Le taux de raccordement au gaz de ville dans la wilaya de Tizi Ouzou dépasse les 90% et atteindra selon les prévisions 98% à la fin du programme dont a bénéficié la wilaya. Toutefois, au-delà de la froideur des statistiques, le terrain s'impose comme le meilleur indicateur. Justement, en ce temps glacial sur les cimes des montagnes, un phénomène qui a été pendant longtemps le cauchemar des populations, a disparu dans le silence sans que l'on en parle. Les pénuries de gaz butane et les chaînes interminables pour les bonbonnes ne sont plus observées à l'annonce des intempéries, notamment de la neige. L'utilisation de ce moyen a été réduite à son minimum après le raccordement de la majorité des villages au gaz de ville. En effet, depuis un mois, les communes situées dans les zones de montagne connaissent des périodes d'enneigement successives. Mais au grand bonheur des foyers, le cauchemar des pénuries de gaz butane ne hante plus leurs nuits. Les pères de familles ne sont plus contraints de se lever tôt pour aller à la recherche d'une bombonne de gaz butane au prix d'une chaîne qui pouvait durer jusqu'à plusieurs jours. L'on se souvient de ces queues devant les dépôts et les centres d'enfûtage de Naftal. Dès l'annonce de la neige ou du grand froid, les bonbonnes disparaissent comme par enchantement provoquant de grandes pénuries. L'on se rappelle aussi, que les villages coupés du monde par la neige, ont dû s'organiser pour se relayer devant les centres d'enfûtage et les dépôts. Dans certains cas, les villageois restaient plusieurs jours dans la chaîne pour voir enfin un camion chargé de bonbonnes de gaz arriver. Une véritable galère pour en arracher une qui ne tient que deux à trois jours. Le souvenir le plus marquant remonte ainsi à février de l'année 2012 lorsque la neige s'est installée durant plus d'un mois. Les villages sont restés coupés du monde durant toute cette période. L'ouverture des routes après l'intervention de l'ANP a permis aux populations de circuler, mais elle n'a pas réglé le problème des pénuries. Aujourd'hui, alors que le froid s'est installé depuis deux ou trois semaines, l'on ne parle pas de ce changement. Les foyers n'ont plus froid parce qu'ils sont, en majorité, raccordés au gaz de ville. Les pères de familles ne vivent plus ce cauchemar et cette peur de voir leurs enfants greloter. Le passé, c'est désormais, des histoires anciennes qui seront racontées aux enfants comme dans un monde imaginaire. Enfin, notons que durant ces deux dernières années, les pouvoirs publics se sont lancés dans une véritable course contre la montre pour porter à la hausse le taux de raccordement des villages au gaz de ville. En janvier de l'année 2020, ce sont quelque 8000 foyers qui ont été raccordés dans une vingtaine de communes situées sur les massifs montagneux où les villages souffraient énormément des hivers glacials. Un raccordement qui se poursuit encore au même rythme pour atteindre à la fin du programme un taux de 98%.