La grippe va faire des milliers de morts cet hiver. Impossible pour l'heure de savoir si le bilan de 18.300 décès supplémentaires pendant l'épidémie de 2014-2015 sera dépassé. Mais le fléau frappe très fort, en cette saison de froid, alors même que son pic n'a pas encore été atteint. Sur la dernière semaine de 2016, le nombre de décès est supérieur à la moyenne, déjà habituellement élevée en janvier. Un diagnostic confirmé par l'Observatoire européen de la mortalité, dont les derniers chiffres sont tombés jeudi. Pour la première semaine de janvier, la France est en «excès important» de décès, tout comme l'Italie. Le Portugal traverse, lui, un phénomène «très important». «H3N2 est l'un des trois virus qui transmet la grippe à l'homme. On le connaît depuis 1968. Il touche particulièrement les plus de 65 ans, entraînant une surmortalité dans cette tranche d'âge. Mais la particularité de cette année est que nous avons une épidémie quasi exclusive avec ce virus, d'où la probabilité d'un bilan lourd», analyse le professeur Bruno Lina, un des grands spécialistes en France