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Le village oublié des hommes
AMSIOUEN
Publié dans L'Expression le 19 - 03 - 2006

Celui-ci souffre essentiellement de l'absence de voies de communication vers le chef-lieu.
Si de nombreux villages de Kabylie sont plus ou moins touchés par l'isolement, Amsiouen, village de la commune de Timezrit, reste le plus isolé.
Victime d'un découpage administratif hasardeux, ce village souffre essentiellement de l'absence de voie de communication vers le chef-lieu.
La situation est telle que pour se rendre à la mairie pour le moindre besoin, il faut passer par Sidi Aïch ou Sidi Ayad, deux communes limitrophes.
C'est ça le quotidien des villageois qui, pourtant, ont payé un lourd tribut durant la guerre de Libération nationale.
A notre arrivée sur les lieux en ce jour d'hiver, seuls les membres de l'association sociale du village nous attendaient. De loin, le village donnait l'impression d'être vide, point de café, encore moins de cybercafé, seul un commerce d'alimentation générale fait office de lieu d'approvisionnement de la population évaluée présentement à 900 habitants.
«Il y a quelques années, notre village comptait 3000 habitants», déclarait, d'emblée, le président de l'association pour signifier que l'isolement a fini par provoquer un exode rural important. Il ajoutera: «La population de ce village est à l'origine de la création de sept autres villages dans des endroits plus cléments et surtout près du chef-lieu». Le village agricole, Idaraken, Taketount Louta, Maâla sont autant de villages créés par les habitants d'Amsiouen. Dans ce village, la présence de l'Etat se résume à une école, une salle de soins et une antenne APC dont les horaires de travail sont particuliers. Ces structures n'ouvrent qu'à partir de 9h pour fermer à 15 heures, à cause, justement, du manque de voies de communication.
«L'Etat ne nous a rien fait», s'empressait de déclarer Da Smaïl, qui va jusqu'à à se demander «si l'indépendance est effective». Ighit Foudil, président de l'association, nous retracera longuement les démarches entreprises par son association qui fait aussi office de comité de village, pour poser les problèmes.
Mais, regrette-t-il «les solutions ne viennent toujours pas». Le siège de l'association s'est vite rempli, la nouvelle de la présence de journaliste dans le village semble intéresser tout le monde alors, du coup, tous voulaient parler.
On vous parlera, alors, de l'absence de routes qui relieraient le village au chef-lieu, d'où les problèmes de scolarisation des enfants du village qui se fait dans trois lieux différents, Sidi Aïch, Idaraken et El Had.
Le transport scolaire est, certes, assuré mais loin d'être efficace en raison de l'inexistance de routes vers le siège communal. Alors, on se rabat sur la marche à pied. «Nous avons, nous-mêmes, réalisé l'assainissement et le réseau d'eau potable», enchaîne le vice-président M.Massioun Boubekeur.
A Amsiouen, aucune activité économique n'existe.
Le chômage bat son plein. La seule source rentable reste le monument du village qui porte le nom de Timezrit, entretenu par les villageois; tous les dons des visiteurs sont récupérés dans la caisse commune du village pour être utilisés à réaliser quelques bricoles.
L'unité de soins n'est fonctionnelle que trois jours par semaine, informent les habitants ; quant au médecin, «il est là un jour par semaine», affirme Foudil, pas d'agence postale non plus au village. Le seul salut pour ce village viendrait de l'agriculture. De l'avis même des villageois, les projets initiés jusque-là ont souffert du manque de suivi.
Des arbres fruitiers plantés sur 80 hectares ont presque disparu par manque de retenues collinaires.
Ce sont quelque 4,400 milliards de centimes qui sont partis en fumée.
«Le paradoxe est que les habitants sont aujourd'hui sommés de payer des impôts», s'indigne un intervenant.
Le ministre de l'Agriculture avait, lors de sa visite, préconisé la création de hangars pour l'élevage de bovins et d'ovins. «Rien n'est encore fait, même pas les commodités nécessaires, à savoir l'électrification et l'eau», souligne notre interlocuteur. Sur les 1800 ruches, rien ne reste; encore un projet mal étudié.
Nous quittons Amsiouen sous le regard de dizaines de villageois visiblement contents de notre visite, une visite sur laquelle ils fondent tant d'espoir d'être enfin écoutés par les responsables en charge de leurs préoccupations.
Amsiouen est un village enclavé mais aussi oublié, avons-nous conclu à l'issue de ce reportage.


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