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La veuve était en noir
Publié dans L'Expression le 03 - 12 - 2015

Dans notre société, en cas de décès, il n'y a aucun deuil à... faire. Non, l'âme retourne auprès d'Allah.
Dans ce procès portant sur un drame survenu à la suite d'un stupide accident de la circulation, nous avons supporté et longtemps, SVP, la douleur d'une veuve (heureusement sans enfant) venue à la barre... «vivre, selon elle, le châtiment exemplaire que la justice allait infliger à ce criminel de chauffard». D'emblée, la présidente du pénal a saisi ce qu'elle allait endurer face à cette victime venue se constituer partie civile - sans avocat et sans connaître le BA-BA des us et coutumes des juridictions.
Sa seule tenue vestimentaire allait édifier la juge du siège et le jeune procureur sur la suite des débats débutants sur un cri inhumain à la seule vue de l'inculpé en détention préventive. Jugez plutôt la tenue de la veuve et vous aurez une idée sur l'ignorance en matière de mort, de décès et de... deuil. Une tradition n'est jamais sacrée! C'est d'abord, une tenue noire avec un foulard de couleur de... chrysanthème (!?!) signe que la veuve était plusieurs semaines après le sinistre en... deuil.
Son visage démaquillé, montrait la période noire vécue par la «partie civile» une partie civile venue se venger! Et à un moment donné des réponses, la veuve qui parle un excellent arabe balança en français: «Je ne pourrais pas faire mon deuil avant que cet assassin n'aille en prison et pour longtemps!». C'est alors que ce moment verra la magistrate dont le regard avait durci, mettre au point les choses et de quelle manière, SVP. Elle dit, sans bouger ses mâchoires: «Madame, le tribunal a, depuis un bon quart d'heure, permis certains écarts de votre part, mais le tribunal se doit de vous rappeler que nous ne sommes pas ici pour «insulter» les gens et encore moins distribuer des peines de prison. Et puis, permettez au tribunal de remarquer qu'avec votre prénom (Soumia) vous êtes bel et bien musulmane. C'est pourquoi, le tribunal vous informe qu'en islam, il n'y a aucun «deuil» à faire. Il n'y a qu'une formule et une seule: «A Allah, nous appartenons et à Lui nous retournons!». C'est tout. Vous avez le droit de copier les autres, mais pas en matière de religion qui reste très personnelle, car la croyance est à l'intérieur et il n'est point besoin d'étaler nos convictions!» La juge avait fini sa brûlante mise au point: la magistrate venait, là, de remettre la justice sur les rails puisqu'elle tourna la tête vers l'inculpé prié (ou sommé) de donner sa version des faits. Tout de go, la mine défaite, et pour cause, outre la douloureuse détention préventive nécessaire lorsque les esprits de la famille du défunt sont en ébullition, l'inculpé commence son récit par un sec: «Je roulais à vive allure sur l'autoroute pas si fréquentée à cette heure de la journée et...
- Vous rouliez à vive allure sans prévoir un imprévu?» coupe la présidente de la section correctionnelle qui aura la réponse toute faite du détenu: «Je connais ce tronçon où sont érigées deux passerelles à distance raisonnable, n'est-ce pas? ce qui explique ma confiance et mon assurance...
- qui ne vous ont servi à rien!» intervient la juge qui a deviné les arguments de défense de l'inculpé d'homicide involontaire, donc de négligence...
Le pauvre gus avait déjà le palais et les lèvres sèches. Ses yeux clignotaient comme si ses cils voulaient dire sa détresse.
Maître Mohamed Djediat, son unique avocat, lui, était debout à la droite du justiciable écoutant religieusement son client qui était visiblement sûr de son fait. Il a su très tôt qu'à part l'excès de vitesse «couvert» par la présence de passerelles, le taux d'alcoolémie était nul et l'état du carrosse excellent. Une auto 2013!!! Au moment où il allait plaider, Maître Mohamed Djediat marmonna un verset coranique avant de presque s'exclamer: «Que veut-on en ce bas-monde? Pratiquer
l'islam ou légiférer pour une religion copiée sur d'autres religions de l'univers?»
Le défenseur s'épongea rapidement son front et «ce que je voudrais expliquer ici, l'article 288 du Code pénal évoque l'imprudence, l'inattention, la maladresse, voire l'inconscience. Alors, que l'on cesse, de grâce, d'évoquer les mots: «assassin, tueur, criminel!» Non, mon client est coupable d'un homicide involontaire! Et le mot signifie qu'il n'y a aucune intention de tuer. Le législateur s'est arrangé de telle manière que n'importe quel juge du siège, juge sereinement, loin des pressions, des sentiments, voire des ressentiments. Figurez-vous qu'un accident peut arriver à n'importe quel magistrat. Souvenons-nous du malheureux procureur, un honorable fils de famille qui avait tiré, par accident, dans un parking. Une certaine presse avait écrit «Assassinat!», alors qu'il avait été entendu sur l'article 288 du Code pénal.
Maître Djediat suait énormément en cette fin de novembre 2015 et s'était rassis aux côtés de Maître Houcine Bouchina, Maître M'hamed Yahia-Messaoud et Maître Arezki Ramdani qui ne voyait pas son client M'hamed se tenir les tempes grisés, espérant du fond du coeur que la «suprême» casse et renvoie son dossier. L'avocat de l'inculpé d'homicide involontaire allait se lever pour écouter la lecture du dispositif du verdict de ce triste dossier: une peine symbolique assortie du sursis, histoire de couper la poire en trois!
Rendre justice, appliquer la loi et chasser les sentiments de la veuve qui s'en retourne abattue...


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