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Quand l'extravagance démasque les responsables
HASSI MESSAOUD
Publié dans L'Expression le 07 - 02 - 2016

Les espaces de détente sont inexistants faute de... moyens
Cette grande cité pour laquelle on prévoit la construction d'une nouvelle ville, est remarquablement choquante sur le plan de l'urbanisme.
Hassi Messaoud, située à 800 km d'Alger, est considérée par beaucoup comme une grande zone industrielle. Dépendant de la wilaya de Ouargla, certains l'appellent ville du pétrole. Hassi Messaoud doit son nom à Messaoud Rouabah, fils de Rouabah Amara et à Hassi qui veut dire puits. La légende veut que Messaoud, un berger, né en 1875 fut le premier à avoir découvert l'existence du pétrole dans la région.
Son puits qui le rend célèbre après sa disparition est classé comme un site historique. Ses petits-enfants, qui veillent à protéger ce bien précieux, ont accepté de nous faire visiter les lieux où une stèle commémorant l'histoire de Messaoud a été placée. On explique qu'en voulant à tout prix trouver de l'eau, Messaoud creuse des puits un peut partout. Cela pour la survie de son bétail et sa famille, jusqu'au jour où il découvre que l'un deux contenait de l'eau, mais différente. Celle-ci avait une couleur spéciale et une odeur particulière.
A l'époque, alors que l'Algérie était un territoire occupé, l'information circulait de bouche à oreille pour atteindre les hauts rangs des colons. Des échantillons sont alors envoyés dans des laboratoires qui confirment que la région renferme un gissement de pétrole.
La zone portera, à partir de 1917, le nom de Hassi Messaoud. La ville est le poumon de l'économie du pays. Aujourd'hui tournée entièrement vers l'exploitation de l'or noir, la région de Hassi Messaoud est très convoitée. Il y a au moins une centaine de compagnies pétrolières qui activent dans la zone. Américaines, françaises, japonaises, chinoises, italiennes, pour ne citer que celles-là. D'autres sont sur place comme sous-traitantes à l'image de Géolog International.
L'importance de la ville, l'une des plus riches de l'Algérie, n'a pas pour autant fait accorder à la région des privilèges. Cette grande cité pour laquelle on prévoit la construction d'une nouvelle ville, est remarquablement choquante sur le plan de l'urbanisme. Les constructions sauvages défigurent la beauté du sable blanc qui assiège la ville. La pollution, un mal indispensable, couvre l'atmosphère, alors que dire de la propreté de la ville? Dehors, on est vite démasqué qu'on est étranger aux lieux. Ici il y a une autre culture propre aux habitants.
Dans les marchés et les magasins, on trouve de tout. La population est branchée avec la technologie, mais préserve certaines coutumes. Aucun n'est impressionné par le nombre d'employés étrangers. Mais comment une ville comme Hassi Messaoud où l'on exploite la première richesse d'un pays se retrouve complètement clouée dans un mode de vie qui ne répond pas à son image? Un habitant confie, que «la ville a été une vraie perle, son urbanisme traduisait la nature de la région, je regrette de la voir ainsi». Son ami souligne: «Il est autant regrettable qu'on manque de beaucoup de choses, regardez devant cette bâtisse qu'on appelle hôpital, allez-y voir s'il y a des médecins.» La ville, en effet, ne profite d'aucun soin. Un seul médecin pour tous les habitants. Alors malade d'une hernie et ne pouvant donc marcher, ce jeune est obligé d'aller jusqu'à Ouargla pour obtenir le cachet de son ordonnance médicale. A pied dans le centre-ville, la première chose qui est flagrante, c'est l'état des routes et des trottoirs. Impraticables; ce qui rend la circulation difficile pour les automobilistes. Pour la population les choses ne sont pas moins faciles, mais au regard c'est devenu normal. Les fuites d'eau sont aussi importantes. On a l'impression que Hassi Messaoud n'a pas de responsables. Une ville où l'on peut même produire du coton, profiter d'une agriculture dense et créer de l'emploi est délaissée pour des raisons qu'on ne peut pas expliquer et peut être qu'il n'y a pas de raison, c'est juste par laxisme ou incompétence.
Tous rêvent de l'imaginer comme une ville touristique, mais rien de tel ne semble se concrétiser.
Des constructions anarchiquement structurées au niveau même d'un périmètre par où passent des conduites principales de gaz. Cette situation a commencé vers 1979 et dure jusqu'à aujourd'hui, ce qui constitue un très grave danger. Les espaces de détente inexistants, il semble que la ville, selon certains élus, n'ait pas les moyens.
Des témoignages de certains investisseurs de l'agriculture dans la ville, viennent cependant contredire cette version. En effet, il s'agit d'un jeune qui, après avoir constitué son dossier et complété toutes les procédures pour l'exploitation de son terrain agricole se voit refuser l'installation de l'électricité, malgré l'accord qui lui a été signifié par la Sonelgaz. Pourtant, son exploitation est à 5 km du réseau MT. Plus loin que la ville, s'offre enfin ce caractère unique du désert. Des dunes de cristal brillent à des centaines de mètres. Elles assiègent Hassi Messaoud comme pour la protéger.
Un guide rencontré dans ces lieux magiques confie que des paysages touristiques qu'on n'a jamais encore vus longent le trajet Hassi Messaoud-Tamanrasset.
Ammi Kheir Eddine, qui ne voudra jamais habiter les villes, un passionné et enfant du désert parle des merveilles qu'on n'a pas su exploiter. Pour lui, l'Algérie est plus grande que nous tous, c'est un paradis. Les habitants de Hassi Messaoud s'offrent une tradition particulière. Celle d'emporter dans un voyage merveilleux leurs invités pour aller manger en plein erg. Une expérience extraordinaire pour ceux qui l'ont vécue. Autour d'un feu, au milieu de nulle part, dans le noir, existe aussi le plaisir de profiter d'un moment de détente. Personne ne risque d'être perturbé et c'est le seul loisir auxquels s'adonnent nos habitants du Sud. On découvre une population spontanée, tolérante et surtout très hospitalière. Le thé comme partout dans le sud du pays est toute une histoire. Ça se prépare avec beaucoup d'art en trois étapes pour être servi. Hassi Messaoud, cette perle est malheureusement mal aimée. Certains de ses occupants, comme nous l'avons constaté de visu, se nourrissent à partir des poubelles. Une image marquante qui déshonore les élus locaux. Alors qu'au sein même de cette ville on découvre des bases de vie où sont installées les compagnies pétrolières étrangères d'une autre dimension, où toutes les commodités nécessaires sont réunies, à l'extérieur c'est une autre planète. C'est dire que les conditions favorables pour une vie décente sont interdites pour la population de l'une des villes les plus riches de l'Algérie.


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