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Le dernier menu de Ramadhan
Publié dans L'Expression le 05 - 07 - 2016

Abdelhamid Bourezg, le juge de Bir Mourad Raïs, a offert à l'assistance un régal en matière de conduite d'une audience pénale...
Le dernier mercredi de Ramadhan 1437 a vu Abdelhamid Bourezg, le président de la section correctionnelle du tribunal de Bir Mourad Raïs (cour d'Alger) monter sur un étalon noir en vue de liquider un rôle monstrueux, malgré les nombreux renvois qui ont vu la salle d'audience se dégarnir et permettre à ceux qui sont restés de bien respirer la climatisation au top.
Les affaires étaient plutôt dramatiques, car il y a eu des prononcés de mandats de dépôt à l'audience, comme les coupables de conduite en état d'ivresse venus les mains dans les poches à la barre et repartis menottés!
Des avocats ont manifesté leur colère en estimant que le verdict était déjà assommant. alors en ajoutant le mandat de dépôt à l'audience, devinez les têtes des avocats constitués Me Khaled Bourayou, Me Chérif Chorfi, Me Chérif Lakhelef et son neveu Me Sami Lakhlef, Me Mourad Amriche, Me Dim, Me Faïza Gouasmia suivaient sans commentaire. Ils savent que la justice a porté. Motus et bouche cousue!
Il y a lieu de retenir l'envolée de ce jeune avocat de 1,90 m qui a dominé le pupitre du juge de la tête et des épaules en s'exclamant que «le magistrat du siège doit être fixé par ce qui s'est dit à la barre».
Il s'est demandé pourquoi la victime n'a pas osé venir dire la vérité.
Un autre plaideur en ire colorée a dit être dépité par l'inculpation ridicule collée à son client:
«Mon client est poursuivi pour avoir volé un poids lourd. Rien que cela! C'est comme si le camion volatilisé était un smartphone facile à cacher!
Où donc a-t-il caché le mastodonte? Comment a-t-il pu faire disparaître le poids-lourd?
Où est la victime? Pourquoi n'a-t-elle pas pu se déplacer pour expliquer comment elle a su que son bien était entre les mains de mon client?
Oui, pourquoi?» Bourezg comme à l'accoutumée aura été patient, sauf pour ce jeune venu en djellaba jaune d'oeuf et prié d'aller se rhabiller correctement.
Me Hakim Aïnouz est lassé d'attendre. Il sort effectuer un saut au bureau des avocats où il tombe nez-à-nez avec un membre du Conseil de l'ordre venu jeter un oeil dans les parages.
Nouredine Kassem, le procureur, est sur ses gardes. Il va être «secoué» par Bourezg qui vient de sourire aux deux membres du Conseil de l'ordre Me Khaled Bourayou et Chérif Chorfi, pour une audience à huis clos où un grave délit va être débattu avec pour tableau de fond un parquetier armé jusqu'aux dents et deux conseils à la gibecière pleine de surprises.
Mais avec Bourezg, il faut se méfier. Il en a tellement vues comme «mines» antipersonnel qu'il sait les éviter...
Une heure plus tard, le juge revient pour écouter coup sur coup un auteur de conduite en état d'ivresse appuyée d'un état de fuite (il n'aurait pas répondu aux convocations de la police judiciaire...) On dit, il paraît - nous n'étions pas avec lui au moment du délit. Puis il passera d'une émission de chèque en bois, à des coups et blessures volontaires ayant entraîné un arrêt de travail de... six jours, le tout en guise de cerise sur le gâteau, le désistement de la victime touchée probablement par l'air ramadhanesque. «El Aouachirs»... O.K. mais l'action publique, elle, ne jeûne pas! même si les magistrats, eux, tiennent la chose par le bon bout.
L'audience allait débuter par cinq comparutions immédiates. Cette procédure est pour le moment en mode «observation»? Quelques avocats protestent timidement à son encontre sans pour autant afficher des arguments convaincants. Mais pour Tayeb Louh, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, les carottes sont cuites, il a assisté de son vivant à l'exécution du flagrant délit qui restera comme un immense acquis de la réforme...
Mais la chute de cette chronique va être un morceau digne d'un repas frugal en ces derniers jours de Ramadhan. Délicieux, et pour le vérifier, follow-me!
L'affaire du jour a mis en cause un officier de l'ANP inculpé de menaces et insultes à l'encontre de sa voisine qui a constitué
Me Rabah Guendouzi qui n'a pas voulu dramatiser en ne réclamant que le dinar symbolique. Rien de spécial jusqu'ici et comme dirait l'autre: «Normal.» Ce qui va l'être moins, c'est l'avocat de l'inculpé qui a, selon Me Guendouzi, franchi le Rubicond en clamant à la barre que la victime doit être une aliénée, une irresponsable qu'on ne doit pas suivre sur ses déclarations et, poursuivra le Conseil de l'ex-officier, «mon client est lui-même victime d'une mauvaise voisine - oui, monsieur le président, j'ai très bien connu ce valeureux militaire qui est ligoté par le devoir de réserve, qui obéit au règlement intérieur et qui se retient devant toutes les provocations d'où qu'elles émanent!».
Soulignons que devant l'intervention, Me Guendouzi était bouche bée. Il ne comprenait pas pourquoi cette diatribe, ce tir nourri qui n'avait point sa raison d'être. L'avocat de la victime avala la couleuvre, laissa son confrère tout cracher avant de s'avancer vers un Bourezg qui venait d'entendre l'avocat de l'inculpé s'offusquer de la suprême insulte proférée par la pseudo-victime qui a accusé l'officier d'être le rejeton d'un ex-harki! Et depuis des lustres être traité de «harki» ou «goumier» était le trop-plein des insultes envers toute la famille pour ne pas écrire la «tribu» de l'humilié.
C'est alors que Me Guendouzi prit la résolution de répliquer à son confrère dans ces termes:
«Monsieur le président, je croyais bien faire en limitant ma plaidoirie à la seule demande du dinar symbolique juste pour ne pas jeter de l'huile sur le feu.
Eh bien, je regrette de m'en être tenu là, et pour ne pas laisser au tribunal un arrière- goût d'inachevé, laissez-moi vous dire, monsieur le président que le monsieur ne cessait de menacer la voisine en se faisant passer non pas pour ce qu'il était, capitaine de l'ANP seulement, mais officier supérieur de l'ex-DRS capable de l'écraser comme un pou sur le cuir chevelu!» L'assistance croyait que l'avocat avait fini, eh bien non! Il dira en guise de parade: «Sachez monsieur le président à chaque dispute, ce monsieur venait ivre- mort et je vous laisse deviner la suite du client de mon confrère qui a manqué de tact, car la «robe noire» ne peut jamais dire à un juge que je l'ai connu et tutti-quanti. L'avocat a aussi ses lignes rouges!»
Sur ce, Bourezg remercia tout le monde en levant l'audience juste à temps...


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