La scène politique nationale est frappée d'anomie, c'est une situation qui renseigne bel et bien sur l'impasse qui taraude la classe politique en général. L'opposition est plongée dans sa léthargie, la société est livrée à une espèce d'immobilisme dont les causes sont multiples et diverses. Mais dans le fond, nos politiques viennent de montrer que leur « prestation» n'est autre qu'une forme de rente qui se limite à soutirer davantage de prébendes et de privilèges sans se soucier outre mesure de la situation socio-économique des citoyens lambda. Hormis la crise sanitaire majeure qui s'impose par son omniprésence en termes de propagation du virus avec une ampleur sans précédent depuis son apparition, les sphères névralgiques de la vie sociale sont à l'arrêt. Que fait la classe politique, sinon sa mièvre posture faisant dans le folklore politicien. Le contexte politique, est très délicat au vu des indicateurs économiques et sociaux, cela montre l'absence des forces politiques en mesure d'aborder le contexte avec un savoir-faire politique et intellectuel à même de permettre à la société de sortir de l'ornière dans laquelle elle est plongée. Le pays vient d'achever la phase de la révision constitutionnelle via un référendum, cela devait enclencher une dynamique politique susceptible de créer un déclic au sein de la classe politique qui, selon toute vraisemblance, est blottie dans une spirale kafkaïenne aux conséquences néfastes sur la situation politique en général. Tout le monde avait parié sur l'élan populaire du 22 février 2019 comme élément catalyseur en mesure de créer un saut qualitatif vers une dynamique politique qui donnera plus de chance à la société pour se faire un chemin dans la voie de l'organisation multiforme et la structuration de ses forces pour asseoir une alternative crédible et réalisable pour le pays. Mais hélas, tout cela ressemble à des pantomimes dont le fondement n'est qu'une vue de l'esprit. Les tiraillements et les luttes intestines qui ont affecté et infesté le Mouvement populaire ont participé dans la propagation de l'esprit de la résignation des pans entiers de la société qui croyaient réellement à une issue politique intrinsèque à la crise qui affecte le pays depuis presque deux années de cela. Les forces hybrides et hétéroclites ont voulu investir la dynamique populaire à telle enseigne que la trajectoire de l'élan populaire a pris une tournure dont les tenants et les aboutissants sont déterminés par des nébuleuses et des officines étrangères en ajoutant de l'eau trouble au moulin de la scène politique nationale qui était déjà affectée par la crise. Il est tout à fait clair que la classe politique n'est plus en mesure de rassembler ou de mobiliser, cela se fait sentir à tous les niveaux de l'action politique et sociale, c'est une faillite saillante, mais le pire ce sont les pseudos alternatives dont le rôle consiste à saper le Mouvement populaire et ses objectifs. Cette montée soudaine des forces hétéroclites et centrifuges n'a pas été utile pour une dynamique qui se voulait un élan de changement intrinsèque et strictement algérien. Depuis, les choses commençaient à se faire connaître, les desseins macabres et les jeux troubles n'ont pas tardé à voir le jour, cela a précipité la chute qui se voyait s'exprimer vaille que vaille au fil des semaines et des mois jusqu'à ce que la mobilisation se soit rétrécie telle une peau de chagrin. La crise politique n'a pas été exploitée comme un instrument pour comprendre l'enjeu et la finalité en rapport avec une issue salvatrice et au service de l'Etat national, bien au contraire, tout a été orienté dans le sens de cibler l'Etat national et la souveraineté du pays par des nébuleuses qui se sont autoproclamées représentantes du Mouvement populaire. Le constat est saillant aujourd'hui, ni la classe politique vieillotte ni les pseudos forces qui ont «émergé» au sein du Mouvement populaire ne sont en mesure d'appréhender la crise et réfléchir concrètement à une sortie de crise en tenant compte des intérêts suprêmes du pays. La situation de figisme qui caractérise la classe politique est une situation qui montre on ne peut mieux que le mode opératoire auquel s'est référée cette dernière ne fait plus recette, il est devenu quasiment caduc. Le renouvellement est plus que jamais demandé pour doter le pays, dans son ensemble, d'une nouvelle génération de politiques en phase avec les enjeux et les contradictions de l'heure.