Le président ivoirien sortant Alassane Ouattara fait figure de grand favori pour ce scrutin jugé crucial pour la stabilisation du pays, après la crise post-électorale de 2010-2011, épilogue sanglant d'une décennie de tensions politico-militaires L'ancien président de l'Assemblée nationale Mamadou Koulibaly, un des ténors de l'opposition, a annoncé sur Twitter son retrait de la course à la présidentielle du 25 octobre en Côte d'Ivoire, quatre jours après la ́ ́suspension de candidature ́ ́ de l'ancien ministre Amara Essy. ́ ́Je ne participerai pas à ces élections truquées. L'Etat de droit pour les pays riches et un règne d'autocrate pour les pauvres Ivoiriens? Non ́ ́, a-t-il écrit sur son compte Twitter vendredi soir. Amara Essy considère que l'élection ivoirienne est délibérément sabotée par ceux qui ont le devoir l'organiser démocratiquement, visant par-là même la Commission électorale indépendante et le gouvernement. Quant à Mamadou Koulibaly, en déplacement, il n'était pas joignable hier matin alors qu' une réunion d'urgence de la Coalition nationale pour le changement (CNC), qui rassemble les principaux opposants, avait lieu au siège de son parti, le Lider (Liberté et démocratie pour la République). Mercredi lors d'un meeting du CNC à Yopougon (quartier populaire d'Abidjan), M.Koulibaly avait quelque peu annoncé la couleur en déclarant qu'il y a des candidats à l'élection présidentielle qui ne sont pas prêts à aller à ces élections dans les conditions actuelles, ajoutant qu'au-delà de 48 heures et en l'absence d'une clarification de la situation, des décisions seront prises. Les opposants se sont d'ailleurs concertés à ce sujet pour convenir de la démarche la plus appropriée, selon un membre de la CNC, Laurent Ankoun. L'avis général était que l'absence caractérisée de transparence et de consensus devait impacter les décisions de l'ensemble des candidats éventuels contre Alassane Ouatara, auquel cas une réponse commune aurait été souhaitable d'après la CNC. Or, il semble que l'ancien ministre des Affaires étrangères Amara Essy avait annoncé le retrait de sa candidature, pour ne pas ́ ́se rendre complice d'une mascarade électorale ́ ́ sans consulter les autres candidats. Le président ivoirien sortant Alassane Ouattara fait figure de grand favori pour ce scrutin jugé crucial pour la stabilisation du pays, après la crise post-électorale de 2010-2011, épilogue sanglant d'une décennie de tensions politico-militaires. Plus de 3000 Ivoiriens étaient morts en cinq mois de violences causées par le refus de Laurent Gbagbo de reconnaître la victoire d'Alassane Ouattara à la présidentielle de novembre 2010. Il y a une semaine, M.Koulibaly, l'ancien Premier ministre (2005-2007) Charles Konan Banny et Kacou Gnangbo, ainsi que l'administrateur de société Siméon Konan Kouadio, tous candidats contre Ouattara, avaient pris la tête d'une manifestation pour dénoncer l'organisation du scrutin à venir, soupçonnant un parti pris en faveur du président sortant. Le Conseil constitutionnel avait retenu 10 candidatures dont celle de M.Ouattara, début septembre, et depuis plusieurs semaines, la mise en cause des conditions dans lesquelles se prépare cette élection présidentielle cruciale, devient de plus en plus virulente, au point que des craintes sont d'ores et déjà exprimées dans les capitales qui suivent avec attention les évènements en cours et qui redoutent la réédition du scénario de 2010.