La lutte contre le coronavirus passe à la vitesse supérieure ! Après la dégradation de la situation sanitaire, les autorités ont décidé de durcir le ton. Chaque jour, de nouvelles mesures sont prises au niveau local pour renforcer celles prises par le gouvernement la semaine passée. Dernières «sentences» en date, la fermeture à partir d'hier et pour une durée de 15 jours des zones commerciales du Hamiz et d'El Djorf dans la banlieue est d'Alger. «Dans le cadre de la lutte contre la propagation du coronavirus en Algérie, la wilaya déléguée de Dar El Beïda a décidé de fermer les commerces du Hamiz et d'El Djorf pour une durée de 15 jours», ont annoncé les autorités locales dans un communiqué. «Cette fermeture de 15 jours renouvelables ne concerne pas les commerces vitaux, à l'instar de la vente de produits alimentaires, de fruits et légumes, de viandes et de volailles, les boulangeries, les pharmacies ainsi que les magasins de fournitures nécessaires aux agriculteurs», précise-t-on. Une décision qui vient s'ajouter à celles des nombreux commerces qui ont été fermés durant la semaine écoulée pour «non-respect du protocole sanitaire». En effet, les sanctions sont en train de tomber les unes après les autres sur les commerçants qui font preuve de laxisme dans le respect des mesures d'hygiène et de distanciation sociale. Les contrôles se sont intensifiés ces derniers temps, même durant le week-end où ils étaient quasi inexistants. «Les horaires de contrôle ont aussi changé. Ils sont inopinés et interviennent à n'importe quelle heure de la journée», révèle un commerçant de la capitale. «Avant le 8 novembre, on connaîssait un peu les horaires des contrôleurs. Actuellement, on a même eu des contrôles à l'heure de fermeture», témoigne le même commerçant. L'un de ses collègues a, d'ailleurs, été pris en «flagrant délit» alors qu'il s'apprêtait à fermer. «Il était 19 h. Il y avait trop de monde dans les magasins, ils sont passés à l'improviste et m'ont fermé pour 15 jours», raconte-t-il en assurant que les contrôles se font maintenant de plus en plus en fin de journée, aux grandes heures d'affluence et de… relâchement. Les cafés, restaurants et autres fast-foods se sont vu retirer les tables. Ils ne vendent que ce qui est à emporter ! À cela, il faut ajouter la «chasse» aux automobilistes «démasqués». Les services de sécurité ont intensifié les contrôles. Des barrages de police ont même fait leur apparition un peu partout spécialement pour traquer ceux qui rechignent à porter le masque. Les amendes sont en train de pleuvoir en ces temps de sécheresse ! Les automobilistes affichent sur les réseaux sociaux leurs procès de 10 000 dinars, en criant, néanmoins, leur désarroi sur cette sanction qu'ils qualifient «d'injuste». C'est, notamment le cas pour ceux qui sont sanctionnés alors qu'ils sont seuls dans leur véhicule. Leur colère est encore plus grande du fait que dans certains endroits publics à forte concentration de monde, le port du masque est quasi inexistant. C'est le cas dans certains marchés et postes. Certes, des «descentes» de police sont effectuées par-ci, par-là mais elles restent rares ! Un grand paradoxe comme est celui du couvre-feu à 20 h. Il est appliqué strictement pour les voitures qui ne circulent pas sans autorisation, mais en parallèle, les citoyens continuent de se balader à pied sans être inquiétés. Pis encore, les rassemblements de quartiers sont toujours de mise. Les jeunes particulièrement continuent leurs «s'ahrate» à jouer aux dominos ou à papoter sans le moindre respect de la distanciation sociale. On ne voit plus la fermeté des premiers mois de la pandémie avec les forces de l'ordre qui font le tour des quartiers pour sensibiliser et sanctionner ceux qui refusent d'adhérer à ces ordres de santé publique. Une autorité qui ne se fait, d'ailleurs, pas ressentir dans toutes les mesures qui ont été prises récemment. On sent comme un tâtonnement avec des walis qui « n'osent » toujours pas prendre leurs responsabilités. Mis à part celui de Dar El Beïda avec la fermeture du Hamiz et d'El Djorf, les autres se contentent d'observer en attendant les ordres d'en…haut ! Alors que d'autres prennent des décisions presque ridicules et inapplicables comme celui de Jijel qui a interdit aux patients atteints du Covid-19, confinés chez eux, de sortir. Il a oublié, cependant, de dire comment il allait les contrôler… Des décisions fortes doivent donc être prises au niveau central, car de l'avis des spécialistes on frôle la catastrophe. L'heure n'est plus à l'approximation…