L'Algérie est prête à faire profiter son voisin de son expérience concernant la tactique et la stratégie à développer face à l'ennemi commun. L'émergence de l'Etat islamique vers le Maghreb, fuyant les frappes russo-syriennes, demeure une menace pour l'Algérie et la Tunisie d'où la nécessité de développer une stratégie de coopération plus importante basée essentiellement sur l'exploitation du renseignement opérationnel. Des moyens colossaux sont mobilisés par les deux pays pour contrecarrer les projets subversifs de la nébuleuse, d'où l'organisation de manoeuvres militaires. Ce programme qui concerne exclusivement l'aviation est prévu dans une semaine au niveau d'une zone triangulaire située entre les frontières algéro-tunisiennes qui font jonction avec les frontières tuniso-libyennes. Ces manoeuvres concourent avec la visite du ministre de la Défense tunisien, aux frontières tuniso-libyennes annonçant la fin des travaux relatifs à la construction d'une clôture murale de 200km, mais aussi au moment où une intervention militaire étrangère se précise de plus en plus. Inquiète pour la sécurité de son territoire, la Tunisie n'a jamais caché son besoin quant à l'aide de l'Algérie qui possède une grande expérience dans la lutte antiterroriste. L'Algérie pour sa part est prête à mettre à la disposition de son voisin son expérience, notamment en ce qui concerne les moyens à mobiliser, la tactique et la stratégie à développer dans ce sens. Néanmoins fidele à ses principes, l'Algérie n'interviendra jamais militairement au-delà de ses frontières. C'est une décision constitutionnelle. Cependant, l'Algérie demeure disponible pour une coopération plus dense dans l'échange du renseignement. C'est dire, que ces manoeuvres aériennes sont très importantes pour les deux pays car elles vont forcement permettre la mise en place d'un plan commun et stratégique pour contrer d'éventuelles infiltrations d'éléments terroristes sur les sols des deux pays. Chacun de son côté est mieux renseigné sur sa région pour dégager le plan le plus adéquat afin de faire face aux risques de l'hydre sauvage de plus en plus présente sur le sol libyen. On parle pour le moment de plus de 1 000 terroristes ayant émigré vers la Libye depuis les débuts des frappes russes en Syrie. Ce nombre compte particulièrement des Tunisiens et des Marocains ayant servi de mercenaires pour une guerre multinationale contre la Syrie, mais aussi en Irak. La Libye semble le pays le plus accueillant pour les terroristes, du fait de sa conjoncture politique et sécuritaire instable. Et c'est à la demande de son Premier ministre qu'une intervention étrangère est prévue. Une donne qui est à l'origine d'une mobilisation importante de l'ANP aux frontières algéro-libyennes, comme indiqué dans notre édition d'hier, supervisée par le commandement de la 4e Région militaire. Les frontières libyennes s'ouvrent sur une zone qui constitue le coeur battant de l'Algérie vue ses gisements pétroliers et la présence des compagnies pétrolières étrangères dont le nombre est de 120. Par sa mobilisation, l'ANP signe sa détermination à affronter l'ennemi sur son champ d'action sans pour autant lui laisser la moindre chance de penser à s'aventurer sur son territoire. Enfin, pour revenir à ces manoeuvres, l'on procède réellement à rendre l'affrontement avec les groupes terroristes plus efficace sur le plan tactique, qui permet selon des stratèges de clouer les terroristes en cas de tentative d'infiltration dans un périmètre serré afin de mettre fin à leur progression et pouvoir les neutraliser.