Le ministère de l'Education nationale change de main, le nouveau ministre de ce secteur névralgique a du pain sur la planche. L'école a de tout temps constitué le cheval de bataille du régime et de l'opposition à la fois. Cet espace sensible et déterminant dans l'ossature de la République qui est l'école, n'a pas été épargné par les politicards dont l'instrumentalisation idéologique des plus archaïques est devenue légion. Bientôt la rentrée scolaire, l'événement a toujours été vêtu d'un préjugé politique, pour ne pas dire politicien, quant à cette institution source de clivages idéologiques et sociétales. Le ministre en charge de la tutelle est un ancien du secteur, il est surtout l'un des experts en pédagogie qui a suivi la mise en oeuvre des réformes entamées par l'ex-ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit en l'occurrence. Le nouveau ministre aura à réunir les conditions favorables pour asseoir un climat de sérénité et de confiance avec les protagonistes et les partenaires sociaux dudit secteur. À ce propos, Abdelhakim Belabed a souligné qu'il est optimiste par rapport à «la décision sage et courageuse du président de la République qui compte ouvrir le dossier du statut particulier de l'Education nationale, un des plus importants dossiers du secteur, et qui se veut une soupape de sécurité pour une meilleure situation socio-professionnelle de nos fonctionnaires», a-t-il signalé. Sachant que ce secteur est représentatif d'un terrain «miné» par l'implication et l'intrusion des forces obscures qui aiment nager en eaux troubles en sacrifiant la mission citoyenne et républicaine de l'école sur l'autel des manoeuvres d'endoctrinement et de manipulation idéologique et doctrinale, le nouveau ministre a renouvelé sa disposition à «travailler, de concert avec toute la corporation éducative, en assurant ma pleine confiance à toutes les composantes du secteur et aux partenaires respectables sur qui je compte énormément, tout en les appelant à unir leur parole, en vue de relancer le secteur», a-t-il souligné. L'enjeu de l'école constitue le défi majeur de l'Etat, c'est un défi qui exprime la réalité de la scène politique infestée par des approches conservatrices et rétrogrades voulant imprimer à l'école son empreinte pétrie d'archaïsmes et d'anachronismes. La réforme de cette institution censée être la pourvoyeuse de la citoyenneté et du savoir en phase et en osmose avec les exigences du monde moderne, est devenue une nécessité, voire une urgence pour permettre aux nouvelles générations d'acquérir une dispense et une connaissance dépouillées de toutes les formes d'endoctrinement sur fond de manipulation doctrinale chère aux forces obscurantistes dont l'école est conçue comme apanage de leurs idées rétrogrades et hostiles à toute volonté visant à asseoir une école moderne, rationnelle, critique et de qualité. Le retour à l'enseignement général, c'est-à-dire classique, dans le sens où la qualité de la dispense de l'enseignement des connaissances et du savoir et non pas l'histoire des connaissances et le parcoeurisme, c'est l'atout et le défi en même temps qui puissent faire sortire l'école de son état d'une institution sinistrée et moribonde.