Les secours sont lancés dans une course contre-la-montre, contraints de faire le maximum, avant l'arrivée du cyclone José qui devrait paralyser aujourd'hui et durant trois jours les liaisons maritimes et aériennes. Les efforts pour acheminer des secours et lutter contre les pillages, sur les îles des Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Irma, étaient compliqués hier par l'arrivée imminente d'un nouveau cyclone. L'ouragan Jose, qui se trouve dans l'Atlantique à 700 kilomètres à l'est des Petites Antilles, s'est renforcé en catégorie 4 avec des vents de 240 km/h, a annoncé le Centre américain des ouragans (NHC). Les intempéries ont contraint les autorités à suspendre les liaisons maritimes entre la Guadeloupe et les îles française de Saint-Barthélemy et franco-néerlandaise de Saint-Martin. Les rotations aériennes, pour l'instant maintenues, «sont en priorité affectées à l'envoi des secours, des forces de l'ordre ainsi que des vivres». Les secours sont lancés dans une course contre la montre, contraints de faire le maximum, avant l'arrivée du cyclone Jose, qui devrait paralyser aujourd'hui les liaisons maritimes et aériennes pendant 36 heures. Le passage dévastateur de l'ouragan Irma, resté trois jours en catégorie 5 avec des rafales à plus de 300 km/h, a laissé derrière lui au moins 17 morts sur les différentes îles frappées et un paysage de désolation, avant de poursuivre sa route vers les Etats-Unis. A Saint-Martin, l'électricité est toujours coupée, l'eau potable absente, l'essence indisponible et une partie des routes inondées ou jonchées de morceaux de bateaux déchiquetés, d'arbres balayés par les vents ou de toitures arrachées. Un chaos qui profite aux pilleurs: plusieurs témoignages recueillis sur place ont fait état de magasins dévalisés après le passage dévastateur de l'ouragan. Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a évoqué un «problème grave». Côté néerlandais, un témoin, cité par le quotidien Algemeen Dagblad, a évoqué «des gens armés de revolvers et de machettes dans la rue». «La situation est très grave. Personne n'est en charge», a-t-il ajouté. Des troupes supplémentaires et des policiers devaient arriver en renfort dans la partie sud de l'île pour aider à rétablir l'ordre, ont indiqué des responsables néerlandais. «Nous n'abandonnerons pas» Saint-Martin, a insisté Mark Rutte. «La plus grande urgence, c'est la question de la santé, de l'arrivée de l'eau et de nos capacités alimentaires qui vont arriver. Et puis la deuxième c'est l'ordre public», a déclaré de son côté Mme Girardin, ministre française de l'Outre-mer. En attendant le renfort des troupes, les habitants se sentaient «un peu livrés» à eux-mêmes, comme l'a expliqué Olivier Toussaint qui vit sur l'île voisine de Saint-Barthélemy, elle aussi ravagée par l'ouragan. «Les maisons sont éventrées, l'aérodrome est hors d'usage, les poteaux électriques et téléphoniques sont par terre. Dans les cimetières, on a des voitures retournées. Les bateaux ont coulé dans le port, les boutiques de luxe sont éventrées», a-t-il raconté. Le roi des Pays-Bas Willem-Alexander doit se rendre aujourd'hui en compagnie du ministre de l'Intérieur Ronald Plasterk sur l'île de Curaçao pour s'informer sur les opérations de secours, puis ensuite «si possible», à Saint-Martin, a annoncé le Palais royal.