Fêté un peu partout, Yennayer a pris cette année tous son sens. Joyeux et généreux, il a prouvé encore une fois pourquoi il est tant attendu chaque année. Béjaïa et toute la région de Kabylie et plus largement l'Algérie se sont faites belles ces trois derniers jours. Drapées de leur manteau de neige, elles ont accueilli Yennayer comme de belles mariées. Après un temps printanier et ensoleillé, mais tout aussi inquiétant pour les paysans, Yennayer est arrivé pour dissiper toute crainte. Durant les dernières 48 heures, il s'est accompagné de pluies torrentielles avec des rafales de vent, de grêle, un froid glacial et des chutes de neige couvrant admirablement les sommets des montagnes de l'Akfadou, Adekar, Chellata et Akbou. Le froid glacial, les averses de pluie et la poudreuse, annoncés à travers un bulletin métérologique spécial n'ont pas effacé le sourire des montagnards, qui, hier encore, admiraient le paysage transformé admirablement par la blancheur de la neige. Le coeur y est. Pas d'incidents, encore moins d'un quelconque manque et coupures de routes. Les chasse- neige ont été mis à rude épreuve durant toute la journée pour dégager les voies d'accès et permettre aux citoyens de vaquer à leurs occupations. C'est sous la neige, que des milliers de villageois dans la wilaya de Béjaïa ont vécu les festivités de Yennayer. Pour une fois, la poudreuse est arrivée de jour, ne surprenant presque personne, sauf les gens qui ont eu à se déplacer vers la vallée. Mais presque tout le monde a été averti précipitant ainsi le retour au bercail, mais aussi le ravitaillement comme cela a toujours été de tradition depuis la nuit des temps. Fidèle compagnon de la neige, le froid a également marqué son retour. On grelottera encore aujourd'hui. Les habitants des villages d'Adekar, d'Akfadou, Chemini, Tibane, Barbacha, Kendira, Tamrijt, Derguina et tant d'autres régions situées sur les hauteurs des deux rives de la Soummam n'ont d'yeux que pour la bonbonne de gaz espérant que celle-ci ne manquera pas. Elle n'a pas manqué. Le souvenir douloureux des hivers précédents est encore vif pour se permettre le laxisme. La poudreuse s'est faite cette année abondante. Dès les premières heures du matin, les premiers flocons firent leur apparition couvrant rapidement les sommets des montagnes avant d'atteindre progressivement les villages situés en contrebas. Si pour certains c'est un moment de joie, pour d'autres ce sont les inconséquences qui se feront au grand jour. Mais la joie y est tout de même à la découverte des monts complètement métamorphosés par l'enneigement. Et comme à chaque venue de la neige, les Routes nationales telles la RN12 à Adekar, la 26 A à Chellata, la 74 entre Tamokra et Béni Maouche vers la wilaya de Bordj Bou Arréridj, la RN75 entre Kendira et Bouandas, la RN74, la RN106 reliant la commune d'Ighil-Ali (Béjaïa) à celle de Bordj Bou Arréridj ne sont pas recommandées à la circulation automobile à partir des monts de Bouni, le CW 35 entre Béni Djellil et Béni Maouche, le CW 23 entre Ilmayen et Tamokra, sont difficilement praticables sinon fermés carrément. Le bulletin météo spécial (BMS) sera valable jusqu'à ce soir au moins. L'entreprise Naftal a prévu un programme de distribution de gaz butane avant que les coupures de routes ne l'entravent, fait savoir une source proche de cette entreprise. La prudence reste cependant de mise pour ceux et celles qui seront dans l'obligation de se déplacer en ce week-end de Yennayer.