Après un débat qui a duré deux jours, les députés vont procéder à l'adoption du projet Malgré les critiques et le refus des partis de l'opposition, ce projet passera comme une lettre à la poste. Le projet de loi modifiant et complétant la loi sur le crédit et la monnaie sera adopté aujourd'hui. Après un débat qui a duré deux jours, les députés vont procéder à l'adoption du projet. Les deux partis majoritaires FLN, RND avec l'appui du parti de Tadjamoue Amal El Djazair TAJ et le Mouvement populaire algérien représenteront à eux seuls plus de la moitié de l'Assemblée. Or, cela n'exclut pas une séance houleuse. Les partis de l'opposition qui rejettent en bloc l'option du financement non conventionnel ne vont pas se taire. Ces derniers vont afficher leur mécontentement en pleine plénière et devant les caméras de télévision pour, disent-ils, tenir à témoin l'opinion publique. Le Parti des travailleurs qui a beaucoup critiqué la démarche du gouvernement va voter contre ce projet de loi. «Nous rejetons ce projet de loi qui se limite uniquement à l'amendement de l'article 45 de la loi sur le crédit et la monnaie», a affirmé Youcef Taâzibt. Ce dernier estime qu'il y a d'autres solutions pour sortir de la crise et éviter l'explosion du front social. Selon lui, la simple intention du gouvernement d'opter pour ce genre de financement commence déjà à avoir des conséquences négatives sur le pouvoir d'achat des Algériens. Même argument avancé par sa collègue Nadia Chouitem qui soutient que la voie choisie par le gouvernement n'est pas la seule et unique solution. Le Mouvement de la société pour la paix partage le même avis. Le MSP qui ne croit pas à cette solution va rejeter également ce projet de loi. Le Front des forces socialistes (FFS) compte, comme à l'accoutumée, s'abstenir. Le parti d'El Moustakbel de Abdelaziz Belaïd n'est pas également convaincu par cette option du recours au financement non conventionnel. Ce dernier a proposé l'émission d'une nouvelle monnaie nationale pour récupérer l'argent qui circule dans l'informel. Malgré les explications et les arguments avancés par le ministre des Finances, ces partis restent catégoriques dans leur refus. Abderahmane Raouïa a tenté de rassurer vendredi dernier les députés sur l'inflation. Contrairement à ce que prévoient certains experts, le ministre a estimé que l'inflation ne sera pas aussi élevée. Dans sa réponse aux préoccupations des députés sur l'inflation, soulevées lors des débats sur le projet modifiant et complétant la loi sur le crédit et la monnaie, Abderahmane Raouïa exclut toute augmentation. «Selon les prévisions du gouvernement, il est attendu un taux d'inflation de 5,5% en 2018 et 4,5% en 2019», a-t-il affirmé en guise de manière rassurante. aiguisant ses arguments, Raouïa a expliqué que le gouvernement vise, à travers cette option, à assurer le financement des projets de développement. «Le financement non conventionnel a été choisi comme solution après avoir épuisé tous les moyens classiques en matière de couverture du déficit budgétaire», a-t-il affirmé en précisant que l'objectif est de rechercher et de retrouver l'équilibre budgétaire sans pour autant marginaliser les projets de développement. Le président de l'Assemblée populaire nationale, Saïd Bouhadja, a également justifié le recours du gouvernement à cette option. Lors de son intervention à la séance de jeudi, Bouhadja a précisé que le mécanisme de financement non conventionnel qui sera accompagné de réformes structurelles vise à réunir les conditions d'une relance économique et à éviter le recours à l'endettement extérieur. «Ce nouveau mécanisme financier sera accompagné de réformes financières à même de rétablir les équilibres financiers publics», a-t-il appuyé. Le président de l'APN a appelé les députés de toutes formations confondues à contribuer tous ensemble pour sortir le pays de la crise. «Ce dont notre pays a le plus besoin aujourd'hui c'est l'unification des rangs et la conjugaison des efforts de l'ensemble des institutions, organismes et des administrations pour faire face à la crise financière, préserver l'indépendance de la prise de décision et réaliser un développement national créateur de richesse», a-t-il soutenu. Par ailleurs, après son adoption par l'APN, ce projet sera validé ces jours-ci par le Sénat.