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Aridité
Publié dans L'Expression le 05 - 12 - 2013

«A l'échelle cosmique, l'eau liquide est plus rare que l'or.» Hubert Reeves
«J'espère que tu ne vas pas nous faire un traité sur l'hydrographie de ta région! Au point où nous sommes, j'ai bien peur que tu nous fasses visiter tous les petits ruisseaux de ta dechra. Avec toi, il faut s'attendre à tout!», avait déclaré mon ami Lounès en fronçant les sourcils, mais en me versant tout de même un autre verre de bière. «Question eau, je suis intarissable. Je suis né dans cette ambiance d'abondance et l'eau n'a jamais manqué pour tous les besoins. Même pour nos loisirs de gamins, le ravin jouait un grand rôle en été: c'était le vaste théâtre de nos escapades et les marigots qu'il nous offrait, des piscines gratuites. La mer demeura cependant, le but à atteindre. Nous en rêvions chaque fois que nous faisions un concours de plongeons aussi acrobatiques que dangereux. Nous étions inconscients. D'autre part, sur l'une des pentes du ravin, juste à l'extrémité du village, une source miraculeuse: c'était un petit réduit entre deux rochers et de l'une des parois suintait une petite quantité d'eau qui remplissait un trou creusé par terre. Les mères amenaient leurs enfants sujets à des boutons ou des irritations épidermiques. Une seule onction de cette eau et le bambin était débarrassé de ses boutons. Ce n'est pas pour rien que cette source était nommée source de sidna Moussa. Je me suis demandé plus tard pourquoi jamais un scientifique ne s'est intéressé aux vertus de cette eau dont la réputation était limitée aux frontières de la commune. Une légende courait à propos d'une autre source située sur la bordure d'un sentier à quelques dizaines de mètres du ravin; le rocher qui la surplombait portait une encoche profonde qui ressemblait à un sabot de cheval: les esprits crédules croyaient dur comme fer que c'était l'empreinte du cheval du calife Ali. Les légendes naissent si facilement et elles sont têtues!
Un autre souvenir d'enfance reste aussi gravé dans ma mémoire auditive: le cliquetis familier que faisait l'unique noria de la région. On s'émerveillait à suivre la lente et régulière ascension des godets remplis d'eau qui se déversaient dans un conduit qui dirigeait l'eau vers les sillons du jardin attenant à la zaouïa. C'était un vieil et robuste aveugle qui la faisait tourner et c'était pour nous un grand jouet à l'incomparable musique...
Ce n'est qu'en venant à Alger que j'ai appris ce que c'était une coupure d'eau. Quant à penser qu'un jour, de l'eau serait vendue en bouteilles, cela relevait de la science-fiction. Nous avons connu des jours difficiles et avons vu des choses navrantes: dans les années 1970, les rues d'Alger, celles qui se trouvent dans les quartiers populaires surtout, les conduites d'eau crevaient en plein air tandis que les enfants des familles habitant les immeubles bravaient la circulation automobile pour faire leur périlleuse corvée d'eau. Les villas qui étaient situées de l'autre côté de la route avaient toujours de l'eau...
Des années après, en retournant au village, j'ai voulu un jour me retremper dans l'ambiance de mon enfance. Une brève randonnée jusqu'au ravin me permit de constater les dégâts causés par la sécheresse qui avait sévi: la plupart des sources tapies au fond des buissons avaient disparu et le frais cresson bleu qui poussait près de la source principale avait cédé la place à des algues épaisses. Les lauriers roses qui arboraient des fleurs éclatantes au fond d'un coude du ravin, avait perdu leur superbe: rabougris, ils dépérissaient comme tout ce qui vivait autour de cette source de vie. L'eau avait perdu sa limpidité et l'impétueux torrent était devenu un cloaque. Les vieux du village n'avaient qu'une explication:
l'abandon du travail de la terre, la déforestation et l'absence de neige sont les responsables de cette aridité.»


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