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La fuite en avant du Maroc
Publié dans L'Expression le 28 - 02 - 2017


Son retour à l'Union africaine (UA), après 33 ans d'absence, quoique curieux, a été considéré comme normal de la part d'un pays qui veut retrouver sa famille naturelle, l'Afrique. Un retour que d'aucuns estimaient cependant pas franc, avec l'arrière-pensée de faire expulser la République arabe sahraouie démocratique (Rasd) que désormais le Maroc côtoie dans l'enceinte africaine. Isolé au plan international sur la question sahraouie, perdant pied face à l'opinion internationale, le Royaume chérifien s'est lancé dans des opérations complexes, espérant en tirer des dividendes. Voire! Or, voici que Rabat se tourne derechef vers la Cédéao (Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest) demandant à la rejoindre. Le roi du Maroc, Mohammed VI - qui multiplie les tournées en Afrique - en a fait la demande, cette semaine, auprès de la présidente en exercice de la Cédéao, Ellen Johnson Sirleaf, présidente du Liberia. Notons que le Maroc est déjà membre du Cen-Sad (Communauté des Etats sahélo-sahariens, quoique ce pays n'a aucune frontière avec cette région.). Du coup, cette frénésie du Maroc, à vouloir rejoindre des groupements régionaux, loin de sa zone géographique et d'activité, ne peut manquer de susciter la surprise et l'interrogation. D'autant plus que le Maroc a été le fossoyeur de l'Union du Maghreb (UMA) dont il a systématiquement boycotté toutes les réunions et sommets depuis 1994. De fait, en novembre 1994, le Maroc avait officiellement annoncé [dans une lettre officielle du Premier ministre Abdelatif Fillali, au président en exercice, de l'UMA, le Tunisien Zine El Abidine Ben Ali] le gel de sa participation au groupement des pays nord-africains. Alors on se pose la question: comment un pays qui a quitté sans état d'âme l'assemblée continentale (OUA), pour assouvir sa soif coloniale - il occupe toujours le territoire d'un Etat membre de l'UA - qui a vidé, pour les mêmes raisons, de sa substance l'Union du Maghreb, peut-il être d'un apport positif pour l'Afrique et ses regroupements régionaux? Le retour à l'UA, la velléité de rejoindre la Cédéao qui n'est pas de sa région, le boycott de l'UMA, restent une énigme quant au jeu que veut jouer Rabat. Toutefois, sur un autre plan, cela va permettre sans doute à l'Union du Maghreb d'assainir ses rangs afin de repartir du bon pied. Avec les quatre pays restants et, pourquoi pas plus pour peu que la conviction existe. Conviction dont Rabat n'a jamais fait montre envers l'Afrique et encore moins le Maghreb. Ne dit-on pas qu'il vaut mieux être seul que mal accompagné? Or, au long de ces décennies, le Maroc a été un mauvais compagnon. Ainsi, le Maroc a ces années durant, bloqué l'UMA en ne participant pas à ses travaux et en ne la quittant pas franchement, mettant dans l'expectative les dirigeants maghrébins qui, en maintes reprises, ont dû annuler les sommets de l'organisation faute de présence du Maroc. Reste maintenant à savoir, si le royaume, tout en adhérant à d'autres groupes régionaux ou extra-régionaux, gardera un pied dans l'UMA, empêchant de la sorte l'Union, contrainte à l'inactivité depuis 23 ans, à se réorganiser. Il serait du bon droit des dirigeants maghrébins de poser la question à Rabat quant à ses intentions envers l'UMA. Il convient aussi de rappeler l'échec subi par le Maroc dans sa tentative de rejoindre les Commissions économiques européennes (actuelle Union européenne) et le CCG (Conseil de coopération du Golfe). La demande d'adhésion à la CEE fut déposée par feu le roi Hassan II au Conseil européen des 25 et 26 juin 1987. Hassan II justifia cette demande par le fait que le Maroc serait l'«arrière-pays» de l'Europe. Cette demande fut toutefois rejetée en octobre 1987, un an avant la fondation à Zéralda (Alger) de l'Union du Maghreb. Pour le CCG, ce fut plutôt rocambolesque. L'aventure a débuté quand en 2011 le CCG invita le Maroc et la Jordanie à rejoindre leur regroupement. Le dossier a été clos sans suite le 21 décembre 2011. On se perd en conjectures quant aux raisons géographique, géopolitique ou économique qui incitent le Maroc à chercher ailleurs ce qu'il a sous son nez. En fait, le Maroc, en plein désarroi ne sait plus quoi faire pour reprendre la main sur la question du Sahara occidental alors que tout semble se dissoudre autour de lui. En fait la décision de la Cour de justice de l'Union européenne (Cjue) attestant que le Sahara occidental n'est pas le Maroc a mis les dirigeants alaouites K.-O. Cette décision a eu pour effet de rendre nul l'accord agricole entre l'UE et le Maroc. Dès lors, Rabat menace de rompre sa relation économique avec Bruxelles si l'UE n'applique pas ledit accord sur les produits agricoles. Or, c'est sur ce point que la Cjue a mis l'accent: annulant l'accord en question, lequel ne peut s'appliquer au Sahara occidental. Acculé, le Maroc ne sachant quoi faire est ainsi allé jusqu'à sommer l'UE, de passer outre aux décisions de sa cour de justice. Le retour à l'UA, l'adhésion à la Cédéao sont loin d'être innocents, Rabat préparant sans aucun doute un mauvais coup. Alors vigilance!

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