Les établissements universitaires algériens ouvriront leurs portes, sur fond de prudence sanitaire, à partir d'aujourd'hui, afin d'accueillir graduellement les quelque 1,6 million d'étudiants. Pour éviter que les campus ne se transforment en de nouveaux foyers de l'épidémie, il a été décidé de démarrer la reprise universitaire en trois temps. Ce sont les «mastériens» et doctorants qui, sans l'obligation de se déplacer à l'université, vont, dès ce dimanche «reprendre contact» avec leurs professeurs encadreurs. Ces derniers, qui sont invités à chapeauter à distance les mémoires des mastères et les thèses de doctorat de leurs étudiants, reprennent aujourd'hui le chemin des amphis, désertés depuis plus de cinq mois. C'est ce que nous avons appris de plusieurs enseignants, contactés hier matin par L'Expression, qui nous ont expliqué qu'«ils procéderont dès aujourd'hui à la signature des PV, dont l'opération pourrait s'effectuer par voie électronique». Concernant les discussions des thèses de master et de doctorat, «celles-ci devront se dérouler exclusivement cette année ‘'à huis clos'', en raison de la situation épidémiologique que traverse le pays», informent les enseignants concernés. «Des mesures préventives ont été prises pour éviter tout risque de contamination au coronavirus, notamment avec la réduction du nombre de présents, qui se limitera aux seuls étudiants, doctorants, encadreurs et mem-bres du jury», précisent davantage nos sources. La présence du public composé des proches des étudiants ou tout autre personne sera, ainsi, «interdite.» Ensuite, viendra l'étape du rattrapage des cours du deuxième et du troisième semestres qui n'ont pas été assurés, du fait de la crise sanitaire, pour clôturer l'année universitaire 2019-2020. Pour assurer la réussite de cette étape cruciale, les cours seront accessibles aux étudiants sur les plates-formes de leur universités respectives. Pour y accéder, les étudiants doivent s'inscrire au compte, en saisissant le numéro de la carte d'étudiant. Au menu des mesures prises dans cette étape, figurent la présence partielle des enseignants pour encadrer les travaux dirigés, la mise en place d'un système d'enseignement à distance, l'organisation, cette année, de portes ouvertes virtuelles sur l'université, au profit des nouveaux bacheliers. Les étudiants qui n'ont pas eu accès aux cours en ligne, auront des supports pédagogiques et leur absence éventuelle aux TD ou TP ne sera pas comptabilisée lors de la reprise des enseignements. Après l'achèvement des cours, cette deuxième étape sera clôturée par l'organisation des examens de rattrapage, afin de leur offrir une seconde chance pour valider leur année. Concernant l'organisation des examens en question, ces derniers se dérouleront en fonction des spécifiés et des capacités de chaque établissement universitaire, de façon à respecter et maintenir la fameuse mesure de «distanciation sociale». Cette mesure, imposée par le contexte sanitaire inédit est, faut-il le noter, parmi tant d'autres, décidée par le ministère de l'Enseignement supérieur qui avait mis en place, le 15 juillet dernier, une cellule composée de représentants des organisations estudiantines, des syndicats d'enseignants universitaires, des chercheurs et des représentants des oeuvres universitaires, afin de prendre les bonnes décisions pour achever l'année universitaire en cours et dessiner les contours de la prochaine rentrée, en fonction de l'évolution de la situation pandémique. En effet, le ministre du secteur, Abdelbaki Benziane, avait, pour rappel, choisi de multiplier il y a quelques mois, les rencontres avec ses collaborateurs et les partenaires sociaux, pour élaborer le plan spécial anti-Covid-19 afin de sauver l'année universitaire. Enfin, il y a lieu de noter que le plan de déconfinement des universités, a prévu, à partir du mois de novembre prochain, le véritable commencement de la nouvelle année universitaire 2020-2021.