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NOUVEL OUVRAGE DE ABDERRAHMANE LOUNÈS SUR MOHIA
Publié dans L'Expression le 30 - 09 - 2012

«Tu avais en ces jours ces accents de gageure Et que vengeaient déjà le blasphème et l'injure!» (Complainte de Robert le Diable.) Aragon
Le Salon du livre est le moment idéal pour les écrivains d'offrir leurs dernières créations à des lecteurs impatients d'attendre les feuilles d'automne. C'est aussi l'occasion idéale pour les éditeurs d'essayer, dans la lancée ou en profitant des courants ascendants de la mode, d'écouler leurs stocks d'invendus. Mais c'est aussi l'occasion que saisissent les amis fidèles pour rappeler aux lecteurs oublieux des auteurs qui ont disparu de la scène littéraire et dont les oeuvres ne sont pas prises en charge comme elles le méritent. C'est le cas de Abderrahmane Lounès qu'il n'est plus utile de présenter au public algérien. C'est à lui qu'échoit le dur exercice de présenter dans un ouvrage trop réduit, un écrivain très dense dont l'oeuvre n'est connue que par segments.
L'auteur de «Le draguerillero sur la place d'Alger» n'est pas à sa première tentative d'exploration du monde des lettres berbères: après une «Anthologie de la littérature amazighe», «Le Testament» et «Le barde flingué» consacrés tous deux à l'immense poète et musicien que fut Matoub Lounès, voilà qu'il s'attaque à un autre monument de la littérature berbère qu'est Mohia. Il faut d'abord considérer les différentes catégories de Berbères: ceux qui vivent leur berbérité comme M.Jourdain faisait de la prose ou comme les poissons qui vivent dans la mer sans savoir la mer; il y a ceux qui la portent ostensiblement par le verbe haut ou sur leurs oripeaux et enfin il y a ceux qui la travaillent discrètement au fond de leur réduit, comme ces moines copistes qui par un travail patient et obscur, ont sauvegardé les trésors de la culture universelle. Lounès et Mohia appartiennent à cette dernière catégorie.
Une biographie succinte, une courte analyse du style de l'auteur et de son humour grinçant, de très courtes historiettes, un entretien réalisé par Hend Sâadi et enfin une bibliographie consistante sur l'auteur constituent les principaux éléments de l'ouvrage, qui tentent de donner un éclairage nouveau sur cet auteur qui a choisi l'exil pour s'atteler à un véritable sacerdoce. Car là aussi, il y a plusieurs sortes d'émigrés: ceux qui vont travailler en France parce que leur pays ne peut pas nourrir tous ses enfants, ceux qui y vont pour vivre plus agréablement et enfin ceux qui sont obligés de fuir leur pays parce qu'ils ne peuvent s'y exprimer librement; c'est la dictature qui a conduit Mohia sur les pavés parisiens comme jadis c'est le colonialisme qui a jeté Messali derrière une charrette de marchand de quatre saisons: ici s'arrête la similitude. Si Messali a d'abord, profité de la logistique de la CGT pour fonder l'Etoile Nord-Africaine, Mohia a dû travailler comme un damné dans l'arrière-boutique de sa modeste épicerie de quartier pour survivre et offrir sur les supports qui se présentaient à sa portée, les trésors de la littérature universelle.
La grande qualité de l'ouvrage de Abderrahmane Lounès n'est pas de faire connaître l'oeuvre de Mohia, mais d'inciter le lecteur à sa découverte progressive. Et le grand mérite de Mohia a été de faire connaître à ceux qui pratiquent le kabyle, des auteurs modernes qui ne sont point enseignés dans les écoles: faire entrer l'universel dans le berbère afin que celui-ci évolue à son tour et participe au concert des littératures Prévert, Vian, Pirandello, Brassens, Beckett, Mrozek, Seghers... qui se souvient de Pierre Seghers: un poète qui a fait connaître tous les poètes de langue française en leur consacrant des monographies entières.
D'ailleurs, Mohia lui rendra hommage en adaptant son fameux «Merde à Vauban», état d'esprit d'un condamné de droit commun en un «Berrouaghia» qui décrit fidèlement les affres qu'ont connues les détenus politiques dans la prison du même nom. Mais ce que je retiendrai surtout de Mohia, c'est cette excellent conte porté sur cassette et qui narre la mésaventure d'un joyeux luron fourvoyé au paradis: le paradis n'existe pas s'il n'y a pas une liberté d'expression. Avis aux lecteurs!


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