La sécurité, la propreté et la solidarité étaient au rendez-vous, seul bémol: les prix des fruits et légumes qui ont flambé... L'Algérie a vécu ces deux derniers jours au rythme de l'Aïd El Adha. Les citoyens ont profité des joies de cette fête qu'ils affectionnent particulièrement. En effet, politique et crise économique étaient loin des esprits. On n'avait d'yeux que pour le mouton. Celui-ci a réussi à faire régner à travers les quatre coins du pays une ambiance des plus conviviales. Il aura réussi à réunir les pratiquants et les non-pratiquants autour de sa...tête. L'Aïd a véritablement opéré sa magie, en étant un moment de rassemblement, de réconciliation et de pardon. Les coeurs les plus durs se sont adoucis, avec en prime une solidarité bien de chez nous. D'abord, au moment du rite du sacrifice où tout le monde s'entraidait pour venir à bout de la bête. Un véritable esprit de solidarité bien de chez nous s'est caractérisé dans nos quartiers, villes et villages. On faisait le tour du voisinage pour aider ceux qui ne savent pas égorger le mouton. Dans certains quartiers, les citoyens se sont même organisés en groupes pour que le sacrifice se passe dans les meilleures conditions possibles. Une partie s'est occupée du sacrifice alors que l'autre a pris le relais pour le nettoyage. Ils ont ainsi perpétué la tradition tout en laissant leurs quartiers nickel. Le rituel fini, ils sont allés souhaiter une bonne fête à leurs voisins avant de se réunir avec la grande famille pour un déjeuner d'exception. L'après-midi était, lui, réservé aux visites familiales. C'était l'occasion de rendre visite aux proches que l'on n'a pas vu depuis longtemps mais aussi ceux qui nous on quittés avec le traditionnel recueillement dans les cimetières. On n'a pas oublié ceux qui n'ont pas les moyens de s'acheter ce fameux mouton, en leur réservant leur part dans le cadre de la «sadaka». Certains ont même pensé aux migrants africains et syriens en faisant de cette journée une fête pour eux aussi. Des ballons et des jouets ont été achetés à leurs enfants, des moutons aussi alors que d'autres leur ont organisé des barbecues. Ce sont véritablement les Algériens comme on les aime! Tout cela s'est fait sous une sécurité et une tranquillité irréprochables. Ils sont bien loin les Aïd où les Algériens comptaient leurs morts et se tenaient le ventre durant ces jours de fête. Une décennie noire que l'on n'oublie toutefois pas. Ce sont d'ailleurs pour cela que nos compatriotes ont exprimé leurs remerciements et voeux de bonheur, sur les réseaux sociaux pour nos hommes qui quadrillent les frontières et qui sont loin de leurs familles, et face à face pour ceux qui s'occupent de la sécurité urbaine. C'est ainsi que des citoyens et leurs enfants n'ont pas hésité à descendre coller une «bousboussete» aux policiers et gendarmes en faction. De belles images qui ont égayé le tableau déjà joyeux de nos bambins avec leurs beaux vêtements en train de profiter des rues inhabituellement désertées par les voitures. Seul bémol dans tout ce bonheur: les commerçants qui n'ont pas respecté leurs permanences, gardant leurs rideaux fermés. Mais surtout la flambée des prix des fruits et légumes à la veille de cette fête à vocation pourtant de piété et de solidarité...