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Facebook, de l'amitié à la haine
LES EFFETS SECONDAIRES DU RESEAU SOCIAL DANS LE MONDE ARABO-MUSULMAN
Publié dans L'Expression le 10 - 04 - 2014


Facebook largement utilisé dans le Monde
Depuis son arrivée sur le Net, Facebook a fait exploser la société arabe, mais contrairement à l'Egypte et à la Tunisie, l'Algérie n'a pas subi les effets secondaires de ce réseau social controversé.
Qui ne connaît pas aujourd'hui le réseau Facebook? Né de l'imagination d'un universitaire américain, Mark Zuckerberg, dans le but de construire un réseau d'amitié dans son université, cette révolution électronique s'est vite transformée en un réseautage regroupant le nombre de 1,23 milliard d'utilisateurs depuis le 31 décembre 2013. Mais ce site qui s'inspire des albums photo («trombinoscopes» ou «facebooks» en anglais) regroupant les photos des visages de tous les élèves, prises en début d'année universitaire aux Etats-Unis, s'est vite transformé en instrument de propagande pour les révolutionnaires de toutes tendances.
Si Facebook est utilisé par les Occidentaux, notamment les Américains et les Européens pour le réseautage et le partage de données, dans le Monde arabe, Facebook a plus servi à booster les révolutions et à faire tomber les tabous dans une société verrouillée par les préjugés et la religion.
3.451.300 abonnés
C'est principalement en Tunisie et un peu plus tard en Egypte que le réseau social a le plus explosé dans le Monde arabe.
Selon une étude de l'université de Dubaï sur l'utilisation des réseaux sociaux dans le Monde arabe et le Moyen-Orient, l'Egypte arrive en tête des pays arabes connectés à ce réseau social américain avec plus 10.732.360 abonnés, suivie en deuxième position par l'Arabie Saoudite avec 5.153.180 d'abonnés puis par le Maroc avec 4.445.340. L'Algérie occupe la 5e place dans la région en matière d'utilisation du réseau social Facebook, avec 3 451.300 d'abonnés. Elle est dépassée de quelques centaines d'abonnés seulement par Israël qui en totalise 3.466.320.
La Tunisie arrive seulement en 6e position avec 3.017.120 abonnés. Les Emirats arabes unis arrivent en 7e position avec 2 932 680 abonnés, alors que la Syrie n'est qu'à la 8e position avec 2.585.529 d'abonnés sur le réseau Facebook.
Ces chiffres qui ont bougé depuis, offrent un tableau exhaustif de la connexion des pays arabes à ce réseau social. Elle ne représente que 2% des pays connectés à ce réseau. Mais dans le monde musulman, deux pays dominent dans le top 10 des pays les plus connectés à Facebook. L'Indonésie est le premier pays, le plus connecté à Facebook pour le monde musulman avec 60 millions d'abonnées suivie de la Turquie qui possède 31.315.860 abonnés. Au milieu de la liesse sur la place Tahrir, un manifestant hurle dans le micro: «Il est parti, nous sommes libres, merci Facebook!».
L'étude de l'université de Dubaï explique que le réseau social dans le Monde arabe était en octobre 2010 composé de 18,7 millions d'abonnés, pour atteindre les 43 millions en avril 2012, soit une augmentation de 21 millions depuis janvier 2011. Les jeunes entre 15 et 29 ans représentent plus de 70% des utilisateurs et 34% sont des femmes.
Certains pays comme la Tunisie, qui avaient des difficultés pour communiquer avec l'extérieur durant le régime Ben Ali ont carrément explosé après la révolution du Jasmin. Mais curieusement, des pays comme la Chine, la Corée du Sud, les deux pays les connectés de la planète en matière de téléphonie mobile et multimédia, ne sont pas abonnées à ce réseau social. Même chose pour des pays comme l'Iran, le Pakistan ou le Japon. Car le réseau social crée par Mark Zuckerberg a boosté les révolutions arabes et a été utilisé par le département d'Etat pour faire tomber des régimes autoritaires.
Au cours de la révolution tunisienne, en matière d'Internet, Facebook a été très largement utilisé par les Tunisiens pour contourner la censure et la propagande qui dominaient dans les médias traditionnels comme la télévision et les journaux. Mais au-delà du réseau social de rapprochement, d'amitié et de divertissement, Facebook est aussi le plus vaste réseau d'usurpation d'identité. Selon le Figaro du mois d'août 2012, 83 millions (8,7% des profils de Facebook) sont faux. Tout le monde peut dire ce qu'il veut du moment qu'il n'est pas identifié.
Pour rentrer à la Bourse, Facebook était obligé de transmettre son premier rapport financier à l'organisme américain de réglementation et de contrôle des marchés financiers (SEC). Sur les 955 millions d'utilisateurs de l'époque, le réseau social Facebook a divisé les faux comptes en trois catégories: 4,8% sont des «comptes dupliqués», c'est-à-dire non attitrés, ouverts par des personnes déjà inscrites, 2,4% sont des «comptes mal classifiés», créés pour une société, et 1,5% de «comptes indésirables», ou «spammeurs», «qui ne respectent pas les règles et le revendiquent». Mais cette transparence n'excuse pas les dégâts politiques que ce réseau à ciel ouvert fait dans le Monde arabe.
Après des années de dictature et d'interdiction, l'Egypte, qui compte 10 millions d'abonnés sur le réseau Facebook, a été la plus expressive, durant la révolution arabe, mais à quel prix? Car à côté des déclarations politiques légitimes, Facebook a été l'espace et le terrain pour dénoncer des tabous dans une société égyptienne rigoriste et conservatrice. Et c'est une jeune à l'université américaine du Caire, Aliaa Magda Elmahdy de faire exploser la Toile et casser les tabous, en postant sur son blog Journal d'une rebelle (en anglais: A Rebel's Diary), sur Facebook et sur Twitter une photo nue d'elle-même le 23 octobre 2013 pour protester «contre une société de violence, de racisme, de sexisme, de harcèlement sexuel et d'hypocrisie».
Facebook, un terrain de recrutement pourles jihadistes en Syrie
Cette publication, qui a été multi-partagé lui a valu de nombreuses critiques et menaces de mort dans son pays et dans le monde musulman, mais aussi de nombreux soutiens à travers le monde. Cette démarche a été déjà utilisée par une Tunisienne Amina Sboui, (toujours dans le cadre de sa révolution politique et sociale), qui a publié le 1er mars 2013, sur les réseaux sociaux une photographie seins nus avec l'inscription «Mon corps m'appartient et n'est source d'honneur pour personne».
Cette action a suscité aussi une forte controverse en Tunisie et dans le monde. Menacée de mort par des salafistes, elle découvre la dure réalité de la société tunisienne. L'Arabie Saoudite n'est pas en reste, un Saoudien a été condamné pour avoir exprimé des propos offensants sur Twitter sur le Prophète Mohammed (Qsssl).
Une femme saoudienne avait également dénoncé dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, la présence et le harcèlement de la police des moeurs dans les centres commerciaux en Arabie Saoudite. Même le Maroc, le pays le plus connecté sur Facebook et le plus conservateur du Maghreb, a été touché par la révolution des moeurs quand deux jeunes adolescents marocains ont posté sur Facebook la photo de leur baiser.
Facebook est également un dangereux terrain de recrutement pour les jihadistes en Syrie. En effet, les activistes syriens diffusaient grâce aux moyens offerts par les Américains les informations et les vidéos sur le réseau social Facebook. Les régions de la contestation sont souvent dépourvues de connexion Internet et parfois même d'électricité. Ainsi, les vidéos des massacres sont diffusées grâce notamment aux téléphones satellitaires Thuraya offerts par des organisations de défense des droits de l'homme comme moyens de communication et de transmission d'informations et de vidéos.
Les images réelles ou truquées de l'attaque au gaz sur les réfugiés près de Damas, diffusées sur Facebook et YouTube, ont failli provoquer la troisième guerre mondiale dans la région Mena. Et pourtant, les activistes syriens utilisent des procédés rudimentaires comme une batterie de voiture pour s'alimenter en électricité et envoyer leurs vidéos, via BlueTooth sur les réseaux sociaux. Au lieu de combattre ce genre d'images, Facebook, Twitter et même YouTube diffusaient les images atroces de la Syrie au nom de la liberté d'expression et de la démocratie.
10% des Algériens sont connectés au réseau social
Au regard de cette analyse exhaustive sur la place de Facebook dans la société arabo-musulmane, l'Algérie reste le pays qui a été le plus épargné par les effets secondaires du réseau social américain. Cette révolution numérique qui a fortement fait exploser la société arabe, n'a heureusement pas fait grand chose en Algérie. Cette situation résulte surtout de la mauvaise connectivité en Algérie qui demeure l'un des pays les plus en retard en matière de connexion Internet individuelle et n'utilisent pas en masse la connexion Internet via le réseau mobile, comme c'est le cas chez nos voisins marocains, tunisiens et surtout égyptiens. Avec seulement 4 millions d'abonnés sur Facebook, c'est seulement 10% de la population algérienne qui est connectée au réseau social le plus célèbre du monde. Mais malgré une société et élite très active sur Facebook, le réseau américain n'a pas réussi à faire changer le système en Algérie comme en Egypte ou en Tunisie.
Les différentes actions du mouvement Barakat, qui ont attiré des centaines de sympathisants sur la Toile, n'ont pas réussi à entraîner les Algériens dans la rue et, surtout dans ce réseau très «open» il n'y a pas eu également d'action ou de mouvement Femen en Algérie. La place de la religion et la famille reste hautement sacrée dans le pays, fort heureusement.


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