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"S'ouvrir sur les cultures est la force du théâtre"
RICHARD DEMARCY, METTEUR EN EN SCÈNE, À L'EXPRESSION
Publié dans L'Expression le 10 - 11 - 2012

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40 ans de théâtre et un rien volubile au service d'une passion qu'est le 4e art. sociologique il l'est aussi. Il a était l'hôte du festival international du théâtre à Béjaïa où il est venu présenter trois pièces de théâtre mais aussi prodiguer des conseils dans le cadre d'un atelier.
L'Expression: Un mot sur votre présence à ce festival, quelle impression en gardez-vous?
Richard Demarcy: une impression enthousiasmante, de grande énergie, d'une ébullition culturelle extraordinaire, qui part dans beaucoup de directions et dans la vie des gens. Le théâtre s'est introduit dehors, dedans, dans différents lieux. Une ville grosso modo investie par le théâtre, pas conquise par le théâtre, peut-être les coeurs et les esprits. Il faut conquérir le coeur des habitants, la population avant même le public. Je crois même, comme je reste aussi sociologue, j'ai envie de dire, j'ai senti que ce n'est pas une question seulement de public, il faut dépasser la notion de public et, pourtant, nous travaillons, nous les metteurs en scène, troupes, etc., pour produire quelque chose vers le public, c'est la notion qu'on emploie dans notre art «les publics», non c'est la population qui importe. La population d'un pays, d'une ville. Nous faisions au fond, du théâtre ouvert qui va rebondir avec la population même si la totalité de celle-ci ne vient pas. Elle est consciente que d'un coup sa ville s'anime se réanime. Nous ne sommes pas seulement des animateurs, créant de l'âme, mais des réanimateurs peut-être en des moments comme celui-ci à Paris ou ailleurs quand un quartier est difficile, on peut l'animer et le réanimer. Je crois que c'est ça le festival international du théâtre de Béjaïa.
La pièce Le testament du défunt que vous avez mise en scène avec Badis Foudala est dans cet esprit-là?
Je crois que c'est complètement dans cet esprit-là. Cela correspond même à ce que je veux faire à Paris. Cette pièce nous venons de la créer à Paris il y a un mois avec un énorme succès en rétablissant notre grand parquet, un chapiteau de théâtre spécial dans un lieu du 18e arrondissement où il y a 70 nationalités. Il faut ouvrir sur la population. Nous appelons cela la nouvelle décentralisation. C'est-à-dire le théâtre de proximité qui s'ouvre sur les quartiers, les cultures, mélangés, les Sénégalais, les Congolais, les Kabyles, les Français, etc. C'est cela la force de ce théâtre-là.
Justement, c'était assez spécial de voir un instrument comme la kora dans une pièce qui remonte au Moyen Age.
Mais oui c'est ça, car la vérité c'est aujourd'hui. On n'imite pas hier. On n'est pas des musées. On ne va monter La farce de maître Pathelin du 15 siècle avec les tenus de l'époque, pourquoi pas, d'ailleurs même si c'est écrit en vieux français. Il y a bien 250 versions d'Antigone.
L'importance est de produire la version d'aujourd'hui inspirée de Sophocle de la farce qui touche les gens. L'art est pluriel et fait de plusieurs nationalités sur le plateau. Avant de dire la kora instrument mandingue, vous avez aussi Guillemette Pathelin en face du Portugais qui est Franco-Sénégalaise, vous avez le juge qui est Franco-Camerounais. Il est de couleur noire, alors que nous, de couleur rose. Nous sommes tous de gens de couleur de toute façon, vous me comprenez? Evidemment, au Moyen âge, on ne trouvait pas encore ça. Les Arabes étaient passés par là quelque siècles avant. Le mélange était déjà fait et dans cette pièce extraordinaire que j'ai découverte du 15e siècle, le mélange est déjà là, le mutilinguisme est déjà là par les langues régionales comme vous l'avez entendu. Je suis fidèle à l'oeuvre. Etre fidèle, c'est diversifier et être ouvert à la mosaïque du monde, ou d'un pays fait de plusieurs régions avec des langues différentes comme le picard, le corse, etc., et bien aujourd'hui c'est parler avec des instruments de musique du monde, des acteurs du monde. C'est une oeuvre du monde. La seule vérité est l'universalité d'une oeuvre.
Vous parlez des acteurs du monde, c'est un peu le cas avec la pièce Le testament du défunt où vous avez été chercher un acteur algérien pour votre pièce.
Oui je peux dire ça au fond, mais cela n'est pas la même chose comme c'est un monologue. La conjonction est effectivement extraordinaire pour moi. J'ai adoré sur ce coup servir comme metteur en scène. Rarement dans ma vie, je sers un autre texte mais quand Najet Taybouni, une écrivaine algérienne qui écrit très bien m'a fait appel, je ne pouvais refuser. Elle a eu déjà un prix pour la Méditerranée. J'ai déjà monté d'elle Hata Ltem, avec Sonia après avoir fait les Mimosas d'Algérie. Aujourd'hui, ce qui est merveilleux pour moi, est que le festival débute par cette pièce, Le testament du défunt, pièce d'une écrivaine algérienne qui représente la dramaturgie algérienne d'aujourd'hui qu'il faut soutenir. J'ai dit, donc, OK! J'arrête certains projets à Paris, et je fais la pièce. Badis Foudala est venu me voir au théâtre, c'est un mec formidable. Je n'ai jamais fait de casting et je lui ai dit: on y va! et cela devient une oeuvre universelle. Je vais la ramener à Paris et la ferais traduire en langue arabe. Quand on la jouera en arabe à Paris ce sera sur-titré.
On va ramener la langue arabe chez nous, ramener l'Algérie chez puis de revenir ici par les intermédiaires que nous sommes. Il s'agit de faire ce va-et-vient permanent entre la France et l'Algérie d'une manière ou d'une autre. Elle va se faire encore plus demain puisque notre président français va venir en Algérie discuter avec votre président pour régler des choses du passé qui n'ont pas encore été traité. Il y a eu déjà un geste relatif au 17 octobre 1961. Nous sommes le culturel et parfois nous sommes en avant et nous le sommes souvent par l'art et la culture sur ces données politiques qui sont nécessaire. Mais Bon Dieu quel espoir avons-nous tous de voir qu'enfin on peut avancer et que les hommes politiques des deux grands pays que sont l'Algérie et la France puissent parler pour avancer, même à des solutions sur la planète, j'ose dire le Mali même...


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