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Des clés pour rationaliser de la dépense publique
DE GRANDS MINISTÈRES ET UNE REGIONALISATION ECONOMIQUE
Publié dans L'Expression le 23 - 08 - 2015


Ministère des Finances
Au moment où dans la majorité des pays, la rationalisation des choix budgétaires se généralise, l'Algérie continue à créer des emplois rentes-administratifs en accroissant la dépense publique par la création de nouveaux ministères et de nouvelles wilayas.
D'où l'urgence de rationaliser la dépense publique et notamment par un regroupement des ministères. L'Etat doit réduire son train de vie et donner l'exemple de rigueur. D'ailleurs, un regroupement des ambassades, excepté pour des pays avec qui l'Algérie entretient d'importantes relations commerciales, devrait rentrer dans cette réorganisation. À ce titre, je propose les pistes suivantes. Au ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales (les services de sécurité après une large concertation des différents segments, du fait de la sensibilité de ce secteur devant être organisé à part), devrait s'adjoindre, l'Aménagement du territoire et l'Environnement avec deux secrétariats d'Etat. Cela suppose une autre organisation locale, notamment du rôle des walis par la création de pôles socio-économiques régionaux (régionalisation économique à ne pas confondre avec le régionalisme néfaste) impliquant tant l'administration, les élus, les entreprises, les banques, la société civile, les Chambres de commerce et les universités supervisés par un «super-wali», poste politique avec des walis délégués ayant le profil de manager (économistes, ingénieurs, juristes, évitant de puiser toujours dans l'Ecole nationale d'administration). Les directions de wilayas qui sont budgétivores devront être regroupées en adéquation avec celles des ministères. C'est en accordant la priorité à la connaissance que les politiques publiques apporteront des réponses à la pauvreté, à la fois rurale et urbaine, et surtout à l'évolution du chômage par la création d'emplois et d'activités génératrices de revenus, en particulier pour les groupes vulnérables, notamment les femmes et les jeunes, je préconise un grand ministère de l'Education nationale et de la Recherche scientifique (la revalorisation des compétences) avec trois secrétariats d'Etat techniques. Le ministère des Finances devrait être couplé avec le ministère du Commerce avec deux secrétariats d'Etat et le ministère des Investissements avec ceux du Tourisme et de l'Artisanat, de l'Industrie, de la PMI /PME tout en lui rattachant les Mines, segment stratégique de la relance industrielle, (trois secrétariats d'Etat techniques). Le défi majeur du XXIème siècle étant celui de l'eau, dont celui du dessalement de l'eau de mer (en espérant pour ces unités une intégration de certains de leurs composants, ce qui est possible) dont la base est le gaz, au ministère clé, celui de l'Energie, il y aurait lieu de lui adjoindre celui des Ressources en eau avec trois secrétariats d'Etat dont un secrétariat chargé des hydrocarbures, un secrétariat d'Etat chargé de l'Eau et le dernier chargé de l'Electricité et des Energies renouvelables pour préparer l'après-pétrole.
Eviter le scénario dramatique de 1986
Quant au ministère du Travail, logiquement il devrait intégrer celui de la Formation professionnelle, de l'Emploi et de la Solidarité nationale avec trois secrétariats d'Etat. Pour celui de la Santé, il devrait inclure toutes les caisses de sécurité sociale. Devraient également être regroupés le ministère des Postes et des Nouvelles technologies, de la Culture et celui de l'Information, pouvant exister un porte-parole au niveau du gouvernement pour l'information officielle avec deux secrétariats d'Etat. L'Agriculture et la Pêche formeraient un tout (avec deux secrétariats d'Etat). On devrait regrouper les Transports, les Travaux publics et l'Habitat (trois secrétariats d'Etat) ainsi que la Jeunesse et des Sports. La promotion de la Condition féminine et la Protection de l'enfance devront faire l'objet d'un traitement particulier. Il est entendu que l'organisation des ministères de la Défense, des Affaires étrangères et de la Justice, devraient faire l'objet d'un large débat pour leur réorganisation. Les différentes agences chargées de l'investissement qui se télescopent et qui sont loin d'avoir répondu aux attentes des pouvoirs publics malgré de nombreux avantages accordés, (Andi, emploi des jeunes etc.) devront être rattachés à un seul ministère, celui de l'Industrie avec des agences relativement autonomes pour plus de cohérence. Cette organisation institutionnelle implique d'avoir une autre organisation tant des ministères que des wilayas par des regroupements évitant les micro-institutions, l'éparpillement des ministères et également des wilayas étant budgétivores devant être regroupées en adéquation avec ceux des ministères. En 2002, le gouvernement avait déjà élaboré un texte législatif intitulé: «Avant-projet de loi-cadre fixant les règles générales d'organisation et d'administration du territoire.» Une disposition de ce texte concernait justement le découpage territorial en régions étant prévue une circonscription administrative intermédiaire entre l'Etat et la wilaya dénommée la circonscription administrative régionale (CAR)», stipulait l'article 85. Concrètement, cette subdivision territoriale devait disposer d'une sorte de gouvernement, d'une capitale et d'une assemblée faisant office de Parlement régional. A sa tête, on retrouvait une sorte de superpréfets dotés de très larges prérogatives avec des walis techniciens sous ses ordres au niveau régional devant aller à la suppression des sous-préfectures. Selon l'article 92, il devait être chargé de «coordonner l'activité des administrations et services publics à compétences régionales, notamment les grands services publics, les services extérieurs relevant des administrations centrales». Mais, cet avant-projet de loi fixant les règles d'organisation et d'administration du territoire n'a jamais vu le jour alors qu'il est d'une brûlante actualité.
Pour la symbiose Etat-citoyens
Il convient de prendre le soin de ne pas confondre l'espace géographique avec l'espace économique qui, intègre le temps, l'espace étant conçu comme surface, distance et comme ensemble de lieux. La recomposition du territoire s'inscrit dans un vaste projet inséparable des réformes structurelles à tous les niveaux en cours. Afin, de rapprocher l'Etat du citoyen, il s'agit de s'orienter vers la régionalisation économique à ne pas confondre avec l'avatar dangereux du régionalisme qui doit avoir pour conséquence un meilleur gouvernement réel ressenti comme tel par la population, l'argument de base résidant dans la proximité géographique. Cela signifie qu'il existe une solution locale aux problèmes locaux et que celle-ci est nécessairement meilleure qu'une solution nationale. Car une centralisation à outrance, favorise un mode opératoire de gestion autoritaire des affaires publiques, une gouvernance par décrets, c'est-à-dire une gouvernance qui s'impose par la force et l'autorité loin des besoins réels des populations et produit le blocage de la société. Les expériences historiques montrent clairement que si la centralisation a été nécessaire dans une première phase, elle a atteint vite ses limites et que ce sont les pays qui ont développé des décentralisations réelles et non des déconcentrations, synchronisant gouvernance centrale et locale, qui ont le mieux réussi leur développement. Le pays le plus décentralisé au monde ce sont les Etats-Unis d'Amérique. Une réorganisation du pouvoir local dont la base est la commune, pour une société plus participative et citoyenne s'impose, une réorganisation en fonction de la revalorisation de la ressource humaine renvoyant à l'urgence de la révision du statut de la fonction publique. Après la «commune-Providence» du tout-Etat, l'heure est au partenariat entre les différents acteurs de la vie économique et sociale, à la solidarité, à la recherche de toutes formes de synergie et à l'ingénierie territoriale. C'est dans ce contexte, que la commune doit apparaître comme un élément fédérateur de toutes les initiatives qui participent à l'amélioration du cadre de vie du citoyen, à la valorisation et au marketing d'un espace. C'est à la commune que reviendra ainsi la charge de promouvoir son espace pour l'accueil des entreprises et de l'investissement devant se constituer en centre d'apprentissage de la démocratie de proximité qui la tiendra comptable de l'accomplissement de ses missions. Actuellement, les présidents d'APC ont peu de prérogatives de gestion tout étant centralisé au niveau des walis alors qu'il y a lieu de penser un autre mode de gestion, de passer du stade de collectivités locales-Providence à celui de collectivités locales entreprises et citoyennes responsables de l'aménagement du développement et du marketing de son territoire. De ce fait, je pense que l'aménagement du territoire plaçant l'homme pensant et créateur au coeur du développement doit réaliser un triple objectif: une société plus équilibrée et plus solidaire, la croissance au service de l'emploi et mettre l'Algérie au coeur du développement du Maghreb et plus globalement de l'Afrique et de la Méditerranée en favorisant la croissance économique. L'aménagement du territoire devra répondre aux besoins des populations en quelque lieu qu'elles se trouvent et assurer la mise en valeur de chaque portion de l'espace où elles sont installées. Il ne s'agira pas d'opposer le rural à l'urbain, les métropoles aux provinces, les grandes villes aux petites, mais d'organiser leurs solidarités. Pour cela, il s'agira de favoriser une armature aubaine souple à travers les réseaux, la fluidité des échanges, la circulation des hommes et des biens, les infrastructures, les réseaux de communication étant le pilier. Cela implique une nouvelle architecture des villes, des sous-systèmes de réseaux mieux articulés, plus interdépendants bien qu'autonomes dans leurs décisions. La structure qui me semble la plus appropriée pour créer ce dynamisme, ce sont les Chambres de commerce régionales qui regrouperaient l'Etat, les entreprises publiques/privées, les banques, les centres de formation professionnelle, et les universités/centres de recherche. L'action des Chambres de commerce, lieu de concertation mais surtout d'impulsion pour la concrétisation de projets serait entre autres comme suit:
a- premièrement, dynamiser les infrastructures de base et préparer des sites confiés à des agences de promotions immobilières publiques et privées;
b- deuxièmement, mettre à la disposition des sociétés une main-d'oeuvre qualifiée grâce à un système de formation performant et évolutif allant des ingénieurs, aux gestionnaires, aux techniciens spécialisés et ce, grâce aux pôles universitaires et des centres de recherche, évitant ce mythe d'une université par wilaya. Exemple: la Chambre de commerce offrirait un poste pour 10 candidats en formation, les 90% non retenus ne constituant pas une perte pour la région.
En ce mois de décembre 2008, il y a lieu pour l'Algérie d'éviter le scénario dramatique des impacts de la crise de 1986. La pleine réussite des réformes proposées, processus complexe éminemment politique, implique de dépasser les positons partisanes étroites et de poser le rôle de l'Etat régulateur stratégique et son articulation avec le marché ce qui renvoie au mode de gouvernance tant local qu'international. L'on devra réaliser la symbiose efficacité économique et une très profonde justice sociale par une lutte contre la corruption et les rentes spéculatives, par de nouveaux mécanismes de régulation, loin des règlements de comptes inutiles sources de tensions. L'Algérie doit s'adapter aux enjeux de la mondialisation, l'espace euro-méditerranéen et africain étant son espace naturel, surtout que la crise mondiale actuelle préfigure d'un bouleversement géostratégique et économique important. Cette adaptation est inséparable d'un Etat de droit et de la démocratie tenant compte de notre anthropologie culturelle, de l'économie de marché concurrentielle humanisée, loin de tout monopole, du respect du droit de l'homme, de la promotion de la condition féminine. L'Algérie a toutes les potentialités pour devenir un pays pivot, conditionné par une dynamisation de la production et exportations hors hydrocarbures dans le cadre des valeurs internationales. Car il est admis tant par les observateurs internationaux que nationaux sérieux que le développement de l'Algérie est possible sous réserve d'une bonne gouvernance et d'une réorientation de l'actuelle politique socio-économique axée essentiellement sur les infrastructures alors que la dynamique du développement repose sur des institutions centrales et locales crédibles, débureaucratisées, l'entreprise et son fondement l'économie de la connaissance.
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