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La tradition se perpétue
ANNABA
Publié dans L'Expression le 26 - 08 - 2017

Si l'ambiance y est, c'est la joie des enfants qui l'agrémente. Les adultes eux sont coincés entre le marteau de la célébration de l'Aïd et l'enclume de la rentrée scolaire.
Deux événements incontournables pour les enfants qui ne céderaient sous aucun prétexte, aussi bien pour l'un que pour l'autre. Bon gré mal gré, il faut acheter le mouton et impérativement assurer la rentrée scolaire. Un diktat imposé par l'obligation du rite religieux et la responsabilité parentale. Deux dépenses nécessaires, obligeant les chefs de familles à se couper en quatre, pour assurer le mouton de l'Aïd et les vêtements pour la rentrée scolaire. Rude épreuve à laquelle sont confrontés les ménages à Annaba, au sein d'un climat nostalgique. En effet, autrefois à Annaba la célébration de l'Aïd El Kebir se plaçait sous le signe de l'action pieuse et festive. Un temps où l'on vivait l'ambiance de l'Aïd un mois à l'avance. L'époque où les maquignons des Hauts- Plateaux envahissaient les souks, avec un cheptel conséquent et à un prix abordable n'est plus qu'un souvenir.
Aujourd'hui, avec une nostalgie visible à l'oeil nu, les Annabis évoquent avec regret les souvenirs d'antan de cette fête religieuse. Une célébration plombée par le faible pouvoir d'achat, contraignant plusieurs ménages à outrepasser l'achat du mouton du Sacrifice, pour parvenir à assurer les frais de la rentrée scolaire. Une fâcheuse situation qui ne laisse pas indifférentes bon nombre de personnes rencontrées dans plusieurs points de vente de moutons. De Hadjer Eddis à El Hadjar, en passant par Seybouse et Echatt, à El Tarf, autres points de vente, les opinions ne divergent pas sur le passé et le présent de l'événement. Pendant que certains estiment exorbitant le prix du mouton, d'autres cavalent de souk en souk, à la recherche de la bonne occasion. Entre les uns et les autres, il y a ceux qui ont préparé les fournitures scolaires pendant les vacances. Même si les dépenses sont loin d'être terminées, pour elles, étaler les dépenses dans le temps est une stratégie leur permettant d'acheter le mouton du Sacrifice. Un sacrifice au prix frisant l'insulte. A Hadjer Eddis, El Kanrata entre autres, l'agnelet est proposé à 35.000 DA. Le beau bélier, lui, ne peut être cédé à moins de 70 ou 80.000 DA. Cela dépasse tout entendement! Les chefs de familles sont secoués par les prix. D'autres maquignons et revendeurs, eux, déambulent dans toutes les localités de Annaba à la recherche de potentiels acheteurs. Et ce sont toujours les mêmes acteurs, vendeurs et revendeurs, clients et intermédiaires.
Chacun joue sa partition dans cette dynamique du marché. La négociation s'annonce à chaque fois difficile, d'autant plus que les acheteurs se font rares, et les plus téméraires ne cèdent pas facilement à la tentation. Mais circonstance oblige, les deux parties arrivent souvent à accorder leurs violons pour conclure la vente, avec, dans un premier temps les bourses aisées. Le constat est le même sur tous les points de ventes, où aisés et moins aisés font des pieds et des mains pour se procurer l'indispensable mouton avant le jour J. Situation imputée aux spéculateurs, selon de nombreux pères de famille rencontrés sur les marchés à bestiaux. Des chefs de familles qui regrettent fortement jadis, où le rite du Sacrifice du mouton de l'Aïd El Adha était accompli par toutes les familles. «Le jour de l'Aïd l'odeur du bouzellouf imprégnait tous les foyers», raconte Dda Hamoud. Ce sexagénaire qui, retenant sa respiration, plonge dans l'époque révolue de l'Aïd El Kébir, à travers des histoires qui ont marqué les 50 célébrations de l'Aïd de sa vie. A l'image également de Yasmina, cette femme au regard perdu, sur le point de vente de Hadjer Eddis. Interpellée sur l'ambiance de l'Aïd El Kebir, la femme a dû interroger l'histoire afin de se remémorer les scènes du bon vieux temps, pour évoquer des souvenirs qui avaient fait sa joie et celle de sa famille. «Les histoires dont débordait la célébration de l'Aïd El Adha, semble au fil des années se vider de toutes substance», lance-t-elle sur un ton de désolation. «On ne sent plus cette ferveur religieuse et sociale qui couvrait l'événement, devenu aujourd'hui une corvée, voire un fardeau difficilement supporté par les ménages aux faibles revenus surtout»,a expliqué la femme. Pour notre interlocutrice, les Annabis, tout autant que les Algériens sont affaiblis par les conditions socio-économiques insupportables, pour le commun des mortels. En effet, réputés pour leur ferveur dans l'achat de gros béliers, en guise de joie pour célébrer l'Aïd, les familles annabies, se contentent aujourd'hui, d'un agneau, pourvu que le rite soit accompli, et avec lui la satisfaction des enfants. Car, au vu de la précarité de leur pouvoir d'achat et la cherté de la vie, les familles ont plutôt l'esprit tourné vers la rentrée scolaire. Néanmoins, en dépit des rudes conditions sociales et économiques, nul ne peut contester les qualités humaines des Annabis, à travers l'élan de solidarité qu'entretiennent les uns et les autres, avec les nécessiteux et les démunis. Car, conscients de la portée religieuse du geste du Sacrifice, même s'il est payé au prix fort, ces deux tiers sont le plus souvent donnés aux nécessiteux et démunis. Des gestes de solidarité issus du référent religieux. Toutefois, il n'en demeure pas moins que, les Annabis aussi nostalgiques soient-ils à l'Aïd d'antan, ne peuvent pas oublier que les temps changent, mais la célébration, elle, demeure inchangée, tout autant que la rentrée scolaire. Deux rendez-vous pour un même but: brutaliser le porte-monnaie pour deux bonnes causes.


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