Les bateaux de guerre de 25 pays surveillent l'Iran Les Etats-Unis ont mis fin, début mai, aux dérogations qu'ils accordaient à huit pays (Chine, Corée du Sud, Grèce, Inde, Italie, Japon, Taïwan et Turquie) pour continuer d'acheter du brut iranien. Les nouvelles sanctions américaines contre un grand groupe prétrochimique iranien sont la «preuve» de la «vacuité» du discours des Etats-Unis lorsque ceux-ci disent être prêts à discuter avec l'Iran, a déclaré, hier, le porte-parole des Affaires étrangères iranien. «Il n'aura fallu qu'une semaine pour que les affirmations du président américain sur sa volonté de négocier avec l'Iran fassent la preuve de leur vacuité», a déclaré Abbas Moussavi dans un communiqué au lendemain de l'annonce par Washington de sanctions économiques contre la Persian Gulf Petrochemical Industries Company (PGPIC). Voyant dans ces sanctions un nouvel exemple de «terrorisme économique» des Etats-Unis vis-à-vis de son pays et de l'hostilité» de Washington à l'égard de la République islamique, M. Moussavi a jugé que la «politique américaine de pression maximale» contre l'Iran était «vouée à l'échec». Le Trésor américain a annoncé vendredi avoir imposé des sanctions à la PGPIC en raison «du soutien financier» que celle-ci apporterait aux Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique d'Iran. Les nouvelles sanctions visent PGPIC, présentée par Washington comme «la plus grande holding pétrochimique» iranienne et 39 de ses filiales ou agents à l'étranger. Le président américain Donald Trump a retiré unilatéralement en mai 2018 son pays de l'accord international sur le nucléaire iranien conclu à Vienne en 2015, ce qui a entraîné le rétablissement de dures sanctions économiques contre l'Iran qui doit revenir à la table des négociations, selon Trump. Téhéran répète que cela est hors de question et a menacé en mai les Etats encore parties à cet accord (Allemagne, Chine, France, Grande-Bretagne et Russie) de s'en affranchir progressivement si ceux-ci ne l'aident pas à trouver un moyen de contourner les sanctions américains, qui contribuent à asphyxier l'économie iranienne. Estimant que les autorités de Téhéran «veulent parler» avec les Etats-Unis, M. Trump a déclaré jeudi en France que c'était «très bien». «Nous parlerons, mais une chose est sûre: ils ne peuvent pas avoir l'arme nucléaire», avait-il ajouté. Jusqu'à présent, Téhéran a conditionné tout éventuel dialogue avec les Etats-Unis à levée des sanctions et au retour des Etats-Unis dans le cadre de l'accord de Vienne. Par ailleurs, l'Iran continue d'exporter son pétrole par le biais de «ventes non-officielles ou non-conventionnelles» en dépit des sanctions américaines, assure son ministre du Pétrole, Bijan Namdar Zanganeh, dans un entretien publié hier. Les Etats-Unis ont mis fin début mai aux dérogations qu'ils accordaient à huit pays (Chine, Corée du Sud, Grèce, Inde, Italie, Japon, Taïwan et Turquie) pour continuer d'acheter du brut iranien sans violer les sanctions extraterritoriales américaines rétablies unilatéralement contre l'Iran en 2018 «Nous avons des ventes non officielles ou non conventionnelles, qui sont toutes secrètes car, si elles étaient connues, les Etats-Unis les feraient cesser immédiatement», a déclaré M. Zanganeh dans cet entretien accordé à un média iranien et reproduit par Shana, l'agence du ministère du Pétrole. M. Zanganeh a refusé de donner le moindre détail sur les ventes de brut iranien, indiquant qu'il ne communiquerait aucun chiffre avant que «les sanctions soient levées». L'Iran assure qu'il est hors de question de renégocier l'accord de Vienne, dont il menace de s'affranchir progressivement si les Etats encore parties à ce pacte (Allemagne, Chine, France, Grande-Bretagne et Russie) ne l'aident pas à contourner les sanctions américaines. M. Zanganeh a affirmé à plusieurs reprises que la volonté affichée par Washington de réduire «à zéro» les exportations de brut iranien était une chimère. Les sanctions américaines visant les achats de pétrole iranien sont entrées en vigueur en novembre 2018. Selon l'agence Bloomberg, les exportations de pétrole iraniennes sont passées de 1,5 million de barils par jour (bpj) en octobre 2018 à 750.000 bpj en avril, dernier mois avant l'entrée en vigueur de la fin des dérogations accordées par Washington.