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Que recherchent les Américains en Afrique?
Ils sont en train de se déployer sur le continent
Publié dans L'Expression le 13 - 10 - 2020

À l'occasion d'une tournée régionale en Afrique du Nord, le secrétaire à la Défense des Etats-Unis, Mark T. Esper, s'est rendu en Algérie le 1er octobre 2020. Cette visite a été précédée, le 23 septembre, par celle du général d'armée Stephen J. Townsend, commandant de l'Africom. Il s'agit respectivement de la première visite en Algérie d'un secrétaire à la Défense américain depuis 2006 et d'un commandant du Commandement des Etats-Unis pour l'Afrique depuis 2018. Ces deux visites revêtent un caractère, pour l'une, politico-diplomatique et pour l'autre, politico-stratégique.
En adéquation avec les us protocolaires et pour des considérations de parallélisme des formes, M. Esper a été reçu par le président de la République et ministre de la Défense nationale ainsi que par le secrétaire général du ministère de la Défense nationale. Quant au général Townsend, il a été reçu par le président de la République et ministre de la Défense nationale, par le ministre des Affaires étrangères ainsi que par le chef d'état-major de l'ANP.
Corollaires malveillants
Selon les différents communiqués rendus publics, lors de ces deux visites et les deux parties ont eu des discussions qui ont porté sur la coopération militaire entre les deux pays et les questions liées à la sécurité en Afrique du Nord, au Sahel et en Méditerranée. Les deux parties ont évoqué le renforcement des relations bilatérales et l'entraide dans des domaines de préoccupation communs, notamment la stabilité régionale et la nécessité d'affaiblir l'influence des Organisations extrémistes violentes, telles que Aqmi, Boko Haram, Al-Shabab et Daesh. Ils ont également discuté de questions de sécurité régionale, y compris les troubles en cours en Libye et la crise au Mali.
Le secrétaire à la défense américain, pour sa part, a exprimé sa gratitude pour la relation de longue date avec l'Algérie et a formulé son soutien à l'élargissement des relations militaires soulignant le leadership constant de l'Algérie en matière de sécurité régionale. Il a également exprimé sa reconnaissance pour la volonté du président Tebboune de renforcer la coopération en matière de sécurité. Il a réaffirmé que les Etats-Unis continueraient de travailler avec l'Algérie pour renforcer les liens militaires et promouvoir la sécurité et la stabilité régionales.
Le général Townsend, de son côté, a souligné que l'Algérie est un partenaire engagé dans la lutte contre le terrorisme et qu'affaiblir les organisations extrémistes violentes et renforcer la stabilité régionale sont des nécessités mutuelles.
À la lecture des diverses déclarations de hauts responsables de l'Administration américaine et de rapports américains rendus publics, il ressort que l'Algérie est considérée comme un partenaire fiable et fort qui peut jouer un rôle important comme élément de stabilité et de paix dans toute la région sahélo-saharienne ainsi qu'en Méditerranée compte tenu de son expérience et expertise avérées dans la lutte contre le terrorisme, l'affaiblissement des Organisations extrémistes violentes (VEO), ainsi que la lutte contre le crime organisé transnational et ses corollaires malveillants.
Washington souhaite passer par Alger pour lutter contre le terrorisme sur le continent et contribuer au règlement de ce qui est dénommé «conflits de faible intensité - Low Intensity Conflicts». Ceci s'entend bien à travers les déclarations aussi bien du chef du Pentagone que du commandant d'Africom qui ont qualifié de «bonnes» les relations bilatérales et que le souhait est de les «étendre à d'autres domaines» sans en préciser pour le moment lesquels. Selon nombre d'experts, il est clair que l'Américain moyen n'a aucune idée où se trouve le Sahel ou l'Afrique du Nord et par conséquent ce sujet ne sert pas beaucoup la campagne électorale pour la présidentielle aux Etats-Unis. Toutefois et pour des considérations géostratégiques et géoéconomiques, Washington ne veut pas laisser le champ libre en Afrique à Pékin, Moscou ou Paris, qui cherchent, respectivement, à consolider et à élargir leurs zones d'influence sur le continent. En effet, le message récurrent que des hauts responsables militaires américains transmettent à leurs partenaires africains, à chaque fois que l'occasion publique se présente, est que les Etats-Unis n'envisagent pas de quitter l'Afrique et qu'ils demeurent impliqués. En fait, l'Administration américaine considère que le maintien des forces opérationnelles sur le continent africain est nécessaire du fait que, dit-elle, la menace terroriste en Afrique persiste et s'accroît même dans certaines régions. Face aux groupes extrémistes sur le continent africain, les Etats-Unis à travers Africom, notamment, privilégient de les contenir et non plus de les affaiblir (Contain not Weaken). En ce sens que le programme d'Africom dédié à l'Algérie, Tunisie, Maroc, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Nigeria, a pour butd'accompagner ces pays de la zone sahélo-saharienne à combattre l'idéologie extrémiste et terroriste à travers le partage de l'information militaire, l'interopérabilité des systèmes de communication, l'organisation d'exercices multinationaux conjoints et combinés, le soutien logistique et enfin des programmes de formation. Actuellement environ 6 000 militaires américains sont déployés en Afrique dont 7,5% en Afrique de l'Ouest où ils soutiennent, notamment, les actions antiterroristes de la France au Sahel.
Zone de coopération
Pour mémoire, le Commandement des Etats-Unis pour l'Afrique (Africom) dont le siège est à Stuttgart (Allemagne), a été créé en 2007 par le Département de la Défense des Etats-Unis (USDoD) et son principal objectif est la coordination de toutes les activités militaires et sécuritaires des Etats-Unis sur le continent africain. Il est considéré comme un instrument d'influence diplomatique-stratégique complémentaire de mise en oeuvre de la politique africaine des Etats-Unis d'Amérique.
Sachant que la prérogative d'une puissance influente est de pouvoir gérer son environnement externe, les sources de la force et de l'influence américaines sont au nombre de quatre: puissance militaire, influence diplomatico-culturelle, indépendance relative en ressources naturelles, compétitivité dans le commerce international. En ce qui concerne les deux premières sources, les Etats-Unis d'Amérique continueront à montrer leur volonté d'utiliser leur force militaire, ce qui consolidera l'influence diplomatique, c'est en quelque sorte un équilibre relatif entre le Soft et le Hard Power. Quant aux deux dernières sources, elles visent la reconquête par la stratégie du «circumscribed engagement - engagement circonscrit».
Partant de ces principes fondamentaux, les Etats-Unis d'Amérique concentrent leurs activités de politique étrangère et leurs entreprises économiques et commerciales dans une «zone de coopération» définie par deux sous-ensembles, le «bloc hémisphère occidental» et l'«aire d'intérêt spécial». Le premier correspond à l'ensemble du continent américain et le second correspond au continent africain. Ce qui est considéré par les Etats-Unis d'Amérique comme «aire d'intérêt spécial», est choisi pour ses ressources naturelles et sa complémentarité sur le plan économique. L'intérêt des Etats-Unis pour l'Afrique augmente au fur et à mesure que l'Europe abandonne sa «chasse gardée», mais surtout pour contenir la propension de la Chine, laquelle a opté pour un ‘Smart Power', combinant ainsi la diplomatie économique et commerciale et la diplomatie scientifique et sanitaire. Il y a lieu de considérer que dans la vision géoéconomique américaine future, l'Europe et le Japon sont rivaux et la Chine un concurrent au sens le plus large du terme. Les priorités géostratégiques des Etats-Unis d'Amérique en Afrique sont d'abord de s'assurer une possibilité de projeter leur puissance dans tous ses recoins, et de ce fait disposer de bases. Comme les Etats-Unis d'Amérique dépendent de la liberté et de l'ouverture des voies maritimes ainsi que d'une puissante flotte de haute mer pour leur approvisionnement en matières premières et leur vitalité économique, ils seront toujours concernés par l'accès aux ports et le passage des détroits.
Par conséquent, l'attention sera concentrée sur les quelques pays africains sous couvert d'une coopération globale «Win-Win» et dont le poids se fait ressentir en matière de production de pétrole, de gaz, de minerais, de terres rares, de lignes de communication maritime et d'exportation d'équipements militaires. Il s'agit dans ce cas, notamment, de l'Afrique du Sud, du Kenya, du Zaïre, du Zimbabwe, du Niger, du Nigeria, de l'Ethiopie, de la Libye, du Mali, du Maroc, de la Tunisie et de l'Algérie.
Cette tournée du secrétaire à la Défense des Etats-Unis, Mark T. Ester, et du commandant de l'Africom, le général Townsend, dans la région Afrique du Nord indique que la feuille de route des Etats-Unis sera axée sur une politique active en Afrique. Le futur président américain, qu'il soit républicain ou démocrate, s'attellera à reconquérir la place de premier plan de partenaire commercial que la Chine a détrôné depuis plus de cinq ans sur le continent. Toutefois, les Etats-Unis d'Amérique demeurent le premier investisseur en Afrique, la Chine étant seulement en sixième place, un atout qui n'échappera pas au nouveau président des Etats-Unis d'Amérique pour asseoir le positionnement à venir de son pays. Par voie de conséquence une recomposition des alliances est en marche.
Les principes doctrinaux
En effet, du fait de l'engagement indéfectible de l'Algérie dans la lutte contre les Organisations extrémistes violentes dans l'espace sahélo-saharien et ses efforts dédiés à sa contribution à la stabilisation de la région Maghreb-Sahel par des processus de dialogue et de réconciliation politiques inclusifs (cas de la Libye et du Mali) et du soutien irrévocable et continu à l'autodétermination du Sahara occidental, les Etats-Unis d'Amérique considèrent le pays comme un partenaire stratégique fiable. Toutefois, il reste entendu que l'Algérie demeure attachée à ses principes doctrinaux fondamentaux de non-ingérence et de non-interventionnisme.


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