Les membres de l'Union européenne siégeant au Conseil de sécurité de l'ONU - sans le Royaume-Uni - ont appelé mardi la Birmanie «à des actions crédibles pour traduire en justice les responsables de violations des droits humains» à l'encontre des Rohingyas. Dans une déclaration conjointe publiée à l'issue d'une réunion à huis clos du Conseil de sécurité, l'Estonie, la France, l'Allemagne, la Belgique et la Pologne (ex-membre), demandent aussi à la Birmanie de se conformer aux récents ordres de la Cour internationale de Justice (CIJ) réclamant à ce pays des «mesures» pour prévenir un éventuel génocide à l'encontre de la minorité musulmane des Rohingyas. C'est la première fois que ces membres européens s'expriment sans le Royaume-Uni depuis le départ de ce pays de l'UE le 31 janvier. Le Royaume-Uni figurait pourtant parmi les Etats ayant demandé la réunion du Conseil de sécurité sur la Birmanie, au côté de la France, de l'Allemagne, de la Belgique et des Etats-Unis. Selon une source diplomatique, la Chine, soutien de la Birmanie, s'est opposée pendant la discussion du Conseil à l'adoption d'une déclaration commune à l'ensemble de cette enceinte. «La Birmanie doit s'attaquer aux causes profondes de ses conflits, dans l'Etat de Rakhine, mais aussi dans les Etats de Kachin et de Shan», ont aussi souligné dans leur déclaration les cinq pays européens. Ce pays «doit aussi créer les conditions pour un retour volontaire, dans la dignité, sûr et durable des Rohingyas en Birmanie», ont-ils ajouté.