l'histoire collective de cette date du 5-Juillet, étant donné que chacun a un 5-Juillet dans sa tête, une date évoquée librement, dans le sens de ce qu'elle représente pour chacun de ces écrivains, avec subjectivité, leurs émotions et leur imaginaire.
En parlant de rapport entre littérature et histoire, de quelle façon écrire l'histoire de la violence, dans la nécessité de dire sa véracité, de quelle façon saisir l'innommable du passé, n'est-ce pas par la fiction que cela s'avère possible?
L'Algérie a connu des violences assez particulières, un pays qui a connu une constante occupation, d'où le rapport à des formes d'aliénation, d'où cette quête de ce que serait l'identité, et tout ce qui s'est produit comme violence symbolique, une violence comme disait Kateb, qui va éclater comme une grenade dégoupillée dans toutes les oeuvres, et ce ne sont pas des oeuvres violentes mais des oeuvres qui la reçoivent et qui vont la traiter autrement, pour mieux la saisir et la montrer avec plus de clarté. Mohammed Dib avec son roman «Qui se souvient de la mer, Ed. Le seuil Ndlr», l'a fait, il évoque à travers la fiction, ce moyen de saisir la monstruosité du colonialisme, et qu'a subi l'Algérie dans son histoire commune, Mohamed Dib dit précisément dans la postface de son roman «Qui se souvient de la mer?» lorsqu'il écrit qu'en réalité il va écrire à partir des monstruosités que sont la guerre sans risque de tomber dans le banal, le banal qui serait le simple usage descriptif, s'en tenir à rapporter des faits, contrairement au fait de témoigner de la violence et de l'atrocité, intimement et personnellement avec sa subjectivité, de ce qu'il a ressenti vis-à-vis de cette guerre, de cette violence qui régnait dans l'histoire qu'il a choisie, ressentie comme une chose qui est de l'ordre de l'indicible en-dehors de la littérature. Témoigner autrement des monstruosités d'une guerre en évitant la banalité, la banalité qui est le degré zéro de l'écriture.
Comment parler de l'Histoire lorsque celle-ci est soumise à des idéologies?
Deux choses à ne pas confondre dans le mot histoire, c'est que l'histoire a des connotations différentes, l'histoire en tant que passé et l'histoire qui sécrit, l'histoire écrite par une idéologie dominante certes, l'histoire qui est idéologiquement aseptisée ou inscrite dans des problématiques idéologiques, ce qui n'empêche pas l'écrivain d'être libre et responsable, il est le dépositaire de son époque, ça ne l'empêche pas d'apporter sa vision, son Je et son mot à dire sur l'histoire en tant que passé. L'histoire c'est quoi finalement, connaissance du passé des hommes qui est la définition classique sur laquelle les historiens s'accordent. Mais elle est également l'accumulation progressive et les modifications silencieuses que l'écrivain romancier va mettre en évidence à partir de la fiction, et je reprendrais Albert Camus: «En chaque homme il y a quelque chose d'irréductible qui nous échappe et qui échappe à l'histoire, bien que nous soyons des êtres historiques, mais il y a toujours quelque chose en l'homme qui résiste à l'histoire et qui fait de lui sa subjectivité, et nous pouvons, vous et moi, vivre dans l'histoire dans un contexte différent, voire dans l'intériorité, une histoire différente». Et c'est une continuité, de souvenirs que l'écrivain va ramener avec sa subjectivité, comme quelque chose de symbolique et d'imaginaire, mais qu'elles qu'en soient les postures et les stratégies de l'écriture de l'histoire, il faut dire ceci, c'est qu' on commence une histoire de la corruption même de ce qu'on écrit».


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