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Un funambule entre morale et politique
MICHEL ROCARD, UN AMI FIDÈLE DE L'ALGERIE, EST MORT
Publié dans L'Expression le 04 - 07 - 2016


De gauche à droite, l'hommage est unanime
Antitotalitaire, anticolonialiste, réformiste et pragmatique, proche des syndicats et volontiers partisan de l'autogestion, favorable à la décentralisation de l'Etat, Michel Rocard aura eu, sans cesse, un regard amène vis-à-vis de l'Algérie.
Michel Rocard, un ami fidèle de l'Algérie, est mort. Le socialiste réformiste qui fut Premier ministre du gouvernement français pendant trois ans (1988-1991), sous la seconde présidence de François Mitterrand, est décédé samedi à 85 ans dans un hôpital parisien. Il succédait alors à son camarade de promotion Jacques Chirac, après une période de «cohabitation» durant laquelle le président socialiste avait perdu la majorité absolue au Parlement.
Michel Rocard se présentait volontiers comme un «social-démocrate de dialogue», et parmi ses nombreux titres de gloire, il y eut sans conteste la signature des Accords de Matignon, qui ont mis fin aux graves troubles qui agitaient alors la Nouvelle-Calédonie. Il accorda en effet le droit à l'autodétermination à ce territoire français du Pacifique. Autres faits majeurs, il a instauré un Revenu minimum d'insertion (RMI) pour les personnes sans ressources et instauré la Contribution sociale généralisée (CSG), un impôt de solidarité. C'était entre 1988 et 1991 quand il fut le Premier ministre d'un François Mitterrand, tout juste délivré de la cohabitation avec un certain Jacques Chirac.
En février 1959, Michel Rocard était un jeune inspecteur des finances. Il se signalera à l'opinion française et internationale par un rapport sur les conséquences dramatiques du déplacement des populations paysannes algériennes (200.000 morts, en majorité des enfants). Il a sauvé ainsi des centaines de milliers de vies. Ce rapport mettait à l'index les autorités françaises sur la famine qui sévissait dans les tristes camps de regroupement organisés par l'armée coloniale qui y avait déporté deux millions de personnes, la moitié de la population rurale. Anti totalitaire, anti colonialiste, réformiste et pragmatique, proche des syndicats et volontiers partisan de l'autogestion, favorable à la décentralisation de l'Etat, Michel Rocard aura eu, tout au long de son parcours, un regard amène vis-à-vis de l'Algérie dont il se sentait proche et constamment solidaire.
De là, s'affirme le personnage qui s'imposera peu à peu dans la politique française par des qualités et des valeurs intrinsèques. Rocard est d'abord un militant sincère et c'est une chose rare dans ce milieu. Sans être affectif, le jeune militant garde de ses racines protestantes une éthique et une rigueur inaltérables et son parcours atypique va déranger passablement beaucoup de monde dans cette gauche volontiers marxiste au plan du discours et aisément droitière dans son parcours. Sans être un Candide, Rocard aura beaucoup à souffrir de son authenticité dans une gauche marquée par le cynisme et l'absence de morale. Tout son contraire, au point que certains n'hésitent pas à l'affubler du titre de politicien romantique. Pourtant, il s'est toujours méfié des petites phrases comme des qualificatifs trompeurs, fort usités dans les médias. Ayant vécu une relation «exécrable» avec François Mitterrand, il s'imposa alors comme le porte-étendard d'une stratégie de gestion qui tient compte des «contraintes de l'économie mondiale» sans pour autant «renoncer aux ambitions sociales». Fort de ses exigences morales, il incarna alors, pour le pire et pour le meilleur, le courant rénové social-démocrate du parti socialiste qui donnera naissance, une décennie plus tard, à des Valls et Macron vis-à-vis desquels il s'est dépêché récemment de prendre ses distances, apportant contre toute attente son soutien et son amitié à...Alain Juppé pour les échéances de 2017.
Jusqu'au dernier instant, l'homme sera resté fidèle à ce qui domina son parcours, le sens moral comme en témoigne l'épisode douloureux et fondateur de tout son engagement politique: la guerre d'Algérie, dont Michel Rocard fut un farouche opposant. Et le meilleur hommage vient d'un triste sire, Jean-Marie Le Pen, ancien président du Front National, qui dans un tweet écrivait hier: «On oublie de dire que Michel Rocard fut un combattant de la guerre d'Algérie: dans le camp de l'ennemi!». No comment...


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