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Almodovar ne tourne pas rond, tant mieux!
72E EDITION DU FESTIVAL DE CANNES
Publié dans L'Expression le 20 - 05 - 2019

On le savait miné, par le passé revenu, en ressacs, mais on n'imaginait pas, à ce point, que l'enfant terrible de la Movida, était si atteint.
Il est pourtant, ibère, mais le spleen que Pedro Almodovar, porte sur lui, depuis quelque temps, inspirerait bien, un compositeur portugais, pour écrire la plus contemporaine des saudades... On le savait miné, par le passé revenu, en ressacs, mais on n'imaginait pas, à ce point, que l'enfant terrible de la Movida, celui qui a accompagné la naissance de la démocratie espagnole, après avoir vécu, adolescent, les iniquités de la dictature franquiste, était si atteint. «Dolor y Gloria», contient tout ce mal-être, à qui la médecine trouvera des raisons? Mais ne dit-on pas «Dis-moi où tu as mal, je te dirai qui tu es?».
Fidèle à lui même
Dans son dernier film donc, le neuvième à Cannes, il va s'aider de son complice de toujours Antonio Banderas, pour se dire, à travers le personnage de Salvador Mallo, un cinéaste vieillissant et perclus de doutes comme autant de douleurs (in)visibles. Dans la forme, le cinéaste de «Talons aiguilles», n'a presque pas bougé d'un iota. Toujours ce côté «acidulé» de l'image, mais cette fois le goût du poivre y est assez prononcé, mais la mise à nu, qu'il affectionne tant, est bien présente, encore. Il ira jusqu'à l'enfance pauvre qu'il a passée dans les jupons d'une mère courage qui l'aura élevé sans une paternelle aide probante. L'enfant, dans sa solitude trouvera refuge dans la lecture, comme tous les enfants de cette époque qui vivaient leur solitude, sans trop savoir que c'était un isolement. C'est ce qui façonnera ce caractère qui l'aidera, une fois monté à Madrid, à évoluer certes, en marge, mais en s'accrochant fermement à ses secrets espoirs... Antonio Banderas s'en souvient: «Il avait une sacoche rouge, il s'est lancé dans un grand monologue sur je ne sais plus quoi, mais qui m'a fait rire. Et puis à un moment, il m'a dit: «Toi, tu as un beau visage romantique, tu devrais faire du cinéma.» Quand il est parti, j'ai demandé qui il était. Un gars m'a répondu: «Son nom est Almodovar, il a fait un film, mais il n'en fera jamais plus.» Tout le monde a ri. «L'Espagne est remplie de prophètes». Le cinéaste le reverra en 1982, pour lui proposer un petit rôle dans «Le Labyrinthe des passions» (1982) et tout s'enchaîna par la suite avec «Matador», «La Loi du désir», «Femmes au bord de la crise de nerfs» et «Attache-moi». Banderas fera grâce à tout ce travail une carrière hollywoodienne, en 1992, mais même ses deux Oscars, ne lui feront pas oublier ce qu'il doit à son compatriote madrilène. La star voue une admiration, justifiée, teintée de reconnaissance à Almodovar: «Je lui dois énormément. Et pas que moi. Bien au-delà de l'écran, son cinéma est une part de ce que nous sommes collectivement, nous, Espagnols de cette génération. Dans cinquante ans, si les gens veulent savoir ce qui s'est passé ces années-là, ils iront voir ses films».
Antonio for ever
C'est donc tout naturellement que le cinéaste pensera à Antonio Banderas, son «Chico» pour le raconter même s'il se défend, timidement, d'avoir voulu se raconter dans «Dolor Y Gloria»: «Au clap de fin, avec Pedro, nos regards se sont croisés et j'y ai vu les quarante ans que nous avions traversés. Lui aussi les voyait, parce qu'il a commencé à pleurer.». L'accouchement n'aurait donc pas été sans douleur (muette), mais au final, un film pesant, fort et délivrant. Il faut dire que dès l'ouverture, du film, Banderas, assis au fond d'une piscine, comme à la terrasse d'un café, annonce la couleur. Il se revoit en enfant dans ce petit village pauvre et écrasé de soleil avec sa mère, (Pénélope Cruz) à ses côtés. On ne pouvait trouver meilleur liquide amniotique! Le film se déroule au gré de nos propres sensations et quand parfois c'est notre propre vécu qui se sent interpellé, c'est le trouble. Et c'est là que réside le talent de Pedro Almodovar, sa propension à vous impliquer, d'une manière ou d'une autre dans ses histoires qui semblent, a priori assez personnelles pour ne susciter qu'une empathie possible, loin de toute implication.
Film espagnol...
Mais souvent on se fait attraper et on se rend compte avec le temps qu'on pouvait devenir aussi «almodovarien» après avoir été «bergmanien» et bien sûr «antonionien». Et du coup se dresse le triptyque Bergman-Antonioni-Almodovar, avec pour fatum la communicabilité, en guise de dénominateur commun. C'est sans doute cela qui ne passe pas trop du côté des compatriotes du cinéaste espagnol. Sinon comment expliquer cette retenue, alors que son dernier film est un triomphe, actuellement en Espagne? «Malgré la bonne réception de Dolor y Gloria, les spectateurs espagnols sont partagés sur Almodóvar, comme s'il y avait un manque de générosité pour célébrer les succès de compatriotes, Pour certains, il est antipathique. Pour d'autres, il y a cette idée que, si un film est espagnol, il ne peut pas être si bon...» relève El Pais. L'explication serait peut-être chez un autre critique espagnol qui suggère «qu'une part de la société espagnole rejette le ciné d'Almodóvar en bloc, alors qu'il est l'un des meilleurs peintres du caractère espagnol. C'est peut-être pour cela...».
«Dolr Y Gloria» qui a détrôné le blockbuster américain «Captain Marvel», dès sa première semaine de sortie aura-t-il les faveurs suprêmes de ce soixante-douzième festival. La réponse est à chercher du côté du président Inarritu et des autres membres de son jury...


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