L'ancien wali de Béjaïa, Hamou Ahmed Touhami, a été placé sous mandat de dépôt. C'est ce qu'a indiqué, hier, le député Chafaâ Bouaiche dans une vidéo largement partagée sur les réseaux sociaux. La même information a été donnée par les animateurs des réseaux sociaux de la wilaya d'Aïn Témouchent où il avait été muté en 2015 après cinq années d'exercice à Bejaia. L'ex-wali de Béjaïa n'a pas été le seul à être dans de beaux draps. D'autres cadres de la même wilaya sont également touchés par cette mesure judiciaire. Il s'agit de trois directeurs de l'exécutif et du directeur de la réglementation de la wilaya, ainsi que le correspondant de presse d'un quotidien national. En, juin 2019, le tribunal d'Aïn Témouchent avait engagé des poursuites judiciaires contre ce cadre supérieur de l'Etat pour «détournement de foncier» dans cette wilaya. L'information avait été diffusée sur la page facebook du député, Chafaâ Bouaïche, qui, faut-il le rappeler, avait eu une prise de bec avec le wali Hamou Touhami lors d'une session de l'APW de Béjaïa. Ils se sont longuement auto-accusés en présence d'un cadre de l'Etat, aujourd'hui ministre. Deux mois plus tôt, soit en novembre 2014, le député FFS, Chafaâ Bouaïche, a taxé le wali, Hamou Ahmed Touhami, de «voyou» et de «voleur». Un échange acerbe s'en était suivi dans une ambiance électrique. Les deux protagonistes avaient failli en arriver aux mains, n'eut été l'intervention des services de sécurité et d'autres élus pour calmer les esprits. Tout ce brouhaha s'était déroulé sous les yeux de cadres supérieurs des ministères de l'Intérieur et de l'Energie. Arrivé en 2010 à Béjaïa, l'ancien wali avait pris les commandes de la région, jusqu'en 2015. Une période qui n'a pas été une lune de miel, plus particulièrement avec les élus du FFS, qui n'avaient pas cessé de fustiger Hamou Ahmed Touhami, l'accusant de «malversations» et de «tous les maux de la wilaya» avec la complicité de «certaines personnes», comme le rappelle le député Chafaâ Bouaïche. Quelques mois après cette spectaculaire dispute, la fédération FFS de Béjaïa avait organisé un sit-in devant le siège de la wilaya pour exiger «son départ» et demandé «une commission d'enquête» pour dévoiler «sa gestion douteuse et ses manoeuvres malsaines». La fédération FFS de Béjaïa avait également dénoncé «ses accointances» avec les relais locaux qu'«il instrumentalisait dans la gestion des affaires de la wilaya», lesquels relais sont aujourd'hui dans de beaux draps. En effet, on apprend de source crédible qu'une enquête est en cours sur la dilapidation du foncier public au niveau des sites de Sidi Boudraham et Birslam où des promotions immobilières poussent comme des champignons sur ces deux monts montagneux qui dominent Béjaïa et ce, en toute impunité... La situation, qui était assez grave à l'époque de Touhami, est restée pratiquement la même, avec ce sentiment de révolte qui gagne le mouvement associatif, défenseur de la nature dont les principaux chefs de file sont poursuivis en justice. On citera à ce titre la procès intenté au président de l'association Ardh, qui a été acquitté récemment. Il en est de même pour le fléau des fermetures de routes, pour lequel l'ex-wali était accusé de l'avoir «encouragé et entretenu», mais qui demeure d'actualité, à ce jour.