«J'ai été la cible d'une campagne violente et diffamatoire, menée par la chaîne de télévision Ennahar» Pour Messaoud Benagoun, la raison de son limogeage ne peut être que le fruit d'un «complot» contre sa personne. Messaoud Benagoun, limogé de son poste de ministre du Tourisme, se dit être victime d'une conspiration. Dans un entretien qu'il a accordé au quotidien arabophone Echourouk, il a affirmé ne pas comprendre les vraies raisons de son éviction de la tête du ministère du Tourisme. «Ce sont les prérogatives du chef de l'Etat, mais je ne connais toujours pas les raisons de mon limogeage», a-t-il indiqué, avançant qu'il a eu vent de la nouvelle alors qu'il était dans son bureau. «Vers 10 h du matin, j'ai reçu un appel téléphonique du chef de cabinet du Premier ministre m'annonçant la fin de mes fonctions sans me donner plus de détails sur les raisons de cette décision du chef de l'Etat.» Interrogé sur les graves allégations portées à son encontre, il expliquera qu'il s'agit là de pures rumeurs; «j'ai été la cible d'une campagne violente et diffamatoire, menée par la chaîne de télévision Ennahar, qui n'a même pas cherché à me contacter et qui en plus de ça a attaqué le secrétaire général du MPA.» S'agissant du «dossier noir» auquel le même média a fait référence et qui implique notamment des peines lourdes a son endroit, Benagoun a tout nié en bloc. «Si vraiment j'avais fait six ans de prison, alors expliquez-moi ce que je fais dehors?». Il a révélé qu'«avant d'être à la tête du Mouvement nationale des étudiants (Mnea), j'ai fait l'objet d'une enquête d'habilitation des trois services de sécurité, à savoir, la police, la gendarmerie et le DRS. Les membres fondateurs ont été entendus par ces trois services avant le congrès constitutif du Mnea» indiquant qu'une autre enquête a été menée avant sa candidature aux législatives du 4 mai dernier. Répondant à une question sur ses antécédents jidiciaires, Benagoun dira que toute personne a droit à la présomption d'innocence, arguant qu'il s'est porté candidat aux législatives avec un casier judiciaire vierge. Il a toutefois fait savoir qu' «en 2008, j'ai eu un accrochage verbal avec un agent de sécurité à la cité universitaire de Dély Ibrahim, alors que j'étais avec un groupe de jeunes, dont l'un a frappé l'agent en question, il a été condamné à payer une amende de 20 000 DA et moi j'ai été relaxé». Il a également affirmé qu'il a déjà été poursuivi dans une affaire de contrôle technique de véhicules et d'assurances périmés; «toutes ces accusations ne sont pas portées dans le casier judiciaire», s'est-il défendu. Il faut signaler que le journal électronique TSA a eu un aperçu de son casier judiciaire qui de toute évidence est vierge. Lors de son entretien, Messaoud Benagoun s'est également exprimé sur les échos qui l'accusent d'être un chômeur qui a falsifié ses diplômes pousuivant dans ce sens: «Je suis resté huit ans à l'université pour obtenir mon diplôme de droit, je me suis arrêté en quatrième année de droit pour étudier les sciences économiques, j'ai eu ma licence de droit en octobre 2012 et là, je continue mes études pour l'obtention de mon autre licence. Par ailleurs, en ce qui concerne les affaires de corruption dans lesquelles il aurait baigné, il expliquera encore que «puisqu'on dit que je suis chômeur et que je n'ai jamais travaillé, comment pourrais-je alors être impliqué dans des affaires de corruption» insiste-t-il, en ajoutant: «Je ne suis pas chômeur, je suis responsable d'une organisation estudiantine et je suis partenaire dans une entreprise familiale». Pour Messaoud Benagoun, la raison de son limogeage ne peut être que le fruit d'un «complot» contre sa personne. «Je respecte la décision du président de la République, mais je reste convaincu que j'ai fait l'objet d'un complot orchestré par certaines parties du pouvoir qui n'ont pas accepté qu'un jeune de mon âge accède à un poste aussi important», a-t-il soutenu. Il conclura son entretien en assurant qu'il poursuivra ses fonctions le plus normalement du monde au sein de l'Union nationale des étudiants algériens et en tant que cadre du parti.