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"5495 enfants ont été victimes de la violence"
KHEIRA MESSAOUDÈNE, COMMISSAIRE DIVISIONNAIRE, À L'EXPRESSION
Publié dans L'Expression le 31 - 12 - 2012

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Mme Kheira Messaoudène est chargée du bureau national de la protection de l'enfance et de la délinquance juvénile à la direction de la Police judiciaire. Dans cet entretien, truffé de chiffres inimaginables, elle cerne une grave problématique qui ronge la société de l'intérieur. Elle tire la sonnette d'alarme sur les graves violences de tous genres que subissent, dans le silence et sans défense, les enfants dans notre pays. Elle lance un appel à une contribution de la société pour juguler ce grave danger qui menace la frange la plus fragile de notre société
L'Expression: Peut-on avoir quelques statistiques concernant les violences que subissent les enfants?
Kheira Messaoudène: Nos services ont recensé 5495 enfants victimes de violence au niveau national. La violence physique vient en première position avec 3 222 enfants dont 2469 garçons et 753 filles. Vient ensuite la violence sexuelle avec 1608 victimes dont 924 filles et 684 garçons. A ces cas s'ajoutent les mauvais traitements avec 433 cas et enfin les enlèvements avec 186 kidnappings et détournements de mineurs. Toutes ces violences ont causé la mort de 28 enfants. Cela d'une part, de l'autre, 18 enfants ont été victimes d'homicide volontaire dont des infanticides. (Des parents qui tuent leurs enfants parce qu'ils ne trouvent pas de quoi les nourrir). On a enregistré un cas pareil d'une maman qui a tué ces deux enfants et s'est rendue ensuite aux services de police.
Le cas de Yasser et Chaïma ont défrayé la chronique. Est-ce une fatalité que d'assister à des enlèvements d'enfants en Algérie?
Pour Yasser, l'affaire est en cours. Il s'agit d'une disparition à caractère inquiétant. On ne peux pas parler d'enlèvement. C'est l'enquête qui le déterminera. S'il avait 15 ou 16 ans, on pourrait supposer une fugue, mais pas dans le cas de Yasser qui est un enfant en bas âge. Et pour Le cas de Chaïma, le procureur de Blida s'est déjà prononcé sur ce cas. L'affaire est traitée par nos collègues, les gendarmes.
Comment les services de sécurité réagissent-ils à l'enlèvement d'un enfant? Et pourquoi la police n'adapte pas le système alerte-kidnapping comme cela se fait à l'étranger?
Généralement, il y a trois possibilités: enlèvement avec demande de rançons, des cas isolés. ou entre familles. Enlèvement suivie d'agression sexuelle et d'assassinat, où l'enfant connaît son agresseur. (Les cas traités par les services de police ont tous aboutis: l'agresseur ou les agresseurs sont soit un des leurs, soit c'est un voisin, un proche, un cousin... etc) à l'exemple des cas de El Eulma à Sétif et Constantine. Il y a des enlèvements pour règlement de comptes, et surtout des cas de pédophilie qui prennent de l'ampleur.
Justement, les actes de violence contre les enfants ne cessent de prendre de l'ampleur. Cela est-il dû à la démission de la famille ou à l'absence d'une loi qui protège l'enfant?
Comme je vous l'ai déjà dit, il y a une crise morale qui s'installe au sein de la société. Certes nous n'avons pas dans notre pays un code de l'enfant. Il est en cours d'élaboration. Cependant, il y a d'autres lois qui protégent les enfants. Comme, exemple, pas l'ordonnance 72/3 de la protection de l'enfance, du code pénal qui contient une série d'articles qui protègent l'intérêt de l'enfant. Le problème n'est pas une affaire de loi, c'est une question de mentalité et de culture.
Les parents démissionnaires ou qui entretiennent des relations violentes et perturbantes au sein de la famille, participent-ils à la poussée de délinquance de leurs enfants?
La délinquance prend de l'ampleur chez les enfants. Il y a des auteurs mineurs qui ont commis des homicides volontaires aussi, et cela est dû parfois à la démission des parents. C'est l'une des causes, mais la société joue, elle aussi, un grand rôle Par leur passivité, les citoyens encouragent même de manière indirecte, la criminalité. Je reviens sur les enquêtes d'enlèvement où des cas déjà traités par nos services, il y a effectivement une part de responsabilité qui relève des parents, eux aussi.
C'est quoi le profil d'un pédophile?
Seuls le lieu et l'heure sont communs à toutes les tragédies qui ont eu lieu sur la voie publique. En effet, l'auteur de l'agression guette sa proie dans des endroits déserts, le soir ou à l'heure de la sieste. Les enquêteurs de la police judiciaire rendent les parents, en partie responsables dans beaucoup de cas de violences survenues en dehors du domicile. A cause de la démission parentale, les enfants sont, non seulement traumatisés par un acte contre nature, mais de surcroît exposés aux risques de contracter le sida ou autres maladies sexuellement transmissibles. Les victimes de ce genre de sévices sont âgées, généralement, de moins de dix ans. L'auteur peut être un membre de la famille ou un voisin... Sa situation familiale est également sans caractéristiques particulières. Il est célibataire, marié et même père de famille. Le pédophile est sans profil.
La prévention en matière de maltraitance contre les enfants joue un grand rôle pour prévenir la délinquance juvénile. Quels sont les mécanismes juridiques pris par la police?
Pour les service de sécurité, la police est la première initiatrice de brigades de protections de l'enfance avant même la ratification du droit de l'enfant. Actuellement, on a 50 brigades protection de l'enfance au niveau national. Rien que pour la capitale, il existe trois brigades. Parmi les missions de ces brigades, la protection de l'enfance, la prévention de la délinquance juvénile, la prévention des mauvais traitement sur enfant, soit dans la famille ou ailleurs, c'est ce qui prime pour nos brigades. Ces dernières veillent au grain pour traiter toutes les affaires liées aux enfants. La police fait de la prévention une priorité en organisant des séminaires, des journées d'information de la Dgsn à travers le territoire nationale. On travaille en étroite collaboration avec les associations. On participe aux émissions télévisées, radiophoniques et on communique également par voie de presse écrite pour faire parvenir notre message.
Le nombre de délinquants «mineurs» marque dans notre pays une courbe ascendante. Est-ce que vous avez des bilans et des statistiques pour l'année en cours?
Les chiffres sont approximatifs, car on n'a pas encore clôturé le bilan annuel. Cependant, on a enregistré presque 8 000 enfants délinquants impliqués dans les affaires criminelles (vol en première position, violences, même des enfants sont impliqués dans des affaires de meurtres volontaires et des affaires de drogues). Tant qu'on n'a pas la culture de la dénonciation, on ne pourra pas avoir les chiffres exacts et réels. Je le répète, l'encouragement de la criminalité en générale est due à la passivité des citoyens. Tout le monde doit se mobiliser dans son travail et son entourage par des gestes de citoyenneté. Tout acte contraire à la loi est signalé. La loi dans ce genre d'affaires est stricte et sévère.
A chaque fois qu'il y a un enlèvement, il est lié au prélèvement d'organes. Est-ce que c'est vrai?
Jusqu'à présent les services de sécurité n'ont jamais enregistré une affaire d'enlèvement d'organes. L'enlèvement est une forme de criminalité qui a toujours existé et qui existe. On doit faire tout pour lutter contre cette forme de criminalité, c'est notre travail, notre rôle et c'est notre devoir. Par ailleurs, on constate que beaucoup de cas de violences sexuelles augmentent depuis ces dernières années. Nous supposons que cela est due en premier lieu aux paraboles, aux sites indésirables consultés sur Internet. Ce sont, en tout cas, des éléments qui incitent à cette forme de criminalité.


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