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"Mon film parlera aux Algériens"
LA REALISATRICE, RAYHANA, À L'EXPRESSION
Publié dans L'Expression le 10 - 11 - 2016

Elle n'a pas reçu de prix aux JCC, mais a acquis dans sa poche tout le public venu la voir durant le festival qui s'est tenu du 29 octobre au 6 novembre. Son film A mon âge je fume encore en cachette, projeté en compétition officielle dans la catégorie première oeuvre, du nom de Tahar Chriâa, a fait sensation, mieux encore, il a séduit largement le public et particulièrement les femmes qui ont trouvé là une véritable catharsis à leurs maux et intimité. Un film audacieux et plein d'humour, malgré le sujet bien dramatique qui se noue au fur et à mesure. Ecrit d'après la pièce au titre éponyme du même nom, ce long métrage porté par une chorale de comédiennes a apporté une certaine fraîcheur cette année aux JCC. Aussi, un débat s'est imposé par lui-même à l'issue de cette projection, où nous avons profité pour lui poser ces questions en plus des spectateurs qui ont encensé la réalisatrice. Un succès amplement mérité. Une voix de femme pour les hommes. Voilà ce qu'est ce film.
L'Expression: Tout d'abord pourquoi avoir adapté cette pièce de théâtre au cinéma, qui vous a valu beaucoup d'ennuis à sa sortie en France?
Rayhana: J'avais commencé à écrire juste avant mon arrivée en France. Cette idée avait germé en Algérie, mais je savais déjà qu'en Algérie je ne pouvais pas la faire et la jouer en tant que pièce de théâtre, c'était impossible. J'ai quitté l'Algérie en 2000 après y avoir vécu toute la décennie noire. Il y a eu après, la culpabilité. Tout ça a fait que j'ai «pondu» presque cette pièce de théâtre. En fait, pour le film, je n'en avais jamais réalisé, mais participé juste en tant que comédienne. C'est Michelle et Costa Gavras qui ont entendu parler de la pièce et sont venus la voir, bien avant qu'on m'agresse. On était bien impressionné de la présence d'ailleurs de Costa Gavras dans la salle. Ils m'ont attendu jusqu'à la fin et sont venus me voir et m'ont proposé de l'adapter au cinéma en me disant: «On veut en faire un film.» J'ai accepté, mais seulement pour écrire le scénario. Comme j'écris, ça été dur de l'adapter, mais on m'a presque obligé de le réaliser en me disant qu'il n'y a que toi qui pourrait le faire.
Comment donc avez-vous fait sachant que vous n'aviez jamais réalisé de film dans votre vie?
Je ne sais pas. J'ai lu plein de choses sur le cinéma en tant qu'actrice sur le cinéma, mais ce qui a été très dur pour moi au début du tournage c'est le vocabulaire. J'ai mis, je ne sais combien de temps, pour connaître les mots. C 'était à l'instinct. J'ai fait les beaux arts avant de faire du théâtre. La peinture, j'y tenais beaucoup et j'ai énormément préparé le film avec des dessins. Le texte a été respecté à la lettre. J'y tenais. J'ai eu une aventure extraordinaire.
Comment s'est opéré le choix des acteurs. Avez-vous eu des difficultés d'autant que cela a nécessité des scènes de nu?
J'ai fait un casting. Mais ça a été dur car je voulais des Algériennes. Or, il n'y a pas beaucoup d'Algériennes qui ont accepté de jouer, surtout qu'elles vivaient en Algérie. Ce que je comprends et je respecte. J'ai donc fait un casting. Ça a été difficile pour trouver des actrices qui parlent couramment l'arabe en France. J'ai eu la chance d'avoir Hiam Abbas. Elle a appris l'accent algérien. D'ailleurs, elle avait beaucoup plus l'accent tunisien, car elle avait joué dans le film Satin rouge de Raja Lamari. Sinon, Nassima Benchicou, c'est la fille de Benchicou et la dame qui a joué Louisa qui a été violée à 11 ans et qui parle de sa nuit de noces, elle n'a jamais joué de sa vie. Elle est incroyable. Elle est venue donner la réplique.
Quelle est la signification de la fin du film?
J'aimerai bien que les foulards noirs disparaissent un jour.
Il y a un côté théâtral qui prévaut dans certaines séquences du film...
La pièce de théâtre, je l'ai écrite en un mois. La première en langue française. Par contre, la pièce a duré car je n'arrivais pas à sortir du théâtre et le tout, comme la pièce et le film, est un huis clos aussi. Il fallait que je sorte du théâtre, il ne fallait pas que cela soit trop théâtral, mais c'était dur de s'en détacher. Il y a beaucoup de choses dans la pièce qui dure deux heures et je vous promets que personne ne bouge. Il fallait que j'enlève des trucs. Ça a duré deux ans. J'étais feintasse au fond et comme j'ai été agressée, j'ai fait une dépression, après ce qui s'était passé. Par contre, la pièce a commencé en 2009 et elle se joue jusqu'à aujourd'hui, car il y a une demande. Un jour, dans un théâtre au XVIe, une certaine dame avec sa canne et sa petite jupe est venue me voir. Il s'agissait juste d'une lecture et mise en espace. Elle monte sur scène. Elle vient et devant le micro, elle me dit: «Eh bien madame, je pensais être venue voir des Arabes eh bien je me suis vue!» Pour moi c'était le plus beau cadeau. Bien sûr que je voulais parler des femmes que je connais, des Maghrébines, ou de culture musulmane, mais ces propos m'ont vraiment enchantée.
Je suppose que vous souhaiteriez faire projeter votre film en Algérie?
Je ne sais pas si le film va passer en Algérie. Mais je le souhaite de tout mon coeur, car je sais que cela parlera aux Algériens. Ce sera dans le cadre d'un festival bien sûr. J'en rêve. Ma pièce, je voulais absolument qu'elle aille en Algérie. J'ai travaillé dans un théâtre quand j'étais en Algérie et pourtant, personne n'a voulu d'elle et pourtant, dans ma pièce de théâtre il n'y a pas de nudité. En Algérie, on s'autocensurait tout le temps et en France je ne voulais pas. Nous, quand on se retrouve entre femmes on se dit des choses. Y compris vulgaires, entre parenthèses, on parle de sexe, de politique, de plein de choses. J'ai travaillé six mois Le Cadavre encerclé de Kateb Yacine au théâtre à Tunis. Je voulais qu'on parle comme quand on se retrouve entre copines. Là on se lâche, on est dans un hammam, là où les hommes ne peuvent pas y être. C'est comme une catharsis, se purifier corps et âme.


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