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A peine 4% des investissements directs
LA FRANCE MAINTIENT UNE COOPERATION TRADITIONNELLE
Publié dans L'Expression le 14 - 01 - 2006

Les arguments avancés par les opérateurs économiques français sont de moins en moins convaincants.
Si les échanges économiques entre l'Algérie et la France ont connu une relative croissance en 2005, il n'en demeure pas moins que le flux d'investissements directs (IDE) reste toujours en deçà des attentes des responsables gouvernementaux. Pourtant, à considérer le ballet incessant des visites officielles de ministres et de chefs de grandes entreprises du pays à Paris ou dans d'autres villes de l'Hexagone, on ne peut pas dire que l'effort pour convaincre les investisseurs français n'a pas été de mise, loin s'en faut. Depuis la signature de l'Aide-mémoire algéro-français sur le partenariat pour la croissance et le développement, le 27 juillet 2004, à Alger, les décideurs politiques et économiques algériens n'ont eu de cesse de clamer combien il «est de l'intérêt des deux pays de tirer profit du haut degré de complémentarité de leurs économies» respectives. Peine perdue.
Le partenaire français se considère pleinement satisfait du niveau des échanges économiques globaux qui ont, il est vrai, augmenté en 2005 de 13,6% par rapport à 2004, atteignant un chiffre estimé de 7,47 milliards de dollars. Mais il n'empêche que ces échanges n'ont pas évolué qualitativement et se cantonnent, bon an mal an, dans leur cadre traditionnel puisque l'Algérie continue d'importer des produits diversifiés, allant des biens de consommation aux équipements industriels, en passant par les produits agroalimentaires, tandis que la France importe, pour l'essentiel, soit pour plus de 95%, des produits attachés aux hydrocarbures.
Quant aux opérateurs économiques français installés dans notre pays, on en dénombre à peine 200 et le Medef, organisation patronale française, semble résigné à une participation pratiquement symbolique qui ne dépasse pas 4% du chiffre global des investissements étrangers dans le pays. Les arguments avancés, pendant plus d'une décennie, par les opérateurs économiques français sont, pourtant, de moins en moins convaincants car les réformes engagées par l'Algérie ont objectivisé les textes qui régissent les investissements et les activités économiques : code des investissements, régulation du secteur bancaire, gestion et exploitation du foncier, fiscalisation de plus en plus conforme aux normes internationales etc. Rien n'explique donc, ni ne justifie, la frilosité extrême des patrons français qui regardent toujours le marché algérien en termes de distribution de produits manufacturés et non pas en termes de partenariat et de transfert de technologies.
Malgré les appels pressants de leurs interlocuteurs algériens, qu'ils soient ministres ou opérateurs économiques, les investisseurs français continuent d'opter pour une expectative prudente et refusent, sous prétexte d'un taux de risque que les organismes internationaux ont pourtant disqualifié, d'envisager tout partenariat et tout transfert de technologie, assorti de création d'emplois et de formation qualifiante. D'ailleurs, les responsables français, au plus haut niveau, contestent cette «frilosité» et préfèrent parler d'une «évolution» lente mais «favorable», considérant que, d'année en année, une amélioration substantielle sera réalisée. C'est un fait que quelques nouveaux opérateurs ont manifesté leur intention de s'installer en Algérie, dont le groupe Carrefour, pour les hyper-marchés, Quick, pour les fast-foods, Cetelem, pour les organismes de crédits bancaires, ou la caisse d'épargne Ecureuil. Au niveau de la volonté politique, il est incontestable que les choses ont bien évolué depuis deux ou trois ans, les dirigeants français étant conscients des changements importants qui se déroulent en Algérie où les investisseurs américains, chinois, italiens, espagnols, indiens et moyen-orientaux commencent à se bousculer. Paris qui a perdu beaucoup de terrain dans le domaine des hydrocarbures, résultante de sa détermination à imposer à l'Algérie un embargo de fait durant la décennie sanglante, souhaite maintenant regagner le terrain perdu, en gagnant de nouveaux secteurs comme les grands chantiers de l'habitat et de la construction, parmi lesquels l'autoroute Est-Ouest par exemple. Mais, pour ce faire, il lui faudrait dépasser les habituels accords de jumelage, entre des villes et des régions, qui n'aboutissent pratiquement jamais à des contrats d'envergure ou les accords de coopération technique entre les administrations, les Ecoles et les Agences qui sont des plus formels et n'apportent rien à la véritable coopération économique et scientifique. S'agissant du risque du marché algérien, la Coface - assureur-crédit français - a été contrainte et forcée de s'aligner sur les autres organismes internationaux, tels que l'Ocde, la Banque africaine de développement qui ont diagnostiqué une meilleure santé économique de l'Algérie, au cours des quatre dernières années, et salué la mise en oeuvre d'un modèle économique de plus en plus probant., ce qui autorise à penser que, non seulement la croissance sera soutenue en 2006 mais que tous les éléments structurels plaident en faveur d'une appréciation positive de la stabilité du cadre macroéconomique national. Outre une meilleure efficacité et davantage de rigueur dans la concrétisation des projets d'infrastructure, l'Algérie est en train d' oeuvrer à un rééquilibrage entre les secteurs public et privé, sachant que le processus de privatisation d'un certain nombre d'entreprises - une soixantaine environ sur un total de 1230 - va être relancé afin que le tissu industriel dont se targue le pays retrouve une productivité satisfaisante. Si la situation internationale conjoncturelle est nettement favorable aux hydrocarbures, l'Algérie escompte bien en profiter, en consolidant notamment sa part de marché du gaz naturel dans l'approvisionnement de l'Europe.
Cela ne l'empêchera pas, bien au contraire, de réclamer, avec de plus en plus d'insistance, à la fois une ouverture accrue du marché européen à ses autres produits et une politique plus ambitieuse d'investissements directs alliant les capitaux au transfert de technologies. Car, de la même manière que le retour d'Air France dans les aéroports nationaux a généré celui de plusieurs autres compagnies européennes, la présence grandissante des investisseurs français sera sans nul doute le signal à l'offensive de plusieurs autres pays pour le moment timorés.
Tous les efforts de modernisation de l'économie nationale, conjugués à l'embellie du marché pétrolier et à la demande croissante de gaz naturel en Europe, notamment, font que l'Algérie apparaît comme un partenaire séduisant que les investisseurs étrangers vont se disputer de plus en plus.
La France est confrontée à un dilemme : s'en tenir à la politique sempiternelle de vente des équipements et des produits de consommation, donne susceptible d'une future modification, ou s'engager dans une stratégie de partenariat dénuée de toute arrière-pensée politique et de griefs néocoloniaux.
C'est ce à quoi voudrait s'employer le président Jacques Chirac, avec la signature du Traité d' amitié. Mais l'attitude du Medef, pour l'heure, n'est pas à la hauteur de son ambition.


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