Le musée se compose d'une immense esplanade et de deux maisonnettes qui avaient fait office de salles du congrès en 1956. Sorti des limbes en 1984, le musée du Moudjahid d'Ifri-Ouzellaguene, à 65 km à l'ouest de Béjaïa, est assurément le monument le plus populaire des attractions historiques de la wilaya, gagnant un surcroît d'intérêt au fil des années. Bâti au coeur même du site qui, en août 1956, a accueilli, le congrès historique de la Soummam, au nez et à la barbe de l'ennemi, il illustre, au-delà des structures et des dotations qui le composent, toute la volonté et le courage héroïque des chefs de la révolution, de libérer le pays du joug colonial. Abane Ramdane, Zighoud Youcef, Larbi Ben M'hidi, Krim Belkacem, Lakhdar Bentobbal, Amar Ouamrane et Amirouche sont de ceux-là et qui, en se rencontrant, en ce jour d'été torride, ont dû imprimer une nouvelle impulsion à la révolution et fonder les contours de l'Etat indépendant. Si bien que 62 ans après, l'évènement, reste un motif non seulement pour se souvenir, s'inspirer, mais aussi pour se ressourcer et prendre de la graine patriotique. Chaque année, ce sont plus de 15 000 visiteurs qui affluent vers le site. Et pour l'édition actuelle, d'aucuns s'attendent à des flux record pouvant aller au-delà de 20 000 personnes. Et pour cause. Outre les habitués, notamment les délégations des partis politiques, celles de la wilaya et des services déconcentrés de l'Etat, les anonymes, plusieurs acteurs de la société civile dont la Ligue de défense des droits de l'homme, sont sur la brèche, s'apprêtant à célébrer avec force cette date anniversaire. Et l'endroit, offre l'opportunité de le faire dans l'aisance, en raison de ses espaces, pouvant accueillir les grandes foules. Le seul bémol, cependant, reste toujours l'état étroit de la route, incapable d'absorber tout le trafic qui y converge. Le site est situé à 8 km au nord de la localité d'Ighzer Amokrane, au coeur d'une forêt dense et dans un endroit en altitude offrant une vue dominante et précise sur les quatre coins de la région, parfois sur plusieurs dizaines de km. L'on comprend, le choix, au demeurant, d'y organiser ce congrès historique, le lieu permettant alors de contrôler tout mouvement suspect, voire anodin de l'armée coloniale. Et l'implantation du musée à l'endroit, participe du souci de rendre compte certes, de l'évènement et de sa portée historique, mais d'illustrer aussi tout le génie qu'il a fallu à ses parrains pour l'organiser dans des conditions de sécurité optimales.