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L'émigration s'oppose à Marine Le Pen
ELECTION PRESIDENTIELLE FRANÇAISE

Une journée de doute où toute une histoire s'était jouée dans un bureau de vote
Lors de notre virée dans les circonscriptions de L'Île de France, il est apparu clairement que l'émigration soutient haut et fort Emmanuel Macron.
Le dimanche 7 mai est la journée la plus longue pour la France. Un fait rare dans les annales de la République. Une date à retenir et à marquer à l'encre rouge. Une journée de doute où toute une histoire s'était jouée dans un bureau de vote. Comme dans une partie de poker. «Urne démocratique ou boîte de Pandore?», s'interrogeaient les observateurs. Car enfin, il a été question d'un duel entre la France qui avance, la France d'»En Marche!», contre celle de la haine et du fascisme rampant du FN.
Et à ce titre, l'urne risquait bien de se transformer en boîte de Pandore d'où sortiront les pires monstres qui avaient déjà plongé l'Europe et la France dans l'un des pires cauchemars du siècle: la Seconde Guerre mondiale. Cette peur-là était bien réelle et non surfaite. Car les Français étaient appelés à choisir leur camp, leur famille, celle qui avance ou celle qui recule, pour paraphraser le journaliste-écrivain Tahar Djaout. La famille qui recule est celle du fascisme, de la haine, de la xénophobie, du racisme, tant chère au FN de la famille Le Pen et ses alliés nostalgiques.
«FN stop! Maintenant c'est nous qui parlons»
Les promesses de Marine Le Pen, digne héritière de son tortionnaire de père, avaient sonné comme des menaces à la face de l'Afrique, de l'Europe et de ses ambitions politiques et géostratégiques. Des menaces à la face des milliers d'Européens qui voient dans l'UE et son vaste espace économique autant de chances de croire en l'avenir. Des menaces à la face de ces millions d'étrangers qui vivent en France et font le bonheur de son économie. Et pour cause, souligne une source digne de foi, «ils sont près de 20 millions de Français d'origine d'anciennes colonies africaines, dont pas moins de 10 millions de Maghrébins».
«Faire élire une Marine Le Pen, c'est prendre le risque de jeter la France dans une guerre civile interminable et aux conséquences redoutables pour toute l'humanité. Et cela, tout le monde l'a bien compris. N'est pas Trump qui veut et la France n'est pas les USA. Les Français aussi ne sont pas le peuple américain. Et c'est justement sur ce plan-là, celui des consciences éprises de justice sociale et de valeurs humanistes, que la France est quelque peu immunisée. Immunisée contre la bêtise humaine et la haine aveugle», soutient T. Nadia, une Franco-Algérienne, juriste. Celle-ci tenant un bureau de vote à Pierrefitte (Ile de France) assurait que cette fois-ci l'émigration donnerait une leçon politique et morale à Marine Le Pen. «Durant toute la matinée, il y avait une affluence moyenne des électeurs, mais cet après-midi, on a connu une forte affluence, surtout les Magrébins et les Africains», souligne T. Nadia, avant d'asséner: «Dire que désormais c'est l'émigration qui s'opposera à Marine Le Pen. FN stop! Maintenant c'est nous qui parlons.»
Lors de notre virée dans les circonscriptions de L'Île de France (Seine-Saint-Denis, Argenteuil, Arcueil, Montreuil, Bagneux, Bobigny, Barbès, Deuil Montmagny à forte concentration africaine et particulièrement maghrébine), il apparaît clairement que l'émigration a mis son veto contre le FN et soutient haut et fort Emmanuel Macron, qui faut-il le dire, repose sur les voix d'une large et forte jeunesse issue d'origine, de religion, de couleurs différentes, mais qui se reconnaît sous le drapeau et les principes de la République française. «En quoi elle est aussi française Marine Le Pen que moi. Elle, son père est tortionnaire heureux et un grand bourgeois. Mais moi, mon grand-père, mon arrière-grand-père ont été exploités dans des mines du Nord de la France puis envoyés aux premiers rangs pour défendre la France contre la furie des nazis. Et aujourd'hui, il me prend pour un étranger même si je suis né sur le sol français» dira Salim, un Franco-Algérien, avant que son ami, un Malien lui coupe la parole: «Je pense que le général de Gaulle se retournerait dans sa tombe aujourd'hui. Car il sera révolté de voir sa République mise en sursis par le FN.»
«De Gaulle se retournerait dans sa tombe»
47 millions de Français ont été appelés à choisir leur nouveau président. Ils ont eu droit à deux visages diamétralement opposés qui s'affrontaient sur fond d'insultes avec l'ambition pour chacun d'éjecter l'autre et surtout de revoir de fond en comble la politique de la France. L'un en bien et l'autre en mal. Un Emmanuel Macron au regard serein et rassurant et une Marine Le Pen arrogante et menaçante. Le choix n'a pas été trop difficile, bien que le doute ait quelque peu plané chez les plus sceptiques. L'absence de consignes de vote de J. L. Mélenchon n'a pas été pour dissiper les doutes et éloigner le danger. La crainte que la peste FN ne se propage a eu l'effet de mobiliser les banlieues et toutes les populations issues de l'émigration.
«Marine Le Pen continue et continuera encore le solide travail entrepris par son père et ses copains de l'OAS; elle capitalise sur la peur des Français et l'exploiter ensuite. Elle entretient minutieusement ce ressentiment, principalement des laissés-pour-compte, le coupable reste bien entendu l'étranger. Le Front national a été fondé par les descendants de colons de l'Ouest de l'Algérie où ils tenaient des fermes à exploitation esclavagistes», comme le soulignera Dda Omar, un ancien de la Fédération de France du FLN, lui qui se dit doublement interpellé à voter contre le FN. Et de poursuive: «Leur haine et leur refus (FN) d'accepter la fin du colonialisme en Algérie les ont poussés à promouvoir un nouvel ordre en métropole, redéfinir et protéger la nation française qu'ils sentent menacée de toutes parts.» C'est dire que le ressentiment des électeurs s'exprimera avec une sanction terrible contre Marine Le Pen, mais en faveur de Macron. C'est comme un seul homme, que les communautés étrangères établies en France, se sont mobilisées derrière Macron pour barrer la route à la peste noire.
Quelle sera la France de demain? Pourquoi ces deux candidats du second tour ne semblent pas correspondre au portrait des présidents français précédents ni dans leurs programmes et ni dans leurs visions de demain? Avec Emmanuel Macron, les Français découvrent une nouvelle figure de la politique française, qui a été enfantée par le Parti socialiste. Macron propose une alternative au sein de la gauche française. Un socialisme dont il veut s'éloigner. Dire qu'il est bien loin de la fleur au poing et de tous les préceptes de la Section française de l'internationale ouvrière (Sfio), ancêtre du PS. Macron avec son mouvement «En marche» épouse un modèle libéral, plus proche du «New Labour» britannique, qui avait fait le succès de Tony Blair outre-Manche. Macron, cet ancien inspecteur des finances pour le ministère de l'Economie de 2004 à 2008, avait quitté le service public pour faire carrière au sein d'une banque privée, la célèbre Rothschild & Cie. Ce sont là les indices d'une gauche, qui épouse les concepts économiques traditionnels de la droite, mais qui se décomplexe dans ses rapports avec le monde de la finance. Pour le conducteur du mouvement «En Marche!», les banques ne sont plus considérées comme le grand Satan commanditaire dans l'ombre, mais comme le moteur incontournable de la relance économique. Eussions-nous été peu familier avec un pareil discours émanant de la gauche française, Macron lui, ne fléchit pas, il désire changer la donne, dépoussiérer sa vieille famille politique, et imposer le libre-échange. Macron apporterait ainsi son expérience et ses connaissances des trames et des fonctionnements des banques, pour que la France renoue solidement avec la croissance et sort du tout-sécuritaire.
Enfin, il est bon à souligner que le scrutin présidentiel en France s'est tenu en période d'état d'urgence. La sécurité a été encore renforcée après l'attentat qui a coûté la vie à un policier le 20 avril sur les Champs-Elysées, juste à la veille du premier tour. 50.000 policiers et gendarmes ont été déployés pour l'occasion, selon un communiqué du ministère de l'Intérieur. La peur d'attentats, bien que réelle, n'est pas pour arranger les choses. On sait bien l'usage malveillant fait de cette angoisse sécuritaire. C'est un contexte de peur et d'angoisse qui, pour le moment, a bien boosté le commerce macabre du FN. Heureusement que Marine Le Pen n'a pas réussi à convertir cette peur absurde en... victoire électorale. Du moins pour cette fois-ci.


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