La dernière tentative initiée par les élus de la coalition RCD, FLN, FFS et RND, accompagnés d'autres citoyens, a été vaine. La situation qui prévaut depuis près de trois mois dans la municipalité de Barbacha continue à être au centre des préoccupations des autorités de la wilaya de Béjaïa, des représentants de villages et les neuf élus de la coalition au pouvoir local. Sur demande du maire et de son équipe ainsi que les sages de la commune, une nouvelle réunion, deuxième du genre, s'est tenue en fin de journée de lundi dernier au siège de la wilaya, ponctuée par une demande pressante de la force publique dont l'éventualité d'intervention n'est pas à écarter. Elle est, dans tous les cas, à l'étude, selon la déclaration du premier magistrat de la wilaya. La dernière tentative d'accéder au siège communal a été vaine. Initiée par le maire et les élus de la coalition RCD, FLN, FFS et RND, accompagnés d'autres citoyens de la commune, cette tentative s'est soldée par un échec. Les protestataires qui étaient, selon les élus moins nombreux, se sont montrés intransigeants, refusant toujours aux élus contestés d'accéder à l'enceinte de la mairie. Conséquemment, il ne reste plus que le recours à la force publique devant «ce déni de droit», a estimé le maire. D'où cette réunion organisée à leur demande. Dans son intervention, le wali de Béjaïa a réitéré sa volonté de régler le différend par des voies pacifique. Notant au passage, la persistance du refus de la partie adverse désignée en le PST et ses élus. Evoquant leurs revendications, articulées autour de la dissolution de l'assemblée et le départ du chef de daïra, le chef de l'exécutif a mis en exergue son incapacité à les satisfaire, du fait qu'elle relève des prérogatives du président de la République. «Seul le président de la République est en mesure de prononcer la dissolution d'une assemblée élue. La dissolution interviendra sur ma proposition et après un constat de défaillance de six mois d'exercice», a-t-il indiqué à ses hôtes or, a-t-il poursuivi, l'assemblée populaire communale de Barbacha n'est même pas entrée en fonction». Quant au de chef de daïra, dont le départ est exigé par les protestataires, il expliquera que «si ce dernier qui est en fonction localement depuis deux ans, a fait des fautes prouvées, il sera sanctionnée. «Toutes les portes nous sont fermées au nez», constate le wali, avant de s'adresser aux représentants de Barbacha, en présence de la presse locale et de toutes les parties de la commission sécuritaire. «Quelle est donc la solution, éclairez-nous? dites-nous ce qu'il faut faire!» dit-il à l'endroit des représentants. Intervenant à leur tour, les représentants des villages et les élus de la commune de Barbacha, ont dressé un tableau des plus sombres de la situation de leur commune, appelant unanimement à l'intervention de la force publique. Le maire Benmedour, qui n'a toujours pu accéder à son siège, a chargé le groupe PST qui continue à refuser tout rapprochement, dénonçant au passage le squat de la salle des fêtes jouxtant le siège communal par les protestataires, est accusé de tous les maux qui règnent en maîtres dans la cité. Consommation de la drogue, alcool en toute impunité, insulte verbale et agression de tous genres, bref un no man's land qui représente un «véritable danger pour les habitants de Barbacha et leurs enfants», ont-il souligné avec insistance. Il faut noter que la daïra de Barbacha est dépourvue de tout service sécuritaire. Depuis le départ de la brigade de la Gendarmerie nationale dans le sillage des événements d'avril 2001, la localité est restée sans policiers et sans gendarmes. C'est justement ce qu'ont demandé les représentants de la population et les élus. «Venez avec la force publique et nous allons rejoindre le siège communal», affirment-ils à l'unisson. En d'autres termes, les élus sont prêts à rejoindre les locaux de la commune et à commencer l'exercice de leur fonction, mais ils ont besoin d'un soutien sécuritaire. Ce qui n'est pas à écarter, à en croire la déclaration que nous a faite le chef de l'exécutif à la fin de la rencontre. «Nous savons maintenant exactement ce que veulent les élus et les représentants des villages de Barbacha, et nous allons, avec les membres de la commission sécuritaire, étudier cette demande, car il est vrai que la situation ne peut éternellement rester en l'état. Il y a une population qui est prise en otage et l'Etat doit faire son devoir», a-t-il déclaré.