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Bouchama renvoie la balle à Chani et Khelladi
PROCÈS DE L'AUTOROUTE EST-OUEST
Publié dans L'Expression le 29 - 04 - 2015


L'affaire de l'autoroute Est-Ouest, un projet flou
Derrière chaque nom se cache une histoire, parfois aux péripéties si complexes qu'il est difficile d'en saisir le sens, mais chaque histoire est nécessairement une histoire de pognon et de privilèges. Le procès de l'autoroute Est-Ouest fait grincer les dents à la justice.
La salle était pleine à craquer. Le juge semblait à l'aise. C'est normal. Sa foi en la justice algérienne devait se lire dans chacun de ses gestes, ses regards, de quoi rassurer, quoi. Le bal commence. Les présents, mi-attentifs, mi-indifférents, guettaient, dans un silence presque gênant, quelque déclaration fracassante.
Le bruit de la porte de la salle, qui s'ouvrait et se refermait au gré des allers-retours rythmant l'atmosphère, comme dans les cafés des quartiers populaires, laissait filtrer à peine quelques bribes. Mais les coups de gueule du juge Hellali réclamant «un peu de silence» eurent vite raison de «l'indiscipline» de la salle. Medjedoub Chani, d'une voix tremblante, esquisse quelques propos. Rappelant sèchement avoir été torturé lors de sa détention par le DRS, et niant en bloc les accusations portées contre lui, il déclara, dans l'objectif certain de susciter quelque solidarité: «Mes droits n'ont pas été respectés et j'ai été durement torturé.» Vainement.
A peine l'illusion consommée, il s'éclata en révélations. Mais peu fracassante cette fois-ci. «J'ai rencontré Khelladi, ex-directeur des projets à l'ANA, deux fois: une fois dans un café à Dély Ibrahim et une autre dans mon bureau. Je ne le connaissais pas avant. C'était lui qui avait pris contact avec moi par le biais du général Hassan.
Au départ, il m'a parlé de son fils handicapé qu'il voulait faire soigner en Chine. Par la suite, il m'avait demandé si j'avais des relations en Chine parce qu'il voulait ramener les Chinois pour l'autoroute. Moi, je n'ai pas voulu marcher. Alors, il est allé en Chine voir Citic International et leur a dit qu'il était en mission officielle. On m'a appelé de Citic International pour me demander si c'était vrai et quand j'ai dit que non, il les a menacé, de ne pas régler les situations de Citic en Algérie», a révélé M.Chani que le juge, malgré le déluge de questions qu'il déversait sur lui, n'avait pas pu faire parler davantage. Dommage. Le scoop est manqué.
Quand, par la suite, Mohamed Bouchama, ex-secrétaire général du ministère des Travaux publics, fut appelé, la salle, notamment du coté des journalistes, se réanime. Comment M.Bouchama a-t-il connu M.Chani? Visiblement usé par l'angoisse du confinement carcéral, l'ex-bras droit de Ghoul rassemble ses forces et murmure: «C'est Mourad Melzi qui me l'a présenté.
Il m'a invité un jeudi chez lui et j'ai rencontré M.Chani. Il m'avait dit que les Chinois avaient peur de la bureaucratie et d'avoir des problèmes de fourniture en bitume et en agrégats. Je lui ai dit que pour le bitume et l'agrégat, il n'y avait aucun problème. Moi, je voulais qu'on réalise l'autoroute dans les meilleurs délais d'autant plus que, en 2015, nous avions reçu un rapport d'experts algériens où il était dit que l'Algérie ne pouvait réaliser que 10km par année. La réussite du projet était pour nous un défi...» Le juge Hellali, interpellé par les propos de l'accusé sur le «défaitisme des experts algériens ainsi que sur la bureaucratie qui mine tous les projets d'utilité publique en Algérie, interrompit avec un coup de gueule époustouflant: «Normalement, toute personne coupable d'entrave à la réalisation d'un quelconque projet doit être fusillée sur la place publique. Comme ça, avec ce laxisme, l'Algérie ne se relèvera jamais. C'est parce que la bureaucratie existe effectivement que l'on est toujours dans l'obligation de faire recours à des plans B. mais, avec le «debbouz», la situation va se régler. Tous les escrocs, un par un, passeront devant la barre.» La fougue du juge, son éloquence, ne manquèrent pas cependant de soulever une «indignation» timide dans la salle qui, s'arrimant à un sourire sarcastique de Maître Miloud Brahimi, se disait «opposée à la peine de mort». Mohamed Bouchama, s'appuyant sur la remarque du juge, saisit l'occasion et lance, sentencieux: «J'ai été sanctionné parce que j'ai fait mon travail.»
Mais avant de savourer sa «petite victoire», M.Bouchama fut de nouveau interpellé. Qu'en est-il du non-paiement des situations? «Je me suis présenté chez Monsieur le ministre et je lui ai dit que j'allais partir en pèlerinage et en mon absence, M.Khelladi est allé lui demander de lui déléguer sa signature, ce que j'ai appris trois jours après mon retour de La Mecque. J'ai alors dit à Monsieur le ministre, conformément au Code de comptabilité publique, qu'il n'avait pas le droit de déléguer sa signature et il m'a demandé de l'annuler. Mais avant, et après après son annulation, M.Klhelladi a signé des situations. De plus, M.Khelladi considère que c'est moi qui ai annulé la situation et depuis, il veut se venger de moi, alors que moi, j'ai fait cela pour protéger le ministère» a déclaré Mohamed Bouchama avant d'ajouter: «Ce n'est pas moi qui ai loué ma maison à des Chinois à 80 millions le mois, ce n'est pas moi non plus qui ai bénéficié d'une prise en charge en Chine. Il suffit de voitr qui a bénéficié des largesses des Chinois pour savoir qui est impliqué avec eux.» Des déclarations se succédant à d'autres, des questions s'enchaînant les unes derrière les autres, Mohamed Bouchama, épuisé, tentera de susciter la pitié du juge. «J'ai été maltraité, mais maâliche''. Et ma femme, qu'a-t-elle fait?» s'interrogea-t-il, les yeux gonflés de larmes. Compatissant, le juge s'immobilisa. La salle aussi. Quelques moments après, la séance fut levée.


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