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"Il n'y a pas d'oasis de sécurité"
SERGUEI LAVROV, MINISTRE RUSSE DES AFFAIRES ETRANGÈRES, À L'EXPRESSION
Publié dans L'Expression le 28 - 02 - 2016


Le chef de la diplomatie russe
Précisons de prime abord que les deux questions d'actualité brûlantes, à savoir la Syrie et surtout la Libye, n'ont pas été abordées. La partie russe a expliqué que ces dossiers feront l'objet de discussions et de concertations approfondies avec les hautes autorités algériennes. Cela étant dit, dans cet entretien qu'il a bien voulu nous accorder, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a brossé un large tableau de la coopération russo-algérienne, dans les domaines militaire, industriel et énergétique. Le chef de la diplomatie russe a ainsi mis l'accent sur des relations bilatérales, devenues traditionnelles, qui remontent à plus d'un demi-siècle, notant que l'Algérie occupe «l'une des premières places parmi les partenaires de la Russie en Afrique». Quoique les relations économiques se fassent en particulier dans le secteur de l'armement, M.Lavrov relève cependant que la coopération dans le civil a connu ces dernières années une réelle impulsion qui ouvre des perspectives intéressantes entre les deux pays, dans les secteurs de la coopération industrielle et énergétique. Il revient également sur le nucléaire et son utilisation pacifique, indiquant que lors de sa présence à Alger il est prévu de discuter la «possibilité» de construction d'une centrale nucléaire de conception russe. Un autre point abordé ayant trait au phénomène du terrorisme islamiste qui «profane par ses crimes sanglants une des plus grandes religions mondiales, l'islam, dénaturant ses vraies valeurs». M. Lavrov a été sans concession dans son analyse du fléau terroriste appelant à contrer le terrorisme de manière efficace et sans «double standard».
L'Expression: En tant que première utilisatrice des armes russes, l'Algérie a signé en 2006 un contrat d'un coût de 7,5 milliards de dollars pour la livraison d'armes diverses. Cependant, les relations économiques dans le domaine civil n'ont pas atteint un niveau pareil. Le taux des investissements russes en Algérie reste insignifiant. Comment pouvez-vous commenter cette circonstance?
Sergueï Lavrov: Le domaine de la coopération militaire et technique reste le «moteur» de la coopération entre nos deux pays. Le travail dans cette direction est mené dans le cadre de la Commission intergouvernementale mixte russo-algérienne pour la coopération militaire et technique. Mais en ce qui concerne aussi les relations commerciales et économiques en général, l'Algérie occupe traditionnellement une des premières places parmi les partenaires de la Russie en Afrique et dans le Monde arabe. Au cours de plus d'un demi-siècle de coopération fructueuse nous avons réussi à atteindre des résultats importants dans des domaines comme l'énergie, l'industrie minière et métallurgique, les constructions mécaniques, l'économie hydraulique. Parmi les exemples les plus démonstratifs - les sites créés en Algérie avec notre assistance: l'usine métallurgique à El Hadjar, l'entreprise métallurgique à Annaba, la centrale thermique dans la ville de Jijel, le gazoduc Alrar-Tin Fuye-Hassi Messaoud, le barrage de «Beni Zid». Aujourd'hui, les indices du commerce bilatéral ont l'air d'être assez bons - le chiffre d'affaires a augmenté l'année dernière de 2,2 fois ayant atteint presque 2 milliards de dollars.
Il est important, et nous sommes solidaires à ce sujet avec nos partenaires algériens, de ne pas arrêter sur nos acquis, de mener la recherche constante de nouvelles directions prometteuses pour nos efforts communs. Les capacités nécessaires existent déjà, y compris un mécanisme bien réglé pour le partenariat d'affaires bilatéral, la Commission intergouvernementale mixte russo-algérienne pour la coopération commerciale et économique, scientifique et technique. Sa huitième session, dont les dates sont maintenant coordonnées, doit avoir lieu en Algérie. Un fondement solide pour l'approfondissement des relations est la Déclaration sur le partenariat stratégique signée en 2001 au cours de la visite du président de l'Algérie Abdelaziz Bouteflika à Moscou. Il y a de bonnes solutions dans les domaines de la construction industrielle et civile, de l'irrigation, de l'infrastructure de transport, dans l'industrie de haute technicité. Parmi les domaines prometteurs pour le développement du partenariat d'affaires russo-algérien nous devons citer celui de l'agriculture. De bonnes possibilités apparaissent pour augmenter les volumes de l'exportation des produits agricoles algériens en Russie, y compris dans le contexte des contre-mesures bien connues introduites par notre pays envers les Etats de l'Union européenne et la Turquie.
Un apport important dans le travail commun est fait par les milieux d'affaires des deux pays. Nous apprécions positivement les résultats de la visite récente à Moscou du groupe représentatif des entrepreneurs algériens, dirigé par le président de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie M.Benamor. Dans le cadre de la visite, un forum économique bilatéral a été organisé avec succès, et plusieurs centaines d'entrepreneurs algériens et russes y ont pris part. Je voudrais aussi noter l'activité du Conseil d'affaires russo-arabe et du Conseil d'affaires russo-algérien sous l'égide desquels des expositions régulières des biens et services russes sont organisées. Nous envisageons donc l'avenir avec optimisme.
Au cours de la visite à Moscou en 2001, les présidents Bouteflika et Poutine ont soutenu la coopération à long terme dans le domaine énergétique. Afin de se préparer à la «période post-pétrolière» le président Bouteflika a reconnu la nécessité de construire une centrale nucléaire dont la mise en marche était prévue avant 2018. Pourriez-vous nous informer sur le niveau de l'interaction russo-algérienne dans le domaine énergétique?
Comme je viens de le noter, la coopération dans le domaine énergétique est une composante importante de nos relations commerciales et économiques bilatérales. Depuis plusieurs années les sociétés leaders russes «Gazprom», «Rosneft», «Stroïtransgaz», «Technopromex-port» travaillent avec succès en Algérie en coopération avec la corporation publique algérienne de pétrole et de gaz Sonatrach. L'intérêt pour la sortie sur le marché algérien est manifesté également par d'autres grandes sociétés de Russie. Nous apprécions hautement la coordination avec les collègues algériens dans le cadre du Forum des pays exportateurs de gaz. En septembre 2014, l'Accord intergouvernemental bilatéral sur la coopération dans le domaine de l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire a été signé en Algérie. Dans le cadre de sa réalisation, la session du comité bilatéral pour la coordination dans le domaine de l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire est prévue en Algérie le 1-3 mars. Au cours de cette rencontre, il est prévu de discuter les possibilités pour la construction d'une centrale nucléaire de conception russe sur le territoire de la RADP, le développement de l'infrastructure nucléaire de l'Algérie et l'utilisation non-énergétique des technologies nucléaires - par exemple, en médecine.
La Russie, tout comme l'Algérie, s'oppose au terrorisme islamiste, surtout au phénomène de la radicalisation par les réseaux sociaux. Y a-t-il des mécanismes spéciaux d'interaction entre les deux pays pour lutter contre ce phénomène global?
Le terrorisme est une menace globale qui s'est avancée aujourd'hui pour devenir la priorité clé dans le domaine de la sécurité internationale. Comme le président de la Russie Vladimir Poutine a souligné dans son discours à la 70e session de l'Assemblée générale des Nations unies, Daesh et d'autres extrémistes de la même espèce profanent par leurs crimes sanglants une des plus grandes religions mondiales, l'islam et dénaturent ses vraies valeurs.
Une série d'attentats sanglants est devenue non seulement la démonstration de l'essence barbare de l'idéologie et de la pratique du soi-disant «Etat islamique», mais elle a montré d'une manière évidente que dans le monde moderne mutuellement dépendant, le désir de créer des «oasis de sécurité» séparées et de s'isoler des régions troublées voisines est irréalisable.
Il n'est pas possible de lutter contre le terrorisme de manière efficace que conjointement, à la base solide du droit international, avec le rôle coordinateur central des Nations unies, sans «doubles standards». Aujourd'hui, il est nécessaire de mettre les ambitions et les différends de côté et, sans raccordements et conditions préliminaires quelconques, s'allier pour l'anéantissement de Daesh et des autres groupements extrémistes qui ont lancé un défi à la civilisation humaine. Voici le sens principal de l'initiative de Vladimir Poutine pour la création d'un large front antiterroriste.
Naturellement, la société civile doit rejoindre activement les efforts complexes et globaux.
Nos Etats qui connaissent l'agression terroriste de vue et non pas de réputation, ont accumulé une grande expérience de travail dans ce domaine. Nous apprécions positivement la coopération dans ces questions instaurée entre les administrations concernées russes et algériennes. Notamment, un groupe de travail bilatéral interministériel pour la lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée fonctionne sous l'égide des ministères des Affaires étrangères, sa cinquième session a eu lieu en Algérie en février 2013. Nous sommes orientés vers le développement ultérieur de l'intéraction dans ce domaine. Je suis persuadé que notre travail commun avec les partenaires algériens sur le chemin antiterroriste est appelé à faire un apport utile aux efforts conjoints de la communauté mondiale.
L'idée de la création du cartel de gaz monte en puissance lentement, mais sûrement. Comment voyez-vous «l'Opep de gaz»? Qu'est-ce que vous pensez sur le fait que cette initiative inspire des craintes à de nombreux pays, compte tenu que l'Algérie et la Russie assurent 40% des besoins de l'Europe en gaz?
Les Etats membres du Fpeg disposent de presque 60% des réserves mondiales de gaz naturel prouvées et possèdent la possibilité unique de produire l'énergie écologique et sûre en volumes nécessaires pour satisfaire les besoins énergétiques croissants dans le monde entier.
Ainsi, par son potentiel dans le domaine de la production et de l'exportation du gaz naturel le Fpeg est tout à fait comparable aux ressources de l'Opep dans la sphère pétrolière. Avec ceci, les pays participant à l'activité du Forum, dont la Russie et l'Algérie, ne se posent pas l'objectif de transformer le Fpeg en «Opep de gaz». La participation au Forum ne prévoit pas d'obligations pour les volumes de la production et de la vente du gaz, c'est pourquoi il ne peut pas être assimilé à l'Opep, et les craintes des pays consommateurs que le Fpeg impose ses règles sur le marché du gaz sont donc infondées.
L'interaction et la coordination entre les pays membres du Fpeg sont effectuées par l'échange d'informations sur le secteur de gaz et l'expérience de pointe, aussi bien que par des démarches communes afin d'encourager l'utilisation du gaz naturel.
Nos pays voient le rôle du Forum dans la promotion du dialogue ouvert et constructif avec les importateurs du gaz naturel dans le cadre des organisations et forums énergétiques internationaux et régionaux, y compris pour les questions de la demande en gaz naturel et du développement de l'infrastructure de gaz transfrontalière nécessaire.
Il s'agit du partage équitable des risques entre les fournisseurs et les consommateurs du gaz naturel, grâce à la réalisation d'une politique fiscale, commerciale, énergétique et environnementale prévisible et non-discriminatoire conformément aux contextes législatifs et politiques nationaux. Je suis persuadé que, malgré la conjoncture économique difficile, le Forum a de bonnes perspectives.
Cela est confirmé, notamment, par le 3e Sommet du Fpeg qui a eu lieu à Téhéran en novembre 2015, avec la participation du président Vladimir Poutine et du Premier ministre de l'Algérie, Abdelmalek Sellal. Au cours de cette rencontre, les parties ont souligné la communion d'idées sur le développement du secteur de gaz dans le contexte de nouveaux défis liés à l'instabilité sur le marché énergétique mondial, l'importance de l'utilisation élargie du gaz naturel.
La Déclaration finale a stipulé des dispositions clés pour la Russie comme pour l'Algérie tels que la souveraineté des pays membres du Fpeg sur leurs ressources naturelles, le rôle fondamental des contrats à long terme pour la livraison du gaz dans le financement des projets gaziers ambitieux. Nous comptons que les résultats du sommet favoriseront le développement durable du marché mondial du gaz.


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