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"L'Algérie a un rôle déterminant dans le conflit libyen"
DJALLIL LOUNAS, CHERCHEUR EN RELATIONS INTERNATIONALES, À L'EXPRESSION
Publié dans L'Expression le 04 - 10 - 2016

Selon Djallil Lounas, «la multitude d'acteurs engagés dans le conflit libyen limite la portée de ce que peut faire Alger».
L'Expression: Le Premier ministre libyen est depuis hier à Alger. Que signifie pour vous cette escale?
Djallil Lounas: C'est sans doute une demande d'aide plus pressante envers Alger. Face à la montée en puissance du général Haftar soutenu par l'Egypte, il semble que celui-ci suscite également un regain d'intérêt de la part des Occidentaux. Dans ce contexte, Alger étant une puissance régionale qui pèse dans le dossier libyen et qui a également l'oreille des grandes puissances, Serradj a besoin de son appui. De plus, Alger peut jouer un rôle plus important (formation de soldats, échanges d'informations etc.), ce qui permettrait en tous points de renforcer la position de Serradj. Pour Alger, ceci est important, car elle est opposée à Haftar et Serradj correspond plus à ses vues sur le dossier libyen. Il est donc attendu qu'Alger reçoive et écoute Serradj attentivement.
Quel est le rôle que peut jouer l'Algérie dans le règlement de ce conflit?
Il y a un nombre important d'acteurs tant locaux que régionaux avec, chacun, ses partenaires, ses soutiens et ses vues. L'exemple de Haftar, soutenu par l'Egypte mais rejeté par Alger, est édifiant à cet égard. Alger peut jouer un rôle important en tant que médiateur, puisqu'elle n'est jamais intervenue militairement sur le terrain. L'Algérie a ses réseaux et sans doute des informations importantes, elle peut aider à rapprocher les points de vue de Tobrouk vs Tripoli. Mais il ne faut pas en attendre beaucoup. La multitude d'acteurs engagés limite la portée de ce que peut faire Alger. Alger défend ses intérêts, la sécurité de sa frontière et notamment soutient le processus de Skhirat et le GNA (Governement of National Accord), mais elle est restée prudente dans l'ensemble. Alger seule ne peut pas régler tous les problèmes. Il faut un consensus entre l'ensemble des acteurs et surtout de leurs soutiens. Le GNA correspond aux vues d'Alger (règlement politique, reconnaissance de la communauté internationale). Le principal problème pour le GNA, c'est sa capacité à contrôler le territoire, et faire face à des acteurs aussi puissants que Haftar. Je rappelle que Haftar a quand même poussé l'audace jusqu'à aller demander des armes à la Russie.
Il a reçu un soutien discret des Français pour la lutte contre l'EI. Pourtant, les Occidentaux ne le prenaient pas au sérieux jusque-là. Donc, face à cela, Alger est un élément important. Elle a ses réseaux et les Occidentaux comptent sur elle pour stabiliser la région. Avoir Alger de son côté, peut être une carte majeure pour Serradj.
Une réunion se tient à Paris pour trouver une solution au problème libyen.
Pourra-t-elle aboutir à quelque chose?
J'en doute. Le fossé reste énorme. Tous les acteurs ne semblent pas y participer, mais la réunion de Paris peut participer à réduire les écarts entre les protagonistes. Malgré tous les obstacles qui existent, il s'agit d'une bonne initiative, même si c'est la énième. Il faut attendre de voir les résultats.
Les pays participant à la réunion de Paris sont en partie responsables du drame libyen. Peut-on être à la fois pyromane et pompier?
En effet, ce sont les mêmes acteurs qui ont mis la Libye en l'état actuel qui, désormais, essaient de jouer les pompiers: France, USA, Grande-Bretagne, etc. Ces pays n'avaient pas prévu que l'effondrement de Khadafi débouche sur l'implosion de la Libye et ce, malgré les mises en garde, notamment d'Alger. Aujourd'hui, la Libye est un champ de bataille. Avec des groupes armés terroristes en tout genre, l'immigration illégale en provenance de Libye, les trafics en tout genre (armes, drogue), ont explosé. Ce round de négociation, cette recherche de l'homme fort répond à cette situation qu'ils ont créée. Inversement, Alger ne veut pas intervenir à cause de cela.
D'ailleurs, les officiels algériens disent que ce sont les Occidentaux qui ont créé le conflit et c'est à eux de le régler. La stratégie algérienne actuelle sert à éviter la contagion de l'Algérie par ce qui se passe en Libye. Elle est sur la défensive.
Et, bien sûr, il y a des médiations, mais elles sont moins poussées que dans le cas malien par exemple où Alger est plus lourdement impliquée. De plus, le cas libyen est un imbroglio en raison de la présence de multiples acteurs et puissances en compétition les uns avec les autres.


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