Une soirée vibrante Quelle est donc la place de Mustapha Bensadi dans ce cycle laudatif?...L'éternel grand oublié dans ce chapelet d'hommages non-stop aux artistes musiciens de Béjaïa: Mustapha Bensadi. Assez sommairement, en attendant un entretien avec cet ancien compagnon-batteur de El Ghazi, collègue musicien dans le même groupe de Djamel Allam, ayant joué de la guitare avec Kaci Abdjaoui...Il était même le «chouchou» du regretté Chérif Kheddam alors qu'il terminait sa licence es-lettres à l'université d'Alger (années 1970), avec lequel il faisait beaucoup de musique, également en compagnie de Nouara. Mustapha Bensadi a chanté en aparté, s'accompagnant à la guitare, devant l'illustre et regretté El Hachemi Guerrouabi... A connu Georges Moustaki, Pia Colombo, Marcel Mouloudji, Claude Nougaro...Il a joué avec le célèbre violoniste algérien Mokhtari...Voici des arguments aussi objectifs que puissants pour «plaider» en faveur d'une action de gratitude à l'endroit d'un Monsieur qui a pourtant donné tant de bonheur avec sa voix, son talent de guitariste même modeste, son don de batteur, d'harmoniciste... «Est-ce parce qu'il ne chantait, la plupart du temps, qu'en français et en anglais?», insistent bien des gens de sa génération, déçus de «son élimination systématique de tous les hommages rendus, jusqu'à présent, aux artistes bedjaouis.» Contacté par nos soins, Mustapha Bensadi confie «toute son amertume», «d'autant», ajoute-t-il, «que j'ai eu à chanter également en kabyle lors des galas dans des établissements scolaires et à titre bénévole, sur des esplanades publiques, sur la scène du TRB, notamment en duo avec mon ami Idir, interprétant Vava inouva devant une salle archi comble...». On oublie si vite! Il n' y avait pas tellement d'artistes-musiciens à l'époque, et les rares qui existaient préféraient «la sniwa» (mariages, circoncisions et billets de banque...)». Lorsque j'ai accompagné Akli Yahyaten tout en chantant avec lui à l'occasion d'un grand bal à la Grande-Terrasse (Tichy), Ammi Akli était tellement ému qu'il m'avait dit ceci (témoins mes anciens collègues musiciens Mustapha Cheklat, batteur du groupe, Moumi Moussaoui, accordéoniste, Omar Rabhi, guitare accompagnement, Mokhtar Oumenana, guitare rythmique...): «Je n'aurais jamais cru qu'un jour j'allais faire danser près de 120 couples d'Européens, en majorité, sur Jahegh bezzaf dhameziane, version...Mustapha Bensadi... En Ré mineur!» Mais on achève bien les chevaux! Nous reviendrons «sur» Mustapha Bensadi, auteur-compositeur, interprète, modeste gratteur de guitare, comme il aime à se qualifier, «l'un des cinq meilleurs batteurs d'Algérie» dans les années 1960, (Il a même «osé» exécuter un solo de batterie en présence de Ron Jefferson et sur la propre batterie de ce dernier (l'un des meilleurs batteurs de jazz à l'époque) affirment bien des connaisseurs, (lui préférant s'abstenir de tout commentaire), mais également artiste-peintre paysagiste, journaliste et...auteur! Comment donc oublier cet enfant chéri de Béjaïa?! Pourquoi donc autant de modestie, Mus? Sacrilège...N'est-ce pas? Au fait, pour ceux qui viendraient à en douter, pourquoi ne pas interroger...Bazou Abdelaziz Yousfi)? L'incontournable musicien arrangeur...