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Matoub est né pour ne plus mourir
Le 24 janvier 1956
Publié dans L'Expression le 24 - 01 - 2021

Il aurait suffi qu'il chante sur l'amour perdu, sur les roses, sur les beaux paysages de son pays et le succès ne pouvait qu'être au rendez-vous car il avait toutes les qualités nécessaires pour réussir une carrière artistique sans subir aucun désagrément. Mais Matoub, dès son premier cri lancé de son berceau à Taourirt Moussa, le 24 janvier 1956, était doté de cette âme de révolté qui ne pouvait faire de lui que l'artiste-militant au destin particulier qui a été le sien. Matoub Lounès a donc choisi un chemin sinueux parsemé d'épines, mais en même temps, la voie de l'immortalité et de l'éternité. Il est le genre d'artistes qui ne meurent pas. Matoub Lounès est né pour rester vivant même après sa mort. Il a choisi la voix de la rébellion en trempant sa voix rauque dans l'encrier de la colère. Un courroux qui allait se traduire vite en une infinité de poèmes et de chansons qui ont été une forme de plate-forme pour le combat identitaire et démocratique en Algérie. Matoub Lounès a été un musicien, un poète et un interprète hors pair. Il a choisi de mettre tous ces dons au service d'un combat qui avait tant besoin de quelqu'un comme lui pour sauver une langue, une culture, une histoire et une identité, mais aussi tout un pays dont l'indépendance n'a pas tardé à tourner en une lutte sans merci au pouvoir.
Chansons engagées
Matoub Lounès a opté pour la chanson engagée afin d'exprimer très haut tout ce qui était interdit d'être ne serait-ce qu'effleuré à l'époque du parti unique. Dès son premier album, sorti alors qu'il était à peine âgé de 22 ans, Matoub donne le ton avec des chansons comme A yizem. Avec sa voix tonitruante, Matoub annonce la couleur de ce que sera sa carrière artistique. Puis les cris de la colère, venus des tréfonds de son âme, se poursuivirent parfois à un rythme effréné car Matoub est allé jusqu'à produire quatre albums en une seule année, tant le besoin de s'exprimer se faisait pressant chez lui. Et aussi, parce que tous autres moyens d'expression libre étaient bâillonnés. Matoub ne se limite pas à chanter. Il joint l'acte à la parole et s'engage corps et âme, pleinement, aux côtés des militants de la démocratie et de l'identité amazighe, sur le terrain des luttes pacifiques. Il se fit, en outre, le fidèle chroniqueur de son temps. Il relata fidèlement et avec un rare courage les différentes stations de ce long combat.
C'était le cas de la révolte du FFS en 1963 dans la chanson akwith a yarac-negh, les événements du printemps berbère de 1980 dans yehzen El Oued Aissi, Si Skikda ith ni defka, etc., les accords de Londres en 1985 dans Les deux compères, les évènements d'octobre 1988 dans L'Ironie du sort et Regard sur l'histoire d'un pays damné, l'assassinat de Boudiaf dans Communion avec la partie, le terrorisme dans les albums Kenza et Assirem, etc. Matoub a choisi de poursuivre son combat jusqu'au dernier souffle même après avoir été grièvement blessé par un gendarme lors des événements d'octobre 1988 et après son kidnapping par un groupe armé en 1994, pendant 15 jours. Matoub s'est confondu entièrement avec son combat.
Ce dernier était devenu sa raison de vivre. Il était en quelque sorte condamné à se battre. Car il ne pouvait envisager sa vie en dehors de ce chemin esquissé dès ses tout débuts. Sa trajectoire est unique dans les annales car il a défié toutes les peurs même celle de la mort sur laquelle il a tant chanté et qu'il considérait comme étant sa fidèle compagne.
Chroniqueur de son temps
Dès le départ, Matoub savait qu'il était condamné car le chemin choisi était extrêmement dangereux. Il l'a clamé fort dans l'une de ses toutes premières chansons: «Aujourd'hui vivant demain qui sait, j'ai dit ce que je sais et ce que vois, il vous en souvienne si je sombre dans la rigole, mon spectre (anza-w) vous appellera.»


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